L’Egypte parviendra-t-elle à juguler la véritable épidémie de drogue qui contamine, de manière alarmante, un nombre croissant de sa population ?
Il n’est plus question de se voiler la face sur ce fléau qui la frappe en plein cœur, d’autant plus que les statistiques, en hausse constante, obligent les autorités à ouvrir grand les yeux sur l’explosion de la toxicomanie à l’échelle nationale.
En l’espace de quelques années, plus de 9 millions d’Egyptiens ont succombé à l’addiction toxique aux « paradis artificiels », ces paradis redoutablement illusoires, représentant 10% de la population du pays, à la consternation de la ministre de la Solidarité sociale, Ghada Wali.
« L’avenir de l’Egypte est en danger », avertit-elle avec solennité, en espérant déclencher une prise de conscience générale. En 2017, un rapport officiel commandé par son cabinet ministériel révélait que près de 8% des lycéens égyptiens usaient et abusaient de substances dangereuses et illicites, contribuant ainsi à ce que leur pays batte un record peu enviable : enregistrer un taux de toxicomanie deux fois plus élevé que les autres taux mondiaux.
« Le pourcentage de personnes âgées de moins de 35 ans en Égypte représente environ 40% de la population. Si un grand nombre d’entre elles sont dépendantes, cela signifie que l’avenir de l’Egypte est en danger », a-t-elle mis en garde tout récemment encore, en insistant sur la nécessité impérieuse de miser sur la prévention et le traitement de la dépendance aux drogues.
Dans la hiérarchisation des drogues les plus couramment consommées, l’analgésique Tramadol (illégal depuis 2014 sans ordonnance médicale) caracole en tête, suivi de près par l’héroïne (pour 26% des consommateurs égyptiens) et du cannabis (pour 23,3% d’entre eux).
Selon un rapport publié par le quotidien britannique The Telegraph en avril 2017, l’Égypte se classe au 25ème rang des 30 pays ayant le taux de consommation de cannabis le plus élevé au monde, 6,24 % de sa population étant classée dans la catégorie des « consommateurs réguliers de la substance ».
Pour tenter d’éradiquer cette épidémie avant que ne se forme un long cortège de victimes, une grande campagne de sensibilisation a été élaborée, en 2017, par le Centre national pour la prévention et le traitement de la toxicomanie, avec, en vedette, un ambassadeur de poids pour véhiculer ses messages essentiels.
Qui mieux que le virtuose du ballon rond, Mohamed Salah, adulé chez lui mais aussi à Liverpoool où ses fans britanniques ont composé un hymne à sa gloire, peut prêcher la bonne parole et provoquer un déclic salutaire auprès d’un large cœur de cible, et plus particulièrement auprès de la jeune génération ?
« Choisissez la vie et n’abandonnez pas, vous êtes plus forts que la drogue », lance Mohamed Salah, face caméra, à la fin d’un clip choc, montrant les effets secondaires de l’abus de drogues, leurs dangers sur la santé, ainsi que leurs graves répercussions sur la vie familiale et sociale.
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