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11 ans et forcée de se déshabiller car on lui reproche de porter une tunique “religieuse”

Le CCIF dénonce les multiples dérives de l’Education Nationale

Nouveau signalement rapporté au CCIF ce lundi qui saisit l’occasion pour alerter des graves violations et discriminations islamophobes qui croissent et assaillent l’Ecole républicaine depuis le 7 janvier.

  • 11 ans et forcée de se déshabiller

 Elle a 11 ans. Elle est en sixième. Ce qu’on lui reproche ? De porter une tunique « religieuse ». Ce qui suit est impensable.

Le lundi 17 février, la jeune fille, voilée à l’extérieur de l’établissement, rentre comme d’habitude dans son collège.Sauf…que cette fois-ci, le personnel de l’établissement  s’est mué en grands inquisiteurs  d’une laïcité truquée pour définir  ce qui méritait d’être qualifié de « religieux » et ce de ce qui ne le méritait pas.

Parce qu’elle porte une tunique interprétée comme étant un signe « religieux », deux adultes de l’établissement la forcent à retirer sa tenue quand bien même elle n’était vêtue que d’une brassière sous sa tunique.

La jeune fille demande à voir ses parents, on refuse et on  lui conditionne l'accès aux cours au retrait de la robe. La jeune fille retire sa tunique dans des vestiaires et se retrouve, alors, en gilet qu'elle peut heureusement fermer  ainsi que son manteau.  Elle ressort de classe choquée, humiliée.

Une épreuve qui incarne douloureusement l’abus de pouvoir et l’intimidation de fonctionnaires zélés qui ciblent spécifiquement une catégorie d’élèves au nom de la laïcité et qui accuse, un peu plus, ce silence assourdissant de l’Education Nationale qui en se taisant devant ces dérives donne un blanc-seing à des mesures d’exception discriminatoires.

Le CCIF a, certes, rappelé au personnel pédagogique du collège le contenu de la loi de 2004 sur la laïcité et la nature choquante et répréhensible du déshabillement. Le personnel a reconnu ses manquements et a indiqué veiller à ce que cette jeune fille ne soit dorénavant plus jamais intimidée pour le choix de ses tenues.

Mais c’est bien une atteinte grave à la dignité d’une jeune enfant qui a été opérée en raison de son appartenance supposée à une religion déterminée. En termes juridiques, ce déshabillement forcé, de surcroît envers une jeune enfant de 11 ans pourrait s’apparenter à une voie de fait, dans la mesure où elle porte atteinte à une liberté individuelle.

Des pratiques islamophobes qui avancent sous le masque de la laïcité et qui sacrifient sur l’autel d’un après-Charlie la scolarité et la dignité de jeunes filles sans que le gouvernement ne s’en émeuve, brisant davantage la confiance accordée à l’école comme premier et dernier rempart aux injustices et à l’arbitraire.

  • Des cas en avalanches

 En effet, ce cas n’est qu’un exemple parmi ceux, nombreux, recensés par le CCIF depuis le 7 janvier  et qui, pour l’heure, restent cachés sous le boisseau.

 Le 8 Janvier 2015, dans un lycée de Rhône-Alpes, un lycéen de dix-sept ans, d'origine maghrébine, est pris à parti et frappé par un groupe de quatre ou cinq personnes en marge de la minute de silence observée dans son lycée.

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 Le même jour dans un collège en Ile-de-France, une élève se plaint qu’une de ses camarades l’ait insultée en lui disant « de toute façon, les musulmans sont tous des terroristes ». Le proviseur lui rétorquera qu’on n’allait pas « en faire un fromage ! » et répondant à une assistante d’éducation  choquée par cette attitude « oui, bon enfin, même les adultes font l’amalgame, vu les circonstances ça n’a pas d’importance ».

Toujours le 8 janvier et toujours en Ile-de-France, un enfant de treize ans est repris par un enseignant, après une chamaille avec son camarade autour d’un match de badminton, qui l’attrape par la capuche, le pousse, et l’injurie dans les termes suivants "sale arabe " et de "sale djihadiste" .Le père a été reçu par la principale du collège et son adjointe, en présence du professeur mis en cause, qui ont tenté de minimiser les faits, l’enseignant reconnaissant toutefois l’emploi à deux reprises du terme djihadiste à l'égard de cet enfant. Une plainte pénale pour violences et injures à raison de la religion a été déposée par la famille le 9 janvier 2015, et le CCIF a sollicité des sanctions disciplinaires contre l’enseignant.

 Le 23 Janvier 2015 dans un collège d’Ile-de-France autour d’une histoire de trousse oubliée une élève de quatrième se retrouve avec des camarades devant sa CPE qui s’adresse à la jeune fille en lui disant « écoute, eux je les crois sur parole, mais toi j'ai des doutes » et « qu'est-ce que tu veux que je leur fasse, que je les punisse ? ». Elle persévère « tu ne vas pas aller tuer pour des stylos, comme ceux qui l'ont fait pour les caricatures ». La collégienne finit en pleurs. La mère a appelé la CPE pour se plaindre, celle-ci lui a répondu qu’elle n’allait pas lui apprendre son travail. Le proviseur fera comprendre à la mère que pour lui ce n'était
rien : ni l’incident, ni la phrase que la CPE a dite.

La même CPE aurait également dit à un élève de 5ème "quand tu vas être grand, tu vas aller faire le jihad".

Le 26 janvier 2015 dans une école élémentaire en Alsace, un enfant âgé de dix ans, est revêtu de sa capuche pour se protéger du froid. Alors qu’il va rentrer en classe, son enseignant le tance vertement : «Abdellah enlève tout de suite cette capuche, je n'accepte pas les terroristes dans ma classe ». Le CCIF a demandé à ce qu’une enquête administrative soit ouverte.

 Dans une autre école élémentaire, cette fois en Ile-de-France, une enseignante impose aux élèves de sa classeâgés de huit ans, de dessiner des caricatures du « prophète de l'Islam ».

Enfin dans une Université en Rhône-Alpes, deux étudiantes, l’une voilée et l’autre pas, sont convoquées par le directeur de la faculté qui souhaite connaitre leur opinion au sujet de l'attentat contre Charlie Hebdo. Au cours de cet entretien, il usera de moqueries à leur encontre et se montrera très intrusif en les questionnant sur des sujets inhérents à leur vie privée.

  • Que fait-on pour que cela cesse ?

Des violations flagrantes qui se multiplient et que l'instance éducative ignore en connaissance de cause laissant les discriminations islamophobes les plus indignes s’installer, gravement, dans une institution qui se hasarde, aujourd’hui, au jeu du deux poids deux mesures.

Les déclarations contradictoires de la ministre de  l’Education Nationale l’attestent. Comment se fait-il que dans une lettre adressée aux enseignants le jour des attentats, la Ministre affirme clairement que  «  L'Ecole de la République transmet aux élèves une culture commune de la tolérance mutuelle et du respect », que cette  « Ecole éduque à l’Egalité et à la Fraternité en enseignant aux élèves qu'ils sont tous égaux », une Ecole « les accueillant tous sans aucune discrimination » et qu’au même moment des élèves sont discriminés par des fonctionnaires de l’éducation nationale qui continuent, imperturbablement et avec, parfois, le soutien de l’institution, d’être responsables de décisions ouvertement islamophobes, toutes à la fois arbitraires et illégales rendant quelque fois très floue la frontière qui sépare  l’éducation de la sécurité.

Il est certain que la première manière de lutter contre la recrudescence des actes à caractère islamophobe dans l’Ecole est de cesser de les occulter, de cesser de disculper dangereusement les auteurs d’actes discriminatoires et d’associer les associations de lutte contre l’islamophobie dans les projets à venir destinés à faire « vivre les valeurs de la République » au sein des établissements scolaires.

L’enceinte scolaire doit être l’issue plutôt que le relais de cette atmosphère délétère islamophobe qui contamine le pays et doit se faire le laboratoire d’un vivre-ensemble qui sera le modèle à faire vivre dans toute notre société.

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