Filmé lors d’un reportage réalisé pour l’émission « Politiquement parlant » de Direct 8, dont il était l’invité, Manuel Valls, qui sillonnait les allées d’une brocante dans sa ville d’Evry, s’est quelque peu oublié en ironisant à voix feutrée à son directeur de cabinet : « Belle image de la ville d’Evry… Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos… » (pour la suite, visionner l’édifiante vidéo…)
Retour sur le plateau, et esquissant un sourire forcé pour le coup très politique, l’édile d’Evry se prépare à l’attaque en règle de la journaliste, fourbissant ses arguments pour justifier un tel dérapage, qui trahit le fond d’une pensée qu’il est de bon ton de taire lorsque l’on est élu, et a fortiori le plus proche de ses administrés.
En fin politicien rompu à l’art de retourner son propre égarement comme un boomerang contre l’hypocrisie ambiante, Manuel Valls a brodé, avec un aplomb décomplexé digne des grandes heures de Sarkozy quand ce dernier se justifiait sur son abus de langage : « la racaille », une belle histoire cousue de fil blanc sur les vertus de la diversité sociale : Evidemment avec les stands qu’il y avait là, [j’avais] le sentiment que la ville, tout à coup, ça n’est que cela, (…), alors que j’ai l’idée au fond d’une diversité, d’un mélange, qui ne peut pas être uniquement le ghetto.
On peut le dire ça ? », se défend-il, tout en renchérissant : « Ce qui a tué une partie de la République, c’est évidemment la ghettoïsation. Un véritable apartheid s’est construit, que les gens bien pensants voient de temps en temps leur éclater à la figure, comme ça a été le cas en 2005, à l’occasion des émeutes de banlieues ».
Coutumier de partis pris iconoclastes, favorable à certaines des réformes menées par le gouvernement, Manuel Valls a ainsi récemment pleinement approuvé la proposition de loi contre les bandes, rédigée par le député UMP, ami intime du président, Christian Estrosi.
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