Quand la liberté d’expression touche le fond en confinant à la liberté d’outrager l’islam, ne serait-on pas en droit de dénoncer la vaste pantalonnade qui sacralise son indignité ?
« Fuck islam ». Bien malin, perfide ou foncièrement malhonnête, celui qui prétend déceler derrière cette insulte abjecte, digne d’un langage de charretier, la saine liberté de "critiquer une religion", à moins de reconnaître qu’elle vole désormais au ras des pâquerettes dans un nivellement généralisé par le bas, de la culture comme de la démocratie…
C’est pour s’être autorisé, le 8 août 2013, à vomir sa détestation de la deuxième religion de France sur des édifices publics, mais aussi sur des devantures de boucheries Halal et d’autres commerces ethniques, que Fabrice, 44 ans, un sympathisant du Bloc Identitaire, le groupuscule d’extrême droite qui n’inspire rien de bon, s’est retrouvé sur le banc des accusés, comparaissant devant le tribunal correctionnel d’Orléans pour ses hauts faits d’armes : « dégradations et provocation à la discrimination raciale ».
Stoïque et la tête haute, l’homme au crâne rasé a fait face à ses juges, récusant l’accusation « d’extrémisme », pour revendiquer fièrement avoir joué les justiciers dans l’intérêt général, contre une religion qualifiée sans mots couverts de « dangereuse, qui fait beaucoup de mal à notre pays et à notre laïcité ».
Prenant le prétoire pour le théâtre d’une mauvaise farce, les effets de manche de son avocat ont brassé beaucoup d’air pour faire avaler de grosses couleuvres aux juges du Loiret, ce dernier exigeant la relaxe de son client en proclamant avec emphase que c’était cela « la liberté de critiquer une religion » !
Le ministère public semble fort heureusement se faire une plus haute idée de la liberté d’expression, preuve en est les trois mois de prison avec sursis et 1000 euros d’amende requis contre le militant du Bloc Identitaire, reconnu coupable d’avoir "dressé les communautés les unes contre les autres et attisé les tensions dans les quartiers". En d’autres termes d’avoir cherché à répandre la haine et surtout pas à élever le niveau du débat d’idées…
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