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Nouvelle-Zélande : l’agression sauvage d’une jeune fille voilée suscite l’indignation, dont celle de Bella Hadid et Sonny Bill Williams

Petit coin de paradis lointain, où les germes de l’intolérance semblaient ne pas pouvoir se développer, la Nouvelle-Zélande serait-elle, à son tour, devenue un terreau fertile de la haine ?

Depuis la tragédie de Christchurch, le 15 mars 2019, qui ensanglanta les mosquées Al Noor et Linwood (51 victimes musulmanes – hommes, femmes et enfants), et plongea dans le deuil une nation tout entière, les mauvaises graines de l’islamophobie violente, semėes aux quatre vents, pousseraient-elles sur le sol luxuriant de ce havre de paix multiculturel ?

A l’autre bout du monde, ces questions sensibles taraudent bien des esprits, notamment depuis un mercredi 9 février 2022 de triste mémoire. Un mercredi qui n’en finit pas de susciter stupeur et effroi dans l’îlot jusqu’alors miraculeusement préservé du vivre-ensemble, où il faisait bon vivre pour les musulmans, que leur islamité soit visible ou pas.

Théâtre d’une agression islamophobe d’une brutalité inouïe, et d’autant plus choquante que ses auteurs, trois adolescentes néo-zélandaises, ont filmé la scène et l’ont diffusée en direct sur les réseaux sociaux, le lycée pour filles d’Ontago peine à se remettre de l’impensable et non moins terrifiant déchaînement de violence qui a pris pour cible, dans la cour de l’école, la jeune Hoda Al-Jamaa, 17 ans. 

Le lycée pour filles d’Ontago

Profondément meurtrie dans sa chair et son âme, la lycéenne musulmane souffre d’une commotion cérébrale. Dans sa chambre d’hôpital où elle se rétablit doucement, une vision d’horreur ne cesse de la hanter : celle de ses trois agresseuses arrivant à sa hauteur, d’un pas déterminé, puis l’apostrophant méchamment tout en pointant du doigt son hijab, alors qu’elle était tranquillement assise sur un banc, en train de converser avec deux amies musulmanes, elles aussi voilées. 

Littéralement pétrifiée, elle se souvient de la peur paralysante qui l’a aussitôt envahie, l’empêchant d’échapper au danger dont elle pressentait pourtant l’imminence, tandis que résonnent encore dans sa tête les insultes racistes mortifiantes qu’elles se sont mises à hurler : « les musulmanes, vous êtes des salopes et des terroristes ! ».

Mais le pire restait à venir, quand deux des trois furies se jetèrent sur elle pour lui arracher son hijab, en la rouant de coups, pendant que la troisième, munie de son portable, immortalisait sans sourciller leur acte de sauvagerie.

« Deux des filles m’ont tenue et une m’a frappée violemment à plusieurs reprises, jusqu’à me faire tomber. Une fois à terre, malgré mes cris, elle a continué de plus belle à me battre, en me donnant plusieurs coups de poing au visage, mais aussi des coups de pied sur tout le corps. Elles s’en sont aussi prises avec la même fureur à mes amies, qui appelaient désespérément à l’aide, jusqu’à ce que des enseignants viennent enfin à notre secours », a relaté péniblement Hoda Al-Jamaa, en songeant avec épouvante que son supplice a été, hélas, largement visionné.

« Mon hijab fait partie de ma culture et de ma religion. Il est tout pour moi, ainsi que pour mes amies musulmanes qui sont traumatisées aujourd’hui », a-t-elle souligné, la voix chevrotante, avant que l’émotion ne l’étreigne.

Considérée comme un « crime de haine raciste caractérisé », et sans doute l’un des plus odieux qui soient, à la fois par le Conseil islamique d’Ontago, les autorités et les forces de l’ordre locales, qui ont fait part de leur plus vive indignation, l’agression barbare dont a été victime Hoda Al-Jamaa a provoqué une forte déflagration émotionnelle dans tout le pays.

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« Les trois agresseuses présumées ont été identifiées et une enquête sur l’incident est en cours », a déclaré avec solennité le chef de la police.

Une pétition Change.org, exigeant une réponse ferme, urgente et exemplaire de la part de la direction du lycée pour filles d’Ontago, et exhortant l’ensemble des Néo-zélandais à s’unir contre la haine, l’islamophobie et le sectarisme, a fait florès. Plus de 74 000 personnes se sont, à ce jour, empressées de la signer, parmi lesquelles figurent Bella Hadid, le mannequin américain aux racines irlandaises et palestiniennes, et la star musulmane du rugby néo-zélandais, Sonny Bill Williams.

Bella Hadid, consternée, a témoigné son soutien à la jeune Hoda sur Instagram en mettant exergue : Justice for Hoda

 

« Cela me met en colère et me rend malade. Nous devons changer cet état d’esprit de jugement hâtif. Apprenez à vos amis, enfants, parents, familles que porter un hijab, être musulman, ou être autre chose que blanc en général, n’équivaut pas à être une menace ou différent de n’importe qui d’autre. Je suis vraiment désolée pour celles qui ont été victimes de telles agressions. Vous ne le méritez pas. Gardez votre foi. Aimez votre Dieu. Soyez vous-mêmes. Et ceux qui vous apprécient et vous aiment pour VOUS sont les seuls qui comptent. Ce n’est pas toi, c’est eux. Souviens-toi de ça. Je t’aime ». 

C’est à travers une vidéo que Sonny Bill Williams, visiblement très touché, a tenu, pour sa part, à réconforter Hoda, en ayant une pensée émue pour toutes les musulmanes voilées qui, quel que soit l’endroit du monde où elles se trouvent, font face au rejet, à la haine, voire pire encore, à des persécutions, en raison de leur apparence extérieure. (voir ci-dessous)

« Juste un petit message de soutien à l’attention de mes soeurs qui se battent pour porter leur hijab et sont confrontées à de terribles situations, notamment en Inde, et récemment à Ontago, en Nouvelle-Zélande, face à des jeunes filles du lycée local. J’envoie tout mon amour et mes duas à Hoda, à vous, à vos familles. Oui, ces voyous peuvent vous arracher vos foulards, mais ils ne parviendront jamais à vous arracher l’islam ou Allah de vos coeurs. Alors, mes soeurs, restez fortes, et Inch’Allah, Inch’Allah, ces voyous vont subir de plein fouet la force de la loi. Oui, restez fortes mes soeurs. Salam Aleykoum wa rahmatullah wa barakatuh.»

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