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Tunisie : le filtrage des sites pornographiques relance le débat sur la censure

Muselée, verrouillée, blacklistée, la liberté d’expression sur le Net, sous la main de fer de Ben Ali, était une vue de l’esprit. Le renouveau tunisien venant, les verrous répressifs ont sauté, et Internet a été libéré de ses bâillons électroniques, grâce à la désactivation des machines de filtrage de l’Agence Tunisienne d’Internet (ATI).

 Mais aujourd’hui, la question sensible et cruciale de la censure défraie à nouveau la chronique, avec l’éclosion des sites pornographiques. Y a-t-il  des lignes rouges à ne pas franchir sur le Net, et la censure doit-elle passer ?

C’est le verdict d’un tribunal qui a ordonné, en mai dernier, à l’ATI de bloquer l’accès aux sites web classé « X », suite à une plainte déposée par un groupe d’avocats soutenant que la pornographie est contraire aux valeurs de l’Islam et représente une menace pour les enfants, qui a relancé le débat.

L’ATI, qui a perdu en appel, et se pourvoit en cassation, rechigne à endosser ce rôle de censeur, qui est contraire à sa vocation.  Moez Chakchouk, Président Directeur Général de l’ATI, prône le  rôle post-révolution de l’Agence qui  est de "garantir la neutralité du net, et quand nous disons la neutralité du net nous ne devrions pas nous préoccuper du contenu".

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Dans une interview, le président Moncef Marzouki évoquait les interdits du Net, qui font craindre aux militants de la liberté d’expression un retour vers des heures funestes :"Il devrait y avoir des lignes rouges qui limitent la liberté d’expression … ces lignes rouges ne doivent pas être utilisées comme prétextes pour la censure … les lignes devraient être débattues et acceptées par tous", a-t-il indiqué.

L’absence de réglementation en la matière est un vide juridique à combler de toute urgence, à la fois pour les défenseurs tunisiens de la liberté d’expression, mais aussi pour le responsable de l’ATI qui a déclaré : "Si l’Etat veut tracer des lignes rouges pour la liberté du net, il faut d’abord établir une autorité indépendante chargée de réglementer l’Internet. La législation Internet ne devrait pas être élaborée sans une autorité de régulation qui crée l’équilibre entre les intérêts publics et individuels".

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