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Quand un projet de terrain de camping, porté par un Américain musulman, est accusé d’être une “cellule d’entraînement terroriste”

N’en déplaise aux esprits chagrins, ou atteints d’islamoparanoïa, qui voient derrière chaque musulman un terroriste, le couteau entre les dents, un projet de terrain de camping porté à bout de bras par un musulman sans histoire ne cache souvent rien d’autre qu’un simple… projet de terrain de camping…

Il faut se transposer au cœur de l’Amérique profonde, dans la bourgade rurale et en apparence si tranquille d’Ogemaw (Michigan), pour mesurer les ravages incommensurables dans l’opinion de la propagande islamophobe, dont le malheureux Nayef Salha, amoureux de la nature et animé des meilleures intentions du monde, a récemment fait les frais.

Ce gérant d’un magasin prospère de literie situé à Dearborn et heureux propriétaire, jusqu’alors, d’un joli terrain boisé, ne pouvait pas imaginer, même dans ses pires cauchemars, que son projet longuement mûri de faire de cet endroit paisible, où coule une rivière, un havre de paix destiné à la jeunesse musulmane afin qu’elle se ressource, loin des centres urbains, au milieu d’une végétation luxuriante, tout en s’initiant à la botanique, cristalliserait des tensions à leur paroxysme.

Assistant, médusé, à l’affolement général qui s’est emparé des villageois de ce coin de campagne du nord du Michigan à l’annonce de la transformation de son lopin de terre en un terrain de camping ouvert à des adolescents de confession musulmane, Nayef Salha a été très vite accusé de dissimuler une « cellule d’entraînement terroriste secrète » derrière cette mise au vert jugée de façade, en moins de temps qu’il ne lui en a fallu pour présenter son projet écolo-éducatif aux autorités locales.

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Contraint de se justifier devant tous, cet honnête citoyen américain, qui menait jusqu’ici une vie parfaitement normale, a été violemment propulsé sur le devant de la scène publique, endossant, bien malgré lui, le rôle du méchant musulman au sein d’une société qui adore jouer à se faire peur et devant des médias qui se sont chargés de faire monter l’adrénaline dans les chaumières.

"Une chose est certaine, je déteste l’ISIS," a clamé Nayef Salha haut et fort en conférence de presse, entouré des siens et de proches soutiens. "Ils tuent plus de musulmans que tout autre groupuscule armé, d’après de ce que je comprends de l’actualité. Que l’on puisse m’associer à eux, est totalement ridicule et tellement choquant !", s’est-il emporté, visiblement très affecté, alors que la nouvelle de la suspension de son projet était tombée comme un couperet, quelques minutes auparavant.

Nayef Salha, dont l’honneur a été si injustement sali, n’a d’autre alternative que de s’en remettre à la délibération finale du Conseil du comté. Sans faire encore une croix sur son beau projet aux nobles visées, il ne se fait toutefois guère d’illusions sur le devenir de ses maquettes sur lesquelles avaient pris forme les huit bungalows entièrement équipés, censés accueillir 12 enfants ou ados à la fois, ainsi que leurs deux accompagnateurs adultes, et ce hiver comme été, mais aussi un pavillon pour se restaurer, un quai flottant, sans oublier un parking goudronné où auraient pu stationner quarante voitures et quatre bus.

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