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Pakistan : un imam a-t-il tendu un piège à la jeune chrétienne Rimsha Misah ?

Véritable affaire d’Etat, soufflant sur les braises de la controverse nationale sur la loi relative au blasphème, l’arrestation de la jeune chrétienne pakistanaise Rimsha Misah cacherait-elle un coup monté de toutes pièces visant à jeter l’opprobre sur les chrétiens et les expulser de Mehrabad, un quartier miséreux à la périphérie d’Islamabad ?

L’interpellation, samedi, de l’imam qui a porté plainte contre la fillette trisomique, au motif qu’elle aurait brûlé les pages du Coran, a fait rebondir de manière spectaculaire cette affaire au fort retentissement international, en faisant flotter sur le responsable de la mosquée le parfum insidieux du complot. A-t-on tendu un piège à la proie facile que représentait cette malheureuse adolescente, handicapée mentale et déclarée illettrée ?

Les témoignages recueillis par la police pakistanaise sont accablants pour l’imam Hafiz Mohammed Khalid Chishti, qui est suspecté d’avoir falsifié les preuves à charge contre Rimsha Misah. Le machiavélisme du religieux l’aurait, en effet, conduit à déchirer des pages du livre Saint pour les placer dans des sacs qui contenaient les papiers calcinés par la main innocente de la jeune fille. Ces sacs remis par un voisin auraient constitué l'aubaine tant attendue par l’imam, qui intriguait pour bannir les chrétiens de son espace vital.

Mais aujourd’hui, ce sont ses propres compagnons qui l’ont confondu, après lui avoir obéi aveuglement et fait pression sur la police pour incriminer la jeune chrétienne. Néanmoins, certains de ses sympathisants, dont l’avocat du voisin qui a accusé Rimsha Misah, dénoncent, à leur tour, des pressions policières visant à rejeter la faute sur l’imam et faire croire à une  machination.

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Comment en est-on arrivé là ? La dégradation des relations entre communautés s’est intensifiée dans ce quartier paupérisé de la capitale, où les différences cultuelles et culturelles ont creusé des gouffres d’incompréhension. Depuis que Rismha Misah est derrière les barreaux, plusieurs familles chrétiennes ont déserté les lieux, tandis que les parents de la jeune fille sont sous protection policière.

Dans ce climat sous haute tension, et alors que la libération conditionnelle de la jeune fille pourrait intervenir lundi prochain, ses avocats souhaitant qu'elle soit déférée devant un tribunal pour enfant,  l’appel à la clémence du Conseil des oulémas du Pakistan a procuré une source d’apaisement salutaire, signe de la volonté des autorités de parvenir à une issue juste et éclairée.

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