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Oumma dénonce un reportage bidon sur Canal+ : la chaîne retire en douce la vidéo

Aucune justification, aucune excuse : pas un mot pour s’expliquer. Souvenez-vous : vendredi 12 avril, Oumma avait démontré que la chaîne Canal+ et la société Capa s’étaient livrées à une grossière manœuvre de désinformation. Dans un reportage consacré au féminisme en Tunisie, les reporters avaient délibérément trahi la parole des citoyennes filmées comme nous le rapportions en détail :

« On découvre une assemblée composée de femmes en train de scander un slogan. Le sous-titre nous en donne alors cette traduction :

« Le peuple tunisien est un peuple libre !  Ni islamistes ni Qatar ! »

Problème : cette traduction est mensongère.

A la place du terme « islamistes », ces femmes entonnent, en réalité, le mot « Amérique ». (« La America » : « ni Amérique » en arabe). Rien à voir avec le mot désignant généralement les « islamistes » (« ikhwan », les « frères »en arabe) ».

ni islamiste ni qatar

L’équipe de l’émission L’effet papillon avait été interpellée, par ses propres téléspectateurs, au sujet de cette pratique contraire à la déontologie journalistique la plus élémentaire : donner à lire une traduction mensongère (et non erronée) pour camoufler la critique politique d’une ingérence américaine et mieux diaboliser les « islamistes ». Aucune réponse de la part des responsables ne s’en est suivie.

 

you write what youre told

Suite à la mise en ligne de notre article et à sa circulation sur les réseaux sociaux, un curieux phénomène s’est produit sur le site de Canal+ : la première partie de l’émission, incluant ce reportage-intox’ sur la Tunisie, a disparu.

L effet papillon

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Quiconque voudrait voir ou revoir l’émission du 6 avril se verra désormais proposé directement la « Partie 2 ». Le webmaster a rendu inaccessible la consultation de la première partie. Comme l’atteste cette image encore visible sur notre article précédent, seul un message demeure lisible:  « Cette vidéo n’est plus disponible ». Négligent, le webmaster a oublié de retirer, juste en-dessous, le texte descriptif du reportage intitulé « Recherche Femen désespérément ».

Prise en flagrant délit de bidonnage, Canal+ pouvait présenter des explications, voire des excuses, au téléspectateur. Nous avons vérifié : dans les éditions suivantes (13 et 20 avril), aucune mention à propos de cette traduction mensongère n’a été formulée par le présentateur Victor Robert.

Pour cause : l’équipe de l’émission s’est vantée, sur son compte Facebook, d’avoir réalisé, le jour de la diffusion, son « 2ème meilleur score » en termes d’audience : « 515 000 » citoyens ont été ainsi roulés dans la farine par la chaîne cryptée et l’agence Capa, productrice du reportage.

Les fantassins neocons à la rescousse des Femen

Coïncidence amusante : ce chiffre correspond presque au nombre de téléspectateurs également dupés, à l’occasion d’une autre production audiovisuelle, par une célèbre fan de l’émission.  La journaliste-hagiographe des Femen, Caroline Fourest, a fait savoir qu’il s’agissait d’un « bon reportage ». Nulle surprise quand on sait qu’elle fut à l’origine d’un bidonnage similaire -et également révélé par Oumma- à propos des agents israéliens du 11-Septembre.

Un autre commentaire sur l’émission -par un proche ami de Caroline Fourest, dénommé Seïf Soudani- est plus intéressant. L’homme, dont nous avons déjà évoqué les connexions idéologiques avec la « bande à Fourest », a récemment participé à son  « documentaire » consacré aux « radicaux de l’islam ». Visiblement arabisant, Seïf Soudani a fait la remarque, via Facebook, que la traduction des propos tenus par les féministes tunisiennes n’était pas correcte. Va-t-il jusqu’à qualifier les choses par leur nom en évoquant un mensonge ou une manipulation délibérée de l’info ? Certainement pas. L’homme exprime plutôt une incroyable indulgence : « Dommage pour ces erreurs certes pas gravissimes mais qui nuisent grandement au résultat final en termes de rigueur ».

Avec mauvais esprit, il est tentant de lire autre chose, plus en phase avec le journalisme fourestien -peu réputé pour sa « rigueur »: « Dommage pour ce bidonnage certes un peu trop visible car il nuit grandement à l’efficacité de la propag
ande en termes de crédibilité ».

Quant à Canal+ et l’agence Capa, elles semblent oublier que toute vidéo mise en ligne, même autocensurée, ne disparaît jamais véritablement. Sans aller dans les dédales sinueux du « web profond », quelques clics bien informés permettent de retrouver rapidement cette vidéo-bidon : un certain « Man Beurk », féru de politique tunisienne, a ainsi téléchargé le reportage -le jour même de sa diffusion- pour l’exporter sur son propre compte Facebook.

Grâce au Net, à son archivage et à son intelligence collective, certains mensonges politico-médiatiques, sitôt dévoilés, ne peuvent plus être étouffés.

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