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Attaque Nouvelle-Zélande : « Ce n’est pas ça notre religion ! », se sont indignés les citoyens musulmans

Dans une Nouvelle-Zélande où, plus de deux ans après l’atroce massacre de Christchurch, le baume du temps commençait à faire son œuvre, cicatrisant les blessures et apaisant les traumatismes, l’horreur du terrorisme aveugle a de nouveau frappé, semant la terreur dans l’îlot bigarré du multiculturalisme.

En surgissant brusquement de l’ombre, vendredi dernier, dans un supermarché d’Auckland, pour faire couler le sang de victimes innocentes, il a aussitôt ravivé les douloureux souvenirs de la tragédie qui, le 15 mars 2019, ensanglanta les mosquées Al Noor et Linwood. Une tragédie d’ampleur nationale, d’autant plus effroyable qu’il était impensable qu’elle survienne un jour au cœur de ce havre de paix, où le vivre-ensemble dans un arc-en-ciel de couleurs et de cultures n’est pas une chimère.

Si l’attentat de Christchurch, perpétré par l’extrémiste de droite Brenton Harrison Tarrant, puisait ses racines dans la théorie néo-fasciste française du «Grand Remplacement», dont Zemmour se fait le sinistre propagandiste, l’attaque au couteau commise par le Sri-Lankais Ahamed Aathil Mohamed Samsudeen s’est, elle, inspirée du mode opératoire de Daech. Abattu par la police, l’homme de 32 ans, qui contestait en justice la révocation de son statut de réfugié, était visé par un avis d’expulsion.

En 2020, lors de la commémoration de l’attentat terroriste de Christchurch, elle était apparue drapée dans un voile de solennité, de dignité et d’infinie compassion. Jacinda Ardern, la Première ministre d’une terre lointaine qu’elle pensait sans nul doute hors d’atteinte de toute forme de barbarie, n’a pas eu de mots assez forts pour condamner une « attaque violente, insensée, méprisable, odieuse, menée par un individu, pas par une foi, ni une culture ». « Il était sous l’emprise d’une idéologie que personne ne soutient ici, en Nouvelle-Zélande. Lui seul porte la responsabilité de ses actes », a-t-elle martelé.

« Ce n’est pas ça notre religion, ce n’est pas ça notre foi ! », a clamé pour sa part Abdur Razzaq, le président bouleversé de la Fédération des associations islamiques de Nouvelle-Zélande, à l’annonce du drame qui a blessé sept personnes, dont trois grièvement, traduisant le sentiment d’effroi qui prédominait largement au sein de la communauté musulmane.

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« Cette attaque ignoble, que nous condamnons unanimement et avec la dernière énergie, a fait ressurgir tous les traumatismes », s’est insurgé ce dernier, avant d’avoir une pensée émue pour les victimes et leurs proches. « Nos premières pensées vont aux victimes, à leurs familles, à leurs amis et nous prions pour leur rétablissement rapide », a-t-il déclaré, visiblement affecté.

De son côté, l’association musulmane de Canterbury a joint le beau geste aux paroles empreintes d’empathie : ses responsables se sont empressés de créer la page Givealittle afin de glaner des fonds pour les victimes. La coquette somme de 15 000 euros a été récoltée en l’espace de quelques heures, pour la plus grande satisfaction de Temel Atacocugu, un rescapé de Christchurch que ce vendredi 15 mars 2019 funeste, jour de grande prière collective, hante toujours.

« Notre cœur est avec les victimes. Elles doivent savoir que nous sommes avec elles, et nous prions pour elles, pour un prompt rétablissement. Kia kaha, je vais leur dire, nous ne faisons qu’un,  nous les aimons », a-t-il confié, submergé par l’émotion.

Alors que des islamophobes, très prévisibles, se sont engouffrés dans la brèche béante pour déverser leur fiel sur les réseaux sociaux, le désaveu cinglant d’un « terroriste qui n’est pas l’un des nôtres » par l’immense majorité des internautes musulmans, insistant sur le fait qu’il n’avait  « rien à voir avec notre foi et nos croyances », ne pouvait que résonner profondément sur la Toile et bien au-delà, dans un pays tout entier qui a une âme, une belle âme.

L’hommage de Dubaï à Jacinda Ardern en 2020 : son image projetée sur la vertigineuse Burj Khalifa

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4 commentaires

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  1. Bravo croissant de lune . C est donc ça ta fameuse rethorique inébranlable … C est fou ça ! Mais le fou ce n’est pas toi dans ça ? Visiblement le mot pardon ne fait pas partie de ton vocable , nous l avions bien compris…
    Mais tu n a pas l’air de comprendre que , ce que redoute cette communauté , c est que, une fois de plus l islam soit stigmatisé ,
    vu que l’auteur est musulman, personne n a dit que c était un acte intégriste . Mais cette subtilité tu n’a pas l’air de la comprendre, du haut de ta chair..

  2. Enfin c’est fou, il n’y a que des Musulmans qui demandent pardon et s’excusent à contre-temps, c’est quoi cette culture de la culpabilité générale? Un Chrétien ferait plus grande chose encore, on n’entendrait pas tous les chrétiens ou leurs représentants se récrier que ce n’est pas notre religion! Oui le crime de meurtre multiple dans un grand commerce, meurtre de toute personne se trouvant là par hasard semble-t-il, est odieux, mais le rapport effectivement avec notre dine il est où? Selon l’article lui-même, la motivation pourrait être le rejet d’une demande de statut de réfugié, donc demande de papiers. En France il y eut récemment un évènement pareillement inspiré, un chrétien semble-t-il, un catholique peut-être, celui-là même qui a mis le feu il y a un an environ dans une grande église de Nantes dont il s’occupait comme bénévole au petit matin, en ouvrant de bonne heure une porte dont il avait la clé en tant que bénévole, il a mis le feu en divers endroits de l’église, une basilique je crois, suite à un rejet de sa demande d’asile, un Rhwandais, a-t-on entendu les chrétiens se récrier “Il n’est pas des nôtres”? Non, parce que ce n’est pas pertinent. Tout récemment, lors d’un permis de sortir de taule il était hébergé au sein d’une communauté, il a tué l’abbé par coups violents semble-t-il, parce qu’à en croire les médias, il se serait ouvert à lui d’une volonté d’évasion à quoi l’abbé s’opposait. Est-ce que les chrétiens, même les Chrétiens Rhwandais se sont senti à ce point mis en cause et ont présenté tant d’excuses et demandes de pardon? Non, alors même qu’effectivement, certains anciens génocidaires Rhwandais ont eu statut d’asile en France, certains d’entre eux en tant que clercs, protégés par l’église catholique Française dans les débuts. Y eut-il un mea culpa général? Non et c’eut été déplacé, quoi que si le clerger était partiellement concerné, … Une fois, pendant les années 1990, après le génocide, écoutant une radio catholique, la RCF, émissions souvent intéressantes, j’ai entendu un prêtre ou un clerc expliquer je ne sais comment que les Rhwandais ont été mal convertis, oui et puis quoi encore.

    Sinon d’accord, moi je propose que le CFCM en France fasse son mea culpa public s’agissant du meurtre d’un prêtre par le Rhwandais, pourquoi pas, et qu’il passe tout son temps à s’excuser en notre nom qu’il usurpe de tout meurtre quel qu’il soit. Non mais c’est bon, là. Oumma, cessez cette culture de la culpabilité, Musulmans cessez de vous sentir sans cesse accusés. Et j’ajoute que ssi l’homme a tué beaucoup de monde dans un commerce important, quels que soient ces motifs, s’ils sont comme l’annonce l’article ou s’ils sont différents, les responsables Musulmans du pays libre que sont les Nouvelles Zélandes ne peuvent pas dire, en substance qu’il n’est pas des nôtres, suggérant qu’il n’était pas Musulman, parce qu’il n’est pas en leur chétif pouvoir de désigner qui est Musulman et qui ne l’est pas, le takfire est déjà rarement utile, très difficile à prononcer si on s’en tient rigoureusement aux règles, mais le takfire d’un mort est à peu près inenvisageable, il ne serait pertinent que s’agissant d’un savant Musulman ou d’un homme public d’importance qui a laissé une oeuvre en héritage, le takfire touche plus l’enseignement que la personne, mais dans le cas de cet inconnu, multiple meurtrier mais inconnu et sans enseignement ni oeuvre, le takfire est hors de propos. Les sentiments, les émotions n’autorisent pas tout.

    Croissant de lune.

  3. Attaque au couteau commise par le Sri-Lankais Ahamed Aathil Mohamed Samsudeen . Abattu par la police, l’homme de 32 ans, qui contestait en justice la révocation de son statut de réfugié, était visé par un avis d’expulsion.

    Il voulait rester en Nouvelle Zealande , même en prison, il a perdu parce que la police l’a abattu.

    Forcer le destin , en tuant les gens , est l’esprit de satan,
    ” je suis foutu que tout le monde le soit “.

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