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Un médecin musulman, dont la mosquée a été criblée de balles, assistera à la dernière allocution d’Obama face au Congrès

C’est un insigne honneur qui était « inimaginable » même dans ses rêves les plus inaccessibles mais que des circonstances douloureuses ont rendu possible, le Dr Mohamed Qureshi, président de la mosquée Baitul Aman criblée de balles en novembre dernier, dans la foulée des attentats de Paris, par un énergumène ivre de haine et grisé par l’alcool, assistera ce soir à une grande tradition qui rythme chaque année la vie politique américaine : l’ultime discours sur l’état de l’Union prononcé par Barack Obama face au Congrès, avant la frénésie de la course à l’élection suprême.

Ce médecin d’origine pakistanaise, né en Angleterre et installé dans le Connecticut, connu pour son remarquable travail au sein du centre médical qu’il dirige, où les soins sont abordables pour les familles les plus déshéritées et les personnes âgées, comptera au nombre des invités triés sur le volet qui prendront place sous la coupole du Capitole et seront tout ouïe lors de cette dernière allocution de l’ère Obamanienne. Plus que tout autre, il espère vivement que l’homme fort de Washington, outre la valorisation de son bilan et de sa vision de l’Amérique au-delà de 2016, mettra l’accent sur le fait que tous les « Américains, sans distinction, partagent les mêmes préoccupations face à l’avenir, à l’égard du devenir de leurs enfants, de leurs proches » et de la société qu’ils leur laisseront en héritage.

Traumatisé par des tirs en rafale qui ont ciblé sa mosquée et les diatribes anti-islam virulentes découvertes par la suite sur la page Facebook du tireur fou, Ted Hackey, Mohamed Qureshi s’insurge contre une rhétorique politicienne délétère qui exalte un nationalisme revanchard et la haine de l’altérité, dont Donald Trump est l’un des tribuns les plus fielleux et délirants à la fois.

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« Le vrai message de l’islam est pacifique et par conséquent est le meilleur antidote contre l’ISIS qui sème le malheur partout », se plait-il à répéter, en évoquant avec une émotion palpable la veillée organisée au sein de sa mosquée suite à la tuerie de San Bernardino, en présence de concitoyens chrétiens et bouddhistes, afin d’appeler ensemble à la paix dans le monde.

« Il est essentiel de tendre la main, d’être visibles et de montrer notre volonté de faire le bien autour de nous. Chaque 11 septembre, une collecte de sang a lieu dans l’enceinte de notre lieu de culte. Parce que des extrémistes islamistes ont pris des vies américaines, nous, les Américains de confession musulmane, nous nous rassemblons pour donner  notre sang et sauver des vies », a-t-il insisté quelques jours avant de pénétrer dans le saint des saints du pouvoir législatif américain phagocyté par les Républicains.

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