Accusés d’un délit qu’ils n’ont pas commis, insultés et tabassés par la police belge, un père de 40 ans et son fils de 19 ans sont ressortis couverts de bleus sur le corps et à l'âme de leur samedi après-midi traumatisant, quand l’impensable s’est produit.
Karim Boukil, un habitant de Schaerbeek, l’une des 19 communes bilingues de la Région de Bruxelles, était loin d’imaginer qu’en percutant un poteau, vendredi dernier dans le courant de la soirée, et en perdant une partie de son pare-chocs, il allait faire l’objet d’une descente de police d’une brutalité inouïe le lendemain, alors qu’il se trouvait au domicile de sa cousine, en présence d’Assim, son fils.
Et pourtant, c’est bien ce qui s’est passé sur le coup de 15 heures, sous les yeux médusés de sa proche parente qui a ouvert la porte à une patrouille de police déterminée à ne pas faire de quartier, tandis que le père et le fils, interloqués et figés sur place, ont vu les forces de l’ordre foncer droit sur eux, sans rien comprendre au mauvais film dont ils étaient les héros maudits.
"Ils m’ont dit alors que j’ai percuté la voiture d’une dame, mais c’était faux", explique Karim en brandissant, indigné, l’incapacité de travail de trois jours qui lui a été délivrée par l’hôpital où il a été transféré au terme d'une journée terrifiante, après avoir été passé à tabac dans le fourgon de police et au commissariat.
"Devant eux, j’ai pris un mètre pliable car je voulais comparer les dégâts sur les deux voitures pour montrer que j’avais raison. C’est là que l’un des policiers m’a attrapé par-derrière, m’a jeté au sol et donné un coup de pied en pleine figure", a poursuivi ce dernier, en précisant que tout a dégénéré très vite, et ce devant plusieurs témoins oculaires, son fils Assim ayant été, lui aussi, roué de coups au même moment, et aux mêmes endroits.
Pour couronner le tout, ce déchaînement policier s’est accompagné des inévitables insultes racistes mortifiantes, ou quand le lynchage physique suit la cadence du lynchage verbal, à la consternation des deux victimes qui se disent doublement blessées par ce dérapage inacceptable de la police. "Je n’ai jamais eu de problème avec la justice, mon fils non plus, nous ne sommes pas des gens qui font des problèmes. Je ne comprends pas pourquoi ils se comportent comme ça", regrette amèrement Karim, à qui il n’a pas échappé que cette hystérie islamophobe et ses dérives en cascade ont été exacerbées par les attentats de Paris et celui, avorté, de Verviers, en Belgique.
Le père et le fils, profondément meurtris dans leur chair et leur âme, n’ont plus qu’une seule idée en tête : porter plainte pour laver leur honneur et obtenir réparations pour le grave préjudice subi.
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