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Avant qu’il ne soit trop tard.

Depuis son mandat en tant que ministre de l’intérieur, Nicolas Sarkozy n’a cessé de faire du dossier islam un outil lui permettant une ascension politique. Aujourd’hui, Président de la république, il sait que l’islam et les musulmans de France n’ont pas bonne presse dans le pays. Il sait tout autant que les dynamiques musulmanes de France ne sont pas à la hauteur des enjeux pour pouvoir le contrer efficacement. Par ailleurs le Parti Socialiste n’a jamais été à l’aise avec la question de l’immigration en général et la question de l’islam et des musulmans en particulier.

L’attitude désolante de Martine Aubry, secrétaire générale du Parti Socialiste, retirant sa signature d’un texte condamnant l’instrumentalisation de la laïcité et la stigmatisation des musulmans, sous prétexte de la présence de Tariq Ramadan dans la liste des signataires, traduit bien toute l’ambiguïté du principal parti de l’opposition français dans son rapport à l’islam et aux musulmans. Le seul concurrent politique capable de rivaliser avec Sarkozy sur le terrain de l’instrumentalisation de la peur de l’islam est le Front National. Le FN qui avait réalisé un score unique dans son histoire en 2002 et qui compte réitérer sa performance en 2012 avec Marine Le Pen à sa tête.

Nous savons tous que si les propos et actes islamophobes peuvent être formulés et se produire en toute impunité, cela est en partie de notre faute. Il ne s’agit pas ici d’assumer les causes de l’ambiance islamophobe actuelle mais bien de comprendre que ces instrumentalisations ont pour seul objectif : l’accession au pouvoir présidentiel. Autrement dit, il faudrait cesser de croire qu’il faille passer notre temps à expliquer l’islam pour réduire l’islamophobie ou faire en sorte qu’aucun candidat ne s’aventure dans l’exploitation de l’islamophobie, ou de la laïcité. Seuls le droit et la loi pourraient réduire les actes islamophobes. Et seule l’action politique pourrait neutraliser les débats nauséabonds sur les musulmans. C’est une question éminemment politique.

Depuis l’arrivée de Sarkozy au ministère de l’Intérieur, puis à l’Elysée, la laïcité ne cesse d’être bafouée dans l’esprit et dans la lettre, la confusion des espaces et des genres étant devenue la règle de celui qui a finalisé le CFCM (Conseil Français du Culte Musulman ) au détriment des règles élémentaires de l’indépendance, de la démocratie et de la laïcité, un multirécidiviste qui a tordu le cou à la neutralité de la fonction présidentielle. Alors que Jean Jaurès disait « il faut apaiser la question religieuse pour s’occuper de la question sociale », Nicolas Sarkozy préfère plutôt « attiser la question religieuse pour mettre sous le tapis la question sociale ».

Après la Burqa, le Quick halal, la virginité, et autres sujets de diversion passionnels…, voici revenu le temps du débat sur la laïcité et nous pouvons prédire que l’exploitation politicienne qui s’ensuit déjà ne lâchera pas prise jusqu’aux élections présidentielles et législatives…

Le grand battage médiatico-politique ne doit plus perdurer, et l’islam et les musulmans doivent s’engager avec détermination pour ne plus être les dindons de la farce, ou pire encore l’enjeu principal de chaque élection, que ce soit à travers leur couleur de peau, leur origine, leur religion, et bientôt leur patronyme. Rappelons qu’à la fin du XIX siècle, lors des élections législatives, les candidats affichaient avec fierté leur antisémitisme pour s’assurer une victoire électorale. C’est un sport national que de fouler aux pieds nos fondamentaux républicains. Il serait temps que cela cesse.

La chute des dictateurs, le vent de révolte et de liberté qui souffle dans les pays de l’autre rive de la méditerranée, doivent inciter les musulmans de France à prendre la parole, et à condamner fermement la gestion néocoloniale de leur religion. Des insurrections qui affirment que l’islam n’est ni synonyme de terrorisme, ni synonyme de compromission. Il est temps que les plus concernés, les plus stigmatisés se prennent en main pour en finir avec la hogra (le mépris). Face à cette déferlante, que faire ?

· Organiser des rencontres locales pour permettre aux musulmanes et aux musulmans de s’exprimer sur cette stigmatisation dont ils/elles sont les premières victimes. Mosquées, locaux d’organisations ou simple appartements, peu importe le lieu de rencontre et peu importe le nombre de personnes qui assistera aux premières réunions. Il faut lancer une dynamique et habituer les gens à se retrouver pour organiser l’observation et la dénonciation des délits dont ils sont victimes directement ou indirectement.

· Organiser des actions d’observations et de dénonciations des actes islamophobes (paroles, actions visant à discriminer ou à stigmatiser les musulmans et ce quelle que soit leur provenance). Ne pas hésiter à s’appuyer sur des organisations expérimentées dans la lutte contre l’islamophobie.

· Se rassembler avec d’autres associations pour organiser des rencontres grand public.

· Travailler en connexion avec d’autres structures afin de rassembler les témoignages car le regroupement de tous les faits au niveau national est une étape de lutte contre l’islamophobie qui est nécessaire.

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· Exploiter tous les modes de communication pour contribuer à la dénonciation de l’islamophobie montante.

Dans tous les cas, aucun acte islamophobe ne doit être sous estimé.

Contact :

[email protected]

Signataires :

Centre Malcolm X

Association Emergence

Pas à Pas 38

Coordination contre le racisme et l’islamophobie

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