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Muhammad (psl), le Sceau des Prophètes (1/2)

Tout comme Il a fait de l’Islam le plus parfait des messages, Allah a fait de Muhammad, paix et salut sur lui (psl), le plus parfait des hommes, une lumière destinée à influencer des générations de musulmans à travers les âges. Son exemple est tel qu’il couvre tous les aspects de la vie d’un homme.

Muhammad est le dernier des prophètes : Le Sceau des Prophètes et le messager de Dieu à l’humanité avec la dernière des religions monothéistes, l’islam. Son plus grand miracle est le Coran, le livre saint de la religion musulmane. i Et c’est à partir des actes et des paroles du Prophète (psl) que les musulmans détiennent la Sunnah Nabawiyah et tentent d’imiter ses actions et ses pensées.

Le contexte

Confessant la foi monothéiste d’Abraham, Muhammad (psl) a prêché aux tribus arabes polythéistes la conversion à un dieu unique : Allah, qui a délivré sa parole par son intermédiaire.

A l’époque de Muhammad (psl), le Hejâzii région occidentale de l’Arabie dont il est originaire, se trouvait au carrefour d’un important mouvement commercial entre le Yémen (océan Indien) et la Syrie (mer Méditerranée), mais aussi entre l’Arabie et l’Abyssinie chrétienne (l’actuelle Ethiopie). La Mecque était alors une grande étape caravanière, entourée de tribus qui élevaient des chameaux pour le transport des hommes et des marchandises.

Sur le plan politique, cette région forme la marge d’influence des deux puissances de l’époque : l’Empire byzantin, iii chrétien, et l’Empire perse sassanide, iv adepte du mazdéisme (une religion dualiste développée par Zarathushtra). Toujours du point de vue religieux, la proximité du Sinaï de Moïse et de la Jérusalem de Jésus est matérialisée par la présence, en Arabie, de chrétiens nestoriens ou coptes et de tribus juives. Les éleveurs arabes, quant à eux, pratiquaient une sorte de polythéisme à base tribale. L’un de leurs plus célèbres sanctuaires, la Ka’bah, se trouve précisément à La Mecque.

Sa vie

Muhammad est né le 12 Rabi’ al-awwal de l’année dite de l’éléphant (‘Âm al-Fîl), v qui correspond à peu près à l’année 571 dans le calendrier grégorien, à La Mecque, en Arabie. (C’est cette date est commémorée lors de la célébration annuelle du Mawlid Annabaoui). vi

Son père Abdullah Bnu ‘Abd al-Muttalib était un membre des Banu Hashim, une des tribus de Quraysh, qui épousa Amina Bint Wahab et mourut jeune avant qu’elle ne donne naissance au Prophète. À sa naissance, Muhammad fut confié à Halima Saadia, qui lui servit de nourrice, comme c’était la coutume en Arabie de confier les nouveau-nés aux nourrices des villages voisins. vii

L’oncle de Muhammad (psl) étant pauvre, il dut travailler dès sa jeunesse pour aider à subvenir aux besoins de la famille. Il a d’abord été berger avant de travailler dans le commerce. Dès sa jeunesse, Muhammad (psl) était connu dans la tribu des Quraysh pour sa grande sincérité, ils l’appelaient “al-Amîne” (celui en qui on peut avoir confiance). viii

Khadija, une riche dame de Quraysh, lui confia ses caravanes commerciales pour gérer ses affaires, elle fut impressionnée par son honnêteté et son intégrité, et c’est elle qui le demanda en mariage. Muhammad (psl) avait alors 25 ans, tandis qu’elle en avait 40. Leur mariage a duré 25 ans, jusqu’à la mort de Khadija. Le Prophète n’a pas épousé beaucoup d’autres femmes avant la mort de Khadija. Khadija a été non seulement la première femme mais aussi la première personne à se convertir à l’islam.

Période de la da’wa

Les Arabes de cette époque étaient de grossiers païens ; des qualités telles que leur amour de la liberté, de la poésie et de l’hospitalité étaient obscurcies par leurs vices tels que l’ivresse, l’infanticide, le jeu et la violence. Le célèbre temple de la Ka’bah était situé à La Mecque ; il avait été construit 3 000 ans plus tôt par Abraham en l’honneur du Grand Dieu unique : Allah ; puis il est devenu le siège de l’idolâtrie lorsque 360 idoles y étaient conservées. L’anarchie régnait en Arabie, et le pays était complètement coupé du monde extérieur, à l’exception de quelques caravanes qui le traversaient de temps en temps.

Vers l’âge de 40 ans, Muhammad (psl) a développé un penchant pour la méditation solitaire. Et une nuit de décembre 610 de notre ère – la fameuse nuit de laylat al-Qadr du mois de Ramadan – il reçut sa première révélation. Il se trouvait dans la grotte du mont Hirā (Ghâr Hirâ’,) près de La Mecque, lorsque l’ange Gabriel lui apparut en rêve et lui récita les cinq premiers versets de la sourate 96. Les premiers versets du Coran qui furent révélés au Prophète furent ceux de la sourate al-‘Alaq (Le Clot), comme suit:

“ (96: 1) Récite au nom de ton Seigneur qui a créé, (96: 2) créé l’homme à partir d’un caillot de sang figé. (96: 3) Récite : et ton Seigneur est Très Généreux, (96: 4) Qui a enseigné par la plume, (96: 5) a enseigné à l’homme ce qu’il ne savait pas. “ (Le Saint Coran, 96, 1-5).

اِقۡرَاۡ بِاسۡمِ رَبِّكَ الَّذِىۡ خَلَقَۚ ﴿96:1﴾ خَلَقَ الۡاِنۡسَانَ مِنۡ عَلَقٍۚ ﴿96: 2﴾ اِقۡرَاۡ وَرَبُّكَ الۡاَكۡرَمُۙ ﴿96:3﴾ الَّذِىۡ عَلَّمَ بِالۡقَلَمِۙ ﴿96:4﴾ عَلَّمَ الۡاِنۡسَانَ مَا لَمۡ يَعۡلَمۡؕ ﴿96:5

Arnaud Robert a écrit dans le journal suisse Le Temps dans un article intitulé : ” Le vrai visage du Prophète ” : ix

Ce qui frappe, dans la source spécifiquement consacrée à la vie de Mahomet, la Sîra, c’est l’humanité profonde du futur messager de Dieu. Rien, dans ce récit du merveilleux, n’est enterré des doutes, des angoisses d’un homme appelé à un destin qu’il estime démesuré. Lorsque cet ummi, cet illettré, reçoit l’injonction de « réciter » la parole divine, il songe à se jeter de la montagne. Puis court se blottir « contre la cuisse » de Khadija. Mahomet pense qu’il est possédé par les djinns, les démons, qui veulent se jouer de lui. Il se voit aussi, un moment, en poète, car la tradition veut que l’inspiration plonge sur l’homme et qu’elle le saisisse presque à ses dépens. Khadija, elle, ne tergiverse jamais. « Réjouis-toi et reste ferme. Par celui qui tient entre ses mains mon âme, tu seras, je l’espère, le prophète de cette nation » “.

Il s’ensuivit un intervalle de six mois pendant lequel Muhammad (psl) ne reçut aucune révélation. L’ange lui apparut une seconde fois alors qu’il était assis, le visage couvert de son manteau, et lui récita le début de la sourate 74 (Le Manteau) :

“Au nom de Dieu le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux. Lève-toi et sois averti. Et glorifie ton Seigneur ! “(Le Saint Coran, 74: 1-3).

بِسۡمِ اللهِ الرَّحۡمٰنِ الرَّحِيۡمِ

يٰۤاَيُّهَا الۡمُدَّثِّرُۙ

قُمۡ فَاَنۡذِرۡ

وَرَبَّكَ فَكَبِّرۡ

La révélation divine du Saint Coran (parole d’Allah) au Prophète par l’intermédiaire de Jibril se poursuivit sans interruption pendant 23 ans.

Muhammad (psl) commença à prêcher la parole de Dieu et à appeler les habitants de la Mecque à se convertir à l’Islam en secret, dans un premier temps, afin de ne pas provoquer la colère des Qurayshs qui étaient puissants. Mais trois ans après la première révélation, Dieu lui ordonna de rendre sa prédication publique ce qui déclencha la colère des chefs Qurayshs qui adoraient des statues et n’acceptaient pas les préceptes de la religion monothéiste prêchée par le Prophète.

Devant l’augmentation du nombre de convertis à l’islam à La Mecque et dans ses environs et la persécution des musulmans par les Qurayshs, le Prophète et ses disciples quittèrent La Mecque et se dirigèrent vers Médine (Madinah), alors appelée Yathrib, après 14 ans d’appel à l’islam.

Cet exode appelé al-Hijra an-Nabawiya a eu lieu en l’an 622 du calendrier grégorien, et cette année deviendra plus tard la première année du calendrier musulman. x

Le Prophète et ses compagnons furent accueillis à bras ouverts par les musulmans de Yathrib qui s’appelaient al-Ansâr, leur ville fut nommée Médine : Madinat ar-Rasoul (la ville du Prophète).

C’est à partir de cette ville que furent posés les fondements de l’État musulman et les batailles qui mèneront plus tard à la défaite de Quraysh et à la propagation de la religion musulmane à la Mecque et dans la plupart des tribus arabes environnantes.

La période de la Da’wa a duré 23 ans pendant lesquels le Coran a été révélé au Prophète jusqu’à son dernier pèlerinage appelé Hajjat al-Wadâ’ (pèlerinage d’adieu) où les derniers versets ont été révélés.

Les premiers à accepter sa Da’wa furent Khadija, son épouse, Zaid, son esclave affranchi, Ali, son jeune cousin, et Abū Bakr, un ami. Au début, il prêcha à sa famille et à ses amis, les exhortant à abandonner le polythéisme et le péché. Il les invita à adorer Dieu le seul et unique et à croire en une vie future. Le mépris et le scepticisme accueillirent ses paroles, et on lui conseilla d’abandonner cette folie et de se mêler de ses affaires.

Peu à peu, cependant, les moqueries et la compassion ont fait place à l’opposition et à la colère ; et à la suite d’un appel qu’il a lancé en 614, la persécution a commencé pour de bon. Les premiers convertis, dont la plupart étaient issus des couches les plus pauvres de la société, et les esclaves furent menacés, battus, voire tués.

Bilal, le premier Africain à accepter l’islam, fut soumis à de cruelles tortures dans une vaine tentative de le faire renoncer à Dieu et à son prophète. Le Prophète Muhammad (psl), lui-même, était ridiculisé et insulté ; et lorsqu’il prêchait, on se moquait de lui et sa voix était étouffée. Dans les rues, la populace lui jetait des ordures et ses ennemis lui crachaient au visage. Pourtant, bien qu’il se soit senti abandonné, il a placé sa confiance en Dieu et a poursuivi son travail sans relâche.

L’exil (Hijra)

En l’an 615, un groupe de près de 100 musulmans ont été contraint par les persécutions de quitter leur ville natale et de se réfugier en Abyssinie, où ils ont été accueilli par le Négus. En 616, un Quraishite respecté, Umar, jusque-là ennemi acharné du Prophète Muhammad (psl), se convertit à l’Islam, au grand dam des dirigeants mecquois, qui imposèrent furieusement un boycott social et économique aux musulmans.

Pendant trois longues années, le Prophète Muhammad (psl) et ses compagnons vécurent dans la misère, la faim et le dénuement dans une vallée autour de la Mecque ; et à un moment où ils n’avaient aucune lueur d’espoir. Leur courage et leur fermeté ont peu d’exemples dans l’histoire de l’humanité. Le boycott s’avéra inefficace, mais Khadija succomba peu après, victime des souffrances qu’elle avait endurées. Bien que Muhammad (psl) se soit remarié plusieurs fois, il garda d’elle un souvenir ému jusqu’à la fin de sa vie.

En 620, le Prophète Muhammad (psl) se rendit dans la ville voisine de Taif, mais là aussi, il fut rejeté et lapidé par les habitants. À peu près à la même époque, il eut l’une de ses plus célèbres visions où il fut transporté à al-Quds/Jérusalem (Isrā’) et au cours de laquelle il conversa avec Abraham, Moïse, David, Salomon, Jean le Baptiste et Jésus. Une autre fois, pendant le Mi’rāj, le Trône de Dieu lui fut montré, ainsi que le Ciel et l’Enfer, et aussi le monde sidéral qui lui apparut aussi petit qu’une graine de moutarde.

Des événements décisifs se préparaient. À Yathrib – une ville qui prendra plus tard le nom de Madīnah (Médine) et qui est située à 360 kilomètres de La Mecque – un certain nombre de personnes qui avaient embrassé l’islam envoyèrent une délégation de douze membres au Prophète Muhammad (psl). Ils l’ont rencontré en 622 près du mont ‘Aqabah et ont reçu de lui des instructions concernant leur foi. Au début de l’année suivante, soixante-dix délégués sont revenus et lui ont prêté allégeance ; ce serment est connu sous le nom de Grand Serment d’Aqabah. Après cela, il a conseillé à ses disciples de partir secrètement pour Médine.

Le départ de familles entières pour Médine provoqua un grand trouble chez les Quraishites, qui, à l’instigation d’Abū Jahl, décidèrent lors d’une réunion de leurs chefs de tribus d’assassiner Muhammad (psl). La nuit prévue à cet effet était le 15-16 juillet 622, la nuit où il décida de quitter sa ville natale selon le plan de la Providence. Averti du danger qui le menaçait, il quitta la maison sans être vu. Voyant que leur proie s’était échappée, les conspirateurs ont envoyé une équipe de traqueurs à sa poursuite. À un moment donné, les traqueurs arrivèrent à l’entrée de la grotte même où ils se cachaient, lui et son compagnon Abū Bakr. Miraculeusement, ils ne les virent pas et les fugitifs purent poursuivre leur voyage sains et saufs. Cette fuite marque le début de l’histoire de l’Islam, et constitue le début de l’ère musulmane, l’Hégire. xi

Après un voyage périlleux à travers le désert, Muhammad (psl) arriva à Médine et commença rapidement à organiser la nouvelle communauté (composée de Muhājirīn, ou les réfugiés de la Mecque, d’Ansār ou les musulmans de Médine, ainsi que de juifs et de païens) sur une base de justice sociale et économique. Le règne de la paix, de la justice, de la bonne volonté et de la fraternité a rapidement cimenté les liens entre les croyants pour former un corps d’hommes zélés et pieux, prêts à tous les sacrifices pour semer les graines du Royaume de Dieu.

Badr : la première bataille

Cependant, les dirigeants mecquois étaient plus déterminés que jamais à écraser cette menace pour l’ordre ancien et ils se préparèrent donc à la guerre. Au début de l’année 624, sous le prétexte de protéger une caravane venant de Syrie, ils lancèrent une armée de 1 000 hommes bien entraînés et bien équipés, dont une cavalerie de 200 hommes, dans le but de prendre Médine. Les musulmans, qui avaient reçu pour la première fois la permission de prendre les armes pour défendre leur religion, ne purent lever qu’une armée de 313 hommes mal armés, tous des fantassins.

Les forces rivales se rencontrèrent à Badr, le 16 Ramadan de l’an 2 de l’Hégire. Les musulmans auraient été écrasés, malgré leur grand courage et le vaillant Ali, sans le soutien divin qui prit la forme d’une violente tempête de sable qui brouilla les rangs des infidèles. Ceux-ci furent mis en déroute et durent fuir dans une débandade, laissant derrière eux de nombreux morts, dont leur chef Abū Jahl. La puissance de l’Arabie païenne fut écrasée et la bataille de Badr doit être considérée comme l’une des batailles les plus décisives de l’histoire de l’Islam.

Par deux fois encore, les Quraishites tentèrent de prendre Médine. En 625, à ‘Uhud, ils tentent de se venger de leur cuisante défaite de Badr. Au début, la bataille tourne à l’avantage des musulmans. Mais certains combattants musulmans, croyant à la fin de la bataille et à la victoire des musulmans et désobéissant aux ordres stricts du Prophète Muhammad (psl), abandonnèrent leurs postes. La confusion a provoqué un revers pour les musulmans ; mais l’issue de la bataille n’était pas non plus en faveur des Quraishites, car ils n’avaient pas pu prendre Médine, tuer les hommes et réduire en esclavage les femmes et les enfants.

En 627, les Quraishites revinrent avec une grande coalition de 20 000 hommes, composée de Bédouins et de Juifs. Ils assiègent la ville, mais ils sont repoussés alors qu’ils avaient reçu le soutien de traîtres dans la ville assiégée. Les dissensions et le mauvais temps eurent raison d’eux, et ils se retirèrent. Cette bataille est connue sous le nom de bataille du fossé ghazwat al-khandaq, ou bataille des confédérés. La même année, les musulmans signent une trêve avec les Mecquois à Hudaibiyah, alors qu’ils sont en route pour accomplir le pèlerinage à la Mecque.

Dès son retour à Médine, l’Envoyé de Dieu envoya des lettres aux princes du monde civilisé pour les inviter à rejoindre l’Islam en l’an 628. Certains, comme l’empereur romain Héraclius, le vice-roi d’Égypte et le Négus, reçurent les lettres avec respect ; mais Khosrow, empereur des Perses, déchira sa lettre avec fureur et ordonna à son gouverneur du Yémen d’envoyer une expédition au Hejaz pour arrêter le Prophète Muhammad (psl) ; mais avant que son ordre ne puisse être exécuté, Khosrow lui-même fut assassiné et son pays fut la proie de guerres civiles jusqu’à sa conquête par les Arabes.

Des tribus entières rejoignirent l’Islam. En 628, les musulmans occupèrent la ville fortifiée de Khaibar, qui était devenue un nid d’intrigues des juifs et des païens contre le Prophète Muhammad (psl). Ils incitèrent les Romains et les Perses à envahir l’Arabie. Vers la fin de l’année suivante, les Quraishites violèrent leur trêve et le Prophète Muhammad (psl) en profita pour leur donner l’assaut final : il  marcha sur La Mecque, ne rencontrant que peu de résistance.

Le 20 du Ramadan de l’an 8 de l’Hégire (630 après J.-C.), le Prophète de Dieu entra dans la ville sainte à la tête de 10 000 compagnons. Lorsqu’il arriva à la Ka’bah, il répéta le verset du Saint Coran :

” Et dis: «La Vérité (l’Islam) est venue et l’Erreur a disparu. Car l’Erreur est destinée à disparaître“. (Le Saint Coran, 17 : 81)

وَقُلْ جَاءَ الْحَقُّ وَزَهَقَ الْبَاطِلُ إِنَّ الْبَاطِلَ كَانَ زَهُوقًا

Armé d’un bâton, il entreprit de briser les 360 idoles qui souillaient l’enceinte sacrée. Les habitants lui prêtèrent serment d’allégeance et embrassèrent l’islam en masse. Il ne se vengea pas des atrocités commises par les Quraishites. Il leur pardonna leur méprise et.

Bien que toutes les hostilités n’aient pas pris fin, le Prophète Muhammad (psl) acheva sa mission et la dernière dispensation de Dieu fut fermement établie sur terre. Au cours de la 9e année de l’hégire, en mars 631 après J.-C., il fit son dernier voyage à La Mecque pour effectuer son pèlerinage d’adieu. Du haut du mont Arafāt, il s’adressa à une foule de 100 000 pèlerins et prononça son célèbre sermon d’adieu, dont chaque mot a été conservé. À peine eut-il terminé son discours que Dieu lui envoya sa dernière révélation :

” Aujourd’hui, J’ai perfectionné pour vous votre religion et achevé Ma faveur sur vous et J’ai choisi pour vous l’Islam comme religion. Mais celui qui est contraint par la faim, sans être volontairement enclin au péché, alors, certes, Allah est le plus indulgent, le plus miséricordieux…. “ (Le Saint Coran, 5 : 4).

اَلۡیَوۡمَ اَکۡمَلۡتُ لَکُمۡ دِیۡنَکُمۡ وَاَتۡمَتُ عَلَیۡکُمۡ نِعۡمَتِیۡ ورَضِیۡتُ لَکُمُ الإسلام دِیۡنًا ؕ فَمَنِ اضۡطُرَّ فِیۡ مَخۡمَصَۃٍ غَیۡرَ مُجَانِفٍ لِّاِثۡمٍ ۙ فَاِنَّ اللّٰہَ غَفُوۡرٌ رَّحِیۡمٌ

Le Prophète Muhammad (psl) est mort paisiblement à Médine dans sa chambre qui était adjacente à la mosquée, le 13 Rabī’ al-Awwal de la 10e année de l’hégire (8 juin 632 AD), à l’âge de 63 ans.

Les qualités du Prophète Muhammad (psl)

Muhammad est le seul fondateur de religion dont la vie est connue dans ses moindres détails. Une biographie complète couvrirait des volumes. Ses actes et ses paroles sont des faits historiques concrets. Non seulement il est, comme l’admet l’Encyclopaedia Britannicaxii le prophète le plus accompli, mais nous le voyons manifester dans sa personne une étonnante variété de qualités humaines.

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En tant qu’homme privé, il est mari, père, ami et marchand ; en tant que personnage public, il est dirigeant, législateur, juge, homme d’État et général ; et en tant que messager de Dieu, il est législateur, prédicateur, théologien, saint et mystique. Une telle combinaison de vertus est unique dans l’histoire, ce qui lui a valu le titre de Sceau des Prophètes. Voici quelques-unes de ses nombreuses qualités :

1- Son sang-froid

La sincérité était l’une de ses caractéristiques les plus frappantes. Pas un jour, pas un instant, il n’a perdu de vue le fait qu’il était le prophète de Dieu. Il n’a jamais présumé de la révélation de Dieu, ni voulu l’imposer. Nous le trouvons à tout moment en train de prier pour la bénédiction de Dieu et pour l’accomplissement de ses promesses.

Au plus fort de la persécution à la Mecque, les Quraishites lui offrirent la royauté, tous les honneurs et une fortune illimitée à condition qu’il cesse de prêcher contre leurs idoles. En réponse, il leur récita des versets du Saint Coran. Lors de sa fuite, alors que sa capture était certaine et que ses traqueurs étaient à deux pas de lui, il murmura à l’oreille de son compagnon, Abū Bakr :

            “N’ayez pas peur, nous ne sommes pas deux dans cette grotte, mais trois. Le troisième est Dieu.“

Au cours d’une campagne, un soldat ennemi le surprit en train de se reposer dans un coin non loin de ses hommes et, mettant son épée sous sa gorge, lui demanda : “Ô Muhammad, qui peut te sauver de moi maintenant ?“. “Il répondit avec flegme : ” Dieu ” Le soldat fut tellement frappé par cette réponse qu’il lâcha son épée et le soldat ennemi fut libre de partir.

2- Son rejet de la superstition

Bien que la Main de Dieu l’ait sauvé à plusieurs reprises, lorsque tout semblait perdu ou lorsque les événements prenaient une tournure dangereuse, il n’a jamais prétendu avoir accompli des miracles contraires aux lois parfaites de la nature. Lorsque son fils Ibrahim mourut, alors qu’il était enfant, il y eut une éclipse de soleil ; musulmans et infidèles s’émerveillèrent de ce qu’ils virent comme un signe de deuil dans le ciel.

Mais le Prophète Muhammad (psl) leur a demandé de mettre fin à ces spéculations, car les éclipses, qu’il s’agisse de la lune ou du soleil, ne sont pas le signe de la mort d’un être humain. Il est intéressant de noter que ses disciples les plus fidèles étaient ceux qui vivaient le plus près de lui. Ce sont ces hommes qui entendaient chaque mot qu’il prononçait et voyaient chaque action qu’il entreprenait, et qui étaient les premiers à souffrir et à endurer les épreuves, la misère et la mort pour la cause de l’islam primitif.

3- Sa implicité et sincérité

Il était charitable, compatissant et toujours préoccupé par le bien-être des autres. Il était courtois et d’humeur égale envers tout le monde ; il était patient avec la mauvaise conduite des autres, et était toujours prêt à pardonner les fautes des autres. Ses manières étaient simples, tout comme ses goûts. Il menait une existence frugale, et détestait le luxe et l’opulence.

Humble et pur dans son esprit, propre dans son corps et son apparence, direct et honnête dans ses relations, il n’était jamais avare de paroles, loyal envers ses amis, généreux envers tous. Et pourtant, il évitait les extrêmes dans ses qualités. Il n’était ni un sentimental, ni un ascète. La bigoterie lui faisait horreur, tout comme la piété de façade et le formalisme. Sa vie n’était pas un idéalisme, mais un exemple pratique pour tous les hommes de tous les temps et de tous les lieux.

4- Sa tolérance

Allah dit :

“A vous votre religion, et à moi ma religion.” (Le Saint Coran, 109 : 6).

لَكُمْ دِينُكُمْ وَلِيَ دِينِ

Ce verset du Coran résume à lui seul le degré de tolérance qu’a connu le Prophète Muhammad (psl). En effet, lorsqu’il s’est installé dans la ville de Médine, il était entouré de chrétiens et de juifs.

Le Prophète était également tolérant avec toutes les personnes qui l’entouraient. Allah dit :

 C’est par quelque miséricorde de la part d’Allah que tu (Muhammad) as été si doux envers eux ! Mais si tu étais rude, au cœur dur, ils se seraient enfuis de ton entourage. Pardonne-leur donc, et implore pour eux le pardon (d’Allah). Et consulte-les à propos des affaires ; puis une fois que tu t’es décidé, confie-toi donc à Allah, Allah aime, en vérité, ceux qui Lui font confiance. “ (Le Saint Coran, 3: 159).

فَبِمَا رَحْمَةٍ مِّنَ اللَّهِ لِنتَ لَهُمْ وَلَوْ كُنتَ فَظًّا غَلِيظَ الْقَلْبِ لَانفَضُّوا مِنْ حَوْلِكَ فَاعْفُ عَنْهُمْ وَاسْتَغْفِرْ لَهُمْ وَشَاوِرْهُمْ فِي الْأَمْرِ فَإِذَا عَزَمْتَ فَتَوَكَّلْ عَلَى اللَّهِ إِنَّ اللَّهَ يُحِبُّ الْمُتَوَكِّلِينَ

5- Son pardon et sa haute moralité

Le Prophète Muhammad (psl) est un homme qui s’est distingué par sa compassion. Dans sa vie quotidienne, il accorde volontiers le pardon à tous ceux qui l’entourent. Il était également très patient avec ceux qui l’entouraient. Allah dit :

«Tu es de la plus haute noblesse de caractère.» (Le Saint Coran, 68: 4).

وَإِنَّكَ لَعَلَىٰ خُلُقٍ عَظِيمٍ

6- Son intense dévouement envers ses adeptes

Le Prophète Muhammad (psl) est un homme plein de respect et de considération pour son peuple. Il a donné de nombreux conseils à ses disciples, qui ont été repris dans de nombreux Hadiths. Selon Abu Hurayra, Muhammad a un jour conseillé à un homme de ne pas se mettre en colère. Selon Abu Hurayra, le Prophète a également dit :

“Parmi les qualités d’un bon islam, l’homme ne doit pas se préoccuper de ce qui ne le concerne pas”.

7- Son honnêteté

Le Prophète Muhammad (psl) a dit un jour que lorsque l’honnêteté disparaît, attendez-vous à voir l’Heure arriver. En effet, il est l’illustration idéale de l’honnêteté. Dès ses premiers voyages sur les routes commerciales, il a été surnommé al-Amîne (digne de confiance) et as-Sâdeq (le véridique).

À une occasion, Muhammad (psl) a envoyé une lettre à l’empereur de Byzance dans le but de se convertir à l’islam. Il a lui fait parvenir la lettre par l’intermédiaire d’un commerçant de La Mecque, qui était totalement opposé à l’islam. Lorsque ce dernier se présenta devant l’empereur, il lui déclara que le Prophète ne mentait jamais et ne trahissait personne. Muhammad (psl) a également mis en garde son peuple contre la calomnie et la malhonnêteté.

 

Vous pouvez suivre le Professeur Mohamed Chtatou sur Twitter : @Ayurinu

Notes de fin de texte :

i Murad, Khurram. Who is Muhammad, peace be upon him. Islamic Foundation (Great Britain). Leicester: Islamic Foundation, 1998.

ii Le Hejaz, “la barrière”, est une région située à l’ouest de l’Arabie saoudite. Le nom de la région est dérivé de la racine arabe Ḥ-J-Z, qui signifie ” séparer “, et il est ainsi appelé car il sépare le pays du Najd à l’est du pays du Tihāmah à l’ouest. Elle est également connue sous le nom de “province occidentale”. Elle est bordée à l’ouest par la mer Rouge, au nord par la Jordanie, à l’est par le Najd, et au sud par la région de ‘Asir. Sa plus grande ville est Jeddah, la deuxième plus grande ville d’Arabie saoudite, la Mecque et Médine étant respectivement les quatrième et cinquième plus grandes villes d’Arabie saoudite.

Le Hejaz est important parce que c’est là que se trouvent les villes saintes de La Mecque et de Médine, qui sont respectivement les premiers et deuxièmes sites les plus sacrés de l’Islam. En tant que lieu des deux sites les plus sacrés de l’Islam, le Hejaz a une importance dans le paysage historique et politique arabe et islamique. Le Hejaz est la région la plus peuplée d’Arabie saoudite, avec 35 % de la population du pays. L’arabe est la langue prédominante comme dans le reste de l’Arabie saoudite, l’arabe hejazi étant le dialecte le plus répandu dans la région. Les Saoudiens hejazis sont d’origines ethniques diverses.

Cf. Mackey, Sandra. The Saudis: Inside the Desert Kingdom, New York: W.W. Norton and Company, ISBN 0-393-32417-6 PBK, first edition: 1987. Updated Edition. Norton Paperback, 2002.

iii L’Empire byzantin, également appelé Byzance, était la moitié orientale de l’Empire romain, basée à Constantinople (l’actuelle Istanbul), qui a continué à exister après l’effondrement de la moitié occidentale de l’empire. Byzance a perduré pendant près d’un millénaire, jusqu’à ce que Constantinople elle-même tombe lors d’un siège mené par l’Empire ottoman en 1453. L’âge d’or de l’empire se situe sous le règne de Justinien (527-565 ap. J.-C.). Les territoires de l’empire s’étendent alors jusqu’en Europe occidentale et les bâtisseurs de l’empereur construisent la Sainte-Sophie, une grande cathédrale qui existe encore aujourd’hui.

iv L’empire sassanide (224-651 de notre ère) était le dernier empire perse préislamique, établi en 224 de notre ère par Ardeshir I, fils de Papak, descendant de Sasan. L’empire a duré jusqu’en 651 de notre ère, date à laquelle il a été renversé par le califat arabe Rashidun. Il est considéré par les Iraniens comme un point culminant de leur civilisation car, après la chute de l’empire achéménide (vers 550-330 avant J.-C.) aux mains d’Alexandre le Grand en 330 avant J.-C., la culture perse s’est maintenue à travers l’empire parthe (247 avant J.-C. – 224 avant J.-C.) et a atteint son apogée à l’époque sassanide ; aucun autre État ne s’est véritablement senti “iranien” après sa chute.

v L’Année de l’Eléphant (عام الفيل), est le nom dans l’histoire islamique de l’année correspondant approximativement à 570 de notre ère. Selon la tradition islamique, c’est au cours de cette année que Muhammad est né. Le gouverneur éthiopien du Yémen, Abraha al-Ashram, enviait le respect que les Arabes portaient à la Ka’bah. Chrétien convaincu, il fit construire une grande cathédrale à Sanaa (la capitale du Yémen) et ordonna aux Arabes de s’y rendre en pèlerinage. L’ordre a été ignoré. Et ce n’est pas tout : quelqu’un est entré dans la cathédrale et l’a rendue impure. La colère d’Abraha ne connut aucune limite. Dans sa fureur, il décida de se venger en démolissant et en profanant la Ka’bah elle-même. Il avança avec une grande armée vers la Mecque, qui comprenait un ou plusieurs éléphants de guerre, avec l’intention de la démolir. Cependant, l’éléphant de tête, connu sous le nom de Mahmud, se serait arrêté à la frontière de la Mecque et aurait refusé d’y entrer. Cette année fut connue sous le nom d’année de l’éléphant, marquant le début d’une tendance à compter les années dans la péninsule arabique, jusqu’à ce qu’elle soit remplacée par le calendrier islamique sous le règne d’Umar.

Cf. Esposito, John L. The Oxford Encyclopedia of the Modern Islamic World: Libe-Sare. Oxford: Oxford University Press, 1994: 154. ISBN 978-0195096149.

Cf. Marr, JS; Hubbard, E & Cathey, JT. “The Year of the Elephant”. WikiJournal of Medicine. 2 (1). doi:10.15347/wjm/2015.003.

Cf. Ibn Rashid, Mamar . The Expeditions: An Early Biography of Muhammad. Translated by Sean W. Anthony. New York: NYU Press, 2014: 3–5. ISBN 978-0814769638.

vi Pour connaître la vie de Muhammad, l’historien dispose de sources anciennes : c’est d’abord la Sirât Rasûl Allâh, où Ibn Ishâq a rassemblé les traditions biographiques orales et dont il nous reste une version du IX e siècle. La chronique des campagnes du Prophète de Wâqidi et le recueil de Hadiths de Bukhârî proviennent également de la même époque. Martin Lings connaît parfaitement ces sources et d’autres encore et il y puise pour nous donner cette Vie du Prophète avec un grand talent de conteur. La profusion de détails souvent inédits fait de cette biographie un monument d’érudition accessible au plus grand nombre.

Cf. Martin Lings. Muhammad: His Life Based on the Earliest Sources. Rochester, Vermont, USA: Inner Traditions, Revised Edition, 2006.

vii Montgomery Watt, W. Muhammad: Prophet and StatesmanOxford: Oxford University Press, 1961: 7.

viii Al-Amīne (littéralement : le dépositaire) est un titre du Prophète Muhammad (s), avec lequel il était connu des années avant son accession à la prophétie. “Al-Amine” est une personne de confiance qui ne va certainement pas tricher ou trahir. Selon des sources historiques, les polythéistes des Quraysh n’ont jamais accusé Muhammad de mentir, bien qu’ils aient nié sa prophétie. L’une des caractéristiques du Prophète pour laquelle il était connu sous le nom d’”al-Amine” était sa fiabilité dans la conservation des objets de valeur qui lui étaient confiés.

L’une des caractéristiques du Prophète qui a amené les gens à l’appeler “al-Amine” est que les gens lui confiaient des objets en toute confiance. De nombreux rapports dans les sources historiques indiquent qu’il était un déposant. Par exemple, lorsque le Prophète a effectué des transactions commerciales avec le capital de Lady Khadija et qu’il est revenu avec succès de son voyage commercial, elle lui a dit : “Ô cousin, je suis fière de toi pour ta lignée honorable, ta parenté, ta véracité, ta morale louable et ta confiance entre les gens et ta propre tribu.” C’est après cela que Khadija a proposé le mariage au Prophète. Cf. Ṭabarī. Ṭārīkh Ṭabarī, vol. 2, p. 281.

ix Cf. Arnaud Robert. “Le vrai visage Du Prophète, “ Le Temps du 11 février 2006. https://www.letemps.ch/culture/vrai-visage-prophete

x Tesch, Noah & Afsaruddin, Asma. “Hijrah. “Encyclopaedia Britannica, du 12 mars 2018.

Cf. Shaikh, Fazlur Rehman. Chronology of Prophetic Events. London: Ta-Ha Publishers Ltd., 2001: 51–52.

xi Marom, Roy. “Approaches to the Research of Early Islam: The Hijrah in Western Historiography”. Jama’a23: vii, Fall 2017.

xii https://www.britannica.com/biography/Muhammad/Biography-according-to-the-Islamic-tradition

 

 

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