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Le collectif des Femmes dans la Mosquée victime de violences verbales et physiques

Il y a quelques semaines, la Mosquée de Paris décidait de manière unilatérale et injuste de reléguer les femmes dans une salle au sous-sol de la mosquée. L’espace qui leur était jusque-là réservé fut dès lors exclusivement masculin, sans que personne – notamment parmi la direction –  ne se soucie des conséquences d'une telle ségrégation sexuelle et spatiale.

Selon la Mosquée de Paris, ce revirement serait dû à une affluence croissante du côté des hommes et des femmes. Argument non recevable car nous avons constaté que seules les premières rangées de la salle de prière étaient remplies. D'ailleurs, c’est un tout autre motif qui nous a été présenté, à nous, femmes spontanément regroupées autour du Collectif Les femmes dans la Mosquée dans le but de manifester notre indignation face à cette décision et de faire valoir nos droits.
Après maintes tentatives de discussions et de médiations, qui furent rejetées ou ignorées, nous avons compris que la direction de la mosquée de Paris tenait les usagères du lieu pour responsables des nuisances sonores et de la promiscuité hommes/femmes au sortir de la prière.
Pour Hanane Karimi, porte-parole du Collectif : « Les arguments qui nous sont opposés sont infantilisant et indignes de la part de représentants religieux. Surtout, nous sommes bien loin des valeurs prônées par l’Islam et paradoxalement appliquées sans difficultés dans des centaines de mosquées en France.»
Le 21 décembre dernier, alors que nous tentions d’accéder à la salle pour prier, nous avons été victimes de graves violences verbales et physiques. Nous sommes, depuis lors, victimes d’une campagne de diffamation visant à nous discréditer et à disqualifier notre action. Comme le souligne Ndella Paye, l’autre porte-parole du Collectif, « Cela nous fait doucement rire que l’on nous assimile au mouvement des Femen ou que l’on nous prête des revendications politiques ou religieuses que nous n’avons pas. Nous ne demandons rien d’autre que de prier sereinement là où nous avions l’habitude de le faire. »
En attendant, plusieurs plaintes ont été déposées et nous avons chargé Me Hosni Maati d’étudier toutes les voies de recours possibles.    
Les récents événements, la faiblesse des arguments opposés ainsi que les marques de soutien reçues des quatre coins de la France, y compris de citoyens musulmans, ont renforcé la détermination du Collectif qui, par souci de justice et de dignité, n'en restera pas là. 
A l'heure où de plus en plus de musulmanes sont victimes de rejet et de discriminations, nous aspirons plus que jamais à ce que la Mosquée de Paris, lieu hautement symbolique de l’Islam en France, redonne aux femmes la place qui leur est due.

Le collectif des Femmes dans la mosquée

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