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Australie : les musulmans appellent à protéger les mosquées et les écoles islamiques de l’islamophobie violente

L’orage ultra-nationaliste ne gronde pas seulement sur le Vieux Continent. Il tonne ailleurs, jusque sous les cieux ensoleillés de l’Australie multiculturelle, où l’islamophobie rageuse fait non seulement tache d’huile, mais frappe aussi de plus en plus souvent et durement.

Les mosquées, odieusement vandalisées, ne sont plus épargnées, et auraient presque besoin de paratonnerres pour se prémunir contre la foudre néo-fasciste qui s’abat désormais sur elles.

Sous le ciel de Canberra, Brisbane et Sydney, rendu électrique par les violents coups de boutoir de l’extrême droite, les principaux leaders musulmans refusent d’attendre que l’orage passe…

Parmi ces figures de l’islam, Bilal Rauf, le porte-parole très en vue du Conseil national australien des Imams (ANIC), a récemment appelé les autorités, lors d’une conférence de presse en présence du chef de la police de Brisbane, à protéger urgemment toutes les mosquées et les écoles primaires/secondaires musulmanes du pays contre la fureur des extrémistes de droite.

Une des nombreuses mosquées vandalisées. A droite, en plus de la croix gammée, figure l’inscription Saint Tarrant qui célèbre le terroriste néo-nazi, auteur du massacre de Christchurch : Brenton Harrison Tarrant

Cette exhortation solennelle à assurer la sécurité de ses coreligionnaires et des édifices islamiques, qu’ils soient cultuels, culturels ou éducatifs, est intervenue après une série d’attaques coordonnées visant plusieurs mosquées, qui ont provoqué une forte onde de choc émotionnel.

Leurs murs ont été souillés par des tags racistes et nazis qui n’ont laissé subsister aucun doute sur l’appartenance de leurs auteurs. « De véritables commandos d’extrémistes de droite ont récemment planifié et perpétré des attaques groupées contre différentes mosquées, dont certaines prestigieuses, à Canberra, Brisbane, Sydney, mais aussi dans d’autres villes moins importantes. C’est lâche et intolérable de s’en prendre à des enceintes sacrées et à des croyants qui sont en train de se recueillir, sur une terre qui prône la tolérance religieuse, le respect de l’autre et de sa dignité ! », s’est insurgé Bilal Rauf.

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Plus grave encore, en octobre dernier, quelques jours après la profanation de la grande Mosquée de Canberra, des fidèles, qui avaient aperçu un homme rôder autour de leur lieu de culte, l’air menaçant et armé d’une machette, ont eu la peur de leur vie. Après avoir immédiatement alerté la police, ils sont restés cloîtrés à l’intérieur de la salle de prière, tandis que l’individu, déterminé à nuire, s’acharnait en vain contre la porte d’entrée fermée à double tour, tout en proférant des insultes ignominieuses.

« Bien que le Conseil national australien des Imams (ANIC) que je représente ait mis en place son propre comité de sécurité, cela ne suffit plus aujourd’hui », a ajouté Bilal Rauf. « Il est juste de dire que des gardes armés se relayant devant nos mosquées et nos écoles sont une option. Mais, avant tout, nous souhaitons élaborer le meilleur dispositif de sécurité, le plus approprié et dissuasif possible, en concertation étroite avec les autorités. En espérant pouvoir éviter qu’un drame aussi abominable que celui de Christchurch, qui hante les consciences mais a aussi galvanisé les extrémistes de droite australiens, ne se produise ici, en Australie », a conclu ce dernier avec gravité.

Des extrémistes de droite qui vouent à ce point un culte à leur compatriote incarcéré en Nouvelle-Zélande – le terroriste Brenton Harrison Tarrant, auteur du carnage commis, le vendredi 15 mars 2019, dans les mosquées Al Noor et Linwood de Christchurch – qu’ils l’ont carrément béatifié… Rappelons que ce monstre de cruauté est tout entier acquis à la théorie du « grand remplacement » depuis qu’il l’a découverte en France, au cours d’une escale qui a éveillé en lui les pires pulsions. Une théorie éminemment raciste et fumeuse, défendue ardemment par celui-là même qui appelle à la guerre civile dans l’Hexagone : le triste sire Eric Zemmour.

Dans un ciel australien assombri par la montée du néo-fascisme, les dirigeants musulmans voient avec une extrême inquiétude s’amonceler les noirs nuages de l’islamophobie, violente et ravageuse.

 

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