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La vidéo poignante d’un ouvrier indien emprisonné en Arabie saoudite et empêché de retourner chez lui

Il pensait naïvement y trouver un eldorado, comme des milliers d’autres migrants issus d’Asie du Sud-Est, mais en fait de pays de cocagne, grand pourvoyeur d’emplois relativement bien payés pour travailleurs non qualifiés, Abdul Sattar Makandar, ce père de famille indien de 35 ans, est pris au piège de l’Arabie saoudite pourvoyeuse d’injustices sociales et de cruelles désillusions, réduisant en esclavage la main d’œuvre venue d’ailleurs.

C’est un homme visiblement à bout de force et en larmes qui a posté la semaine dernière une vidéo poignante sur Facebook, dont l'effet viral a été démultiplié par l’activiste Kundan Srivastava basé à New Delhi, dans laquelle il révèle le sort peu enviable que lui réserve son employeur depuis deux longues années, un tyran doublé d’un mauvais payeur : « Mon employeur ne me donne pas le salaire approprié, ni d'argent pour la nourriture », se lamente ce chauffeur qui, comble de malheur, se heurte au veto implacable de son patron pour retourner chez lui, auprès des siens.

Suscitant un grand émoi en Inde, la profonde détresse de ce père de quatre enfants, exploité et retenu contre son gré sans vergogne, n’a laissé personne indifférent, mettant en lumière la face sombre de la monarchie saoudienne, tout en faisant remonter à la surface des cas similaires d’abus caractérisés dont sont fréquemment victimes les travailleurs d’Asie du Sud-Est dans les émirats du Golfe.

Poussé par le désespoir, Abdul Sattar Makandar ne pensait pas qu’il provoquerait le courroux royal, se retrouvant très rapidement les fers aux pieds et accusé de « propagation de la désinformation », un crime hautement répréhensible dans le royaume wahhabite.

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Contraint de courber l’échine, de faire amende honorable et de retirer la vidéo qui fâche en haut lieu, via Kundan Srivastava, le pauvre homme a, pour couronner le tout, fait face aux vives dénégations de son employeur, Al Suroor United Group, qui s'est empressé de remettre en cause sa version des faits au micro de la BBC. Prétendant que ses ouvriers sont payés en temps et en heure et sont libres de démissionner à tout moment, tout est bien dans le meilleur des mondes pour la société qui l’exploite plus qu’elle ne l’emploie !

Abdul Sattar Makandar n’aura guère eu le temps de respirer à l'air libre, car sa remise en liberté fut des plus fugaces… Très inquiet à son sujet, Kundan Srivastava, qui a eu la confirmation de son retour en prison depuis cinq jours pour un mystérieux motif, ne cache pas son anxiété grandissante, alors même que la mère du malheureux ouvrier indien ne peut plus communiquer avec son fils.

Après s’être tourné vers le ministère des Affaires extérieures de l'Inde, dont il attend toujours la réponse, Kundan Srivastava a poussé un cri d’alarme dans un mail, se désolant qu'Abdul Sattar Makandar « soit détenu en Arabie saoudite pour un grief inconnu et qu’aucun gouvernement ne lui vienne en aide », tout en disant craindre pour la vie de ce dernier.

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