« Depuis la création du CFCM, j’ai pu constater vos qualités humaines, intellectuelles et votre autorité morale. Vous représentez un islam de France ancré dans la société, respectueux de nos usages et de nos lois, respectueux de toutes les croyances. Vous êtes un homme de paix, de concorde, de rassemblement, avec qui on aime parler » : Mohammed Moussaoui ne pouvait rêver plus bel éloge présidentiel. Le meilleur reste à venir pour cet « homme de savoir, de culture, très engagé pour défendre la dignité et la place du culte musulman »qui a « su conjuguer l’amour du savoir et une foi profonde, à l’image d’Averroès, à la fois grand scientifique et grand théologien ».
Breloque et fariboles
En charge du CFCM depuis 2008, Mohammed Moussaoui, mathématicien de formation, récolte les fruits de son équation personnelle : savoir à la fois incarner l’interlocuteur officiel de l’islam de France et fermer les yeux sur les dérapages des pouvoirs publics. En septembre 2009, Oumma avait eu l’occasion de s’entretenir avec lui lors de la polémique suscitée par les propos racistes de Brice Hortefeux, alors ministre de l’Intérieur, à l’encontre des Arabes. « L’erreur est humaine », nous a rétorqué le président du CFCM avant d’accuser les « médias » de mettre « de l’huile sur le feu ». Deux ans plus tard, la même indulgence se retrouve dans son attitude envers Claude Guéant, l’homme qui met « en causela religion musulmane ».Au micro d’Europe 1, jeudi matin, Mohammed Moussaoui , membre par ailleurs de la Commission nationale consultative des droits de l'homme, a jugé la polémique « close ». Un pardon formulé à Jean-Pierre Elkabbach, comme en 2009 : Oumma avait alors révélé que le journaliste avait insisté auprès du CFCM pour obtenir la première interview au lendemain de la rencontre de Mohammed Moussaoui et Brice Hortefeux. Elkabbach, proche du clan Sarkozy, a donc réussi à ces deux reprises à désamorcer publiquement la tension supposée entre le CFCM et le ministre de l’Intérieur.
La philosophie selon Sarkozy
Quant à l’équivalence, suggérée par le chef de l’Etat, entre Mohammed Moussaoui et Ibn Rushd -alias Averroès, nous laisserons au lecteur le soin de trancher, pièces à l’appui. Voici l’entretien édifiant du président du CFCM avec le journaliste vedette d’Europe 1 suivi d’un extrait du film « Le Destin », réalisé par Youssef Chahine et consacré à la vie du philosophe musulman. Moussaoui/Averroès : la même envergure intellectuelle ? Nicolas Sarkozy feint d’y croire.
https://www.dailymotion.com/video/xogt3r_moussaoui-la-polemique-gueant-est-close_news
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