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La proximité divine durant le Ramadan

Dans sa chronique  sur Oumma.com, Abd el-Hafid Benchouk explore la notion de proximité divine à travers l’étude du verset 186 de la sourate Al-Baqara. Il met en lumière l’importanclee du mois de Ramadan comme un moment privilégié pour renforcer la connexion avec Allah, notamment par la prière, la lecture du Coran et la retraite spirituelle. Auteur de l’ouvrage Une année musulmane: Vivre sa foi, méditer, partager et transmettre”  paru aux éditions Hachette,  Abd el-Hafid Benchouk  est maître spirituel et guide de la maison soufie de Saint-Ouen


Un verset qui illustre la proximité d’Allah

Abd el-Hafid Benchouk commence par rappeler que dans sa précédente intervention, il avait évoqué le verset 185 de la sourate 2, qui traite du mois de Ramadan et de ses bienfaits. Dans la continuité de cette réflexion, il invite à s’arrêter sur le verset 186, qui met en évidence la proximité d’Allah avec Ses adorateurs :

« Et quand Mes adorateurs t’interrogent sur Moi, alors Je suis proche. Je réponds favorablement à l’appel de celui qui M’appelle quand il M’appelle. Qu’ils se disposent alors à Me répondre favorablement et qu’ils mettent en œuvre par Moi le dépôt confié, puissent-ils suivre la bonne direction. » (Sourate 2, verset 186)

Ce verset souligne une vérité fondamentale : Allah est proche de Ses serviteurs et répond à celui qui L’appelle. Cette proximité divine est d’autant plus manifeste durant le mois de Ramadan, un temps de retour vers Dieu et d’intensification de la spiritualité.


Une interprétation approfondie du verset

L’auteur insiste sur un aspect souvent mal compris de ce verset. Beaucoup pensent qu’Allah répond aux invocations uniquement lorsqu’Il est sollicité pour des demandes matérielles ou spirituelles précises. Or, l’accent est mis ici sur l’appel sincère à Allah Lui-même, et non uniquement à Ses bienfaits :

« Je réponds favorablement à l’appel de celui qui M’appelle quand il M’appelle. »

Ce passage nous invite à une relation plus profonde avec le Divin. Comme l’a dit un grand sage cité par Benchouk :

« Il y a ceux qui cherchent la maison d’Allah, et d’autres qui cherchent le Propriétaire de la maison. »

Autrement dit, l’objectif du croyant ne doit pas être uniquement de chercher les bienfaits d’Allah, mais bien Allah Lui-même. Ce rappel est essentiel pour ne pas limiter la spiritualité à un échange intéressé, mais à une quête sincère de la présence divine.


La Kaaba : un symbole de l’orientation vers Allah

Abd el-Hafid Benchouk utilise l’exemple de la Kaaba pour illustrer cette quête de Dieu au-delà des formes matérielles. Il rappelle que cet édifice n’est, en soi, qu’un cube de pierre construit par les hommes. Sa valeur ne réside pas dans sa structure, mais dans le fait qu’Allah l’a choisi et sanctifié.

Ce choix divin montre que l’orientation des musulmans vers la Kaaba n’est pas une simple formalité rituelle, mais une invitation à s’aligner intérieurement et extérieurement vers Allah. L’adoration ne doit donc pas être une simple mécanique des gestes, mais un véritable cheminement spirituel.


L’alignement intérieur et extérieur dans l’adoration

L’auteur met en avant un hadith qudsi qui insiste sur l’importance des actes d’adoration obligatoires et surérogatoires pour se rapprocher d’Allah :

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« Il n’y a rien de plus aimable pour Moi que les actes obligatoires. Mais Mon serviteur ne cesse de se rapprocher de Moi par les actes surérogatoires jusqu’à ce que Je l’aime. »

Le mois de Ramadan est un moment idéal pour multiplier ces actes d’adoration, en particulier :

  • Les prières nocturnes (Salât Tarawih), qui permettent de méditer la parole divine.
  • La lecture du Coran, particulièrement dans la langue originale, pour en ressentir toute la profondeur.

L’auteur souligne l’importance de ne pas se limiter aux rites extérieurs, mais de chercher à vivre pleinement la relation avec Allah à travers ces pratiques.


La retraite spirituelle (I’tikaf) : une Sunna souvent oubliée

Parmi les grandes pratiques spirituelles du Ramadan, Abd el-Hafid Benchouk évoque l’I’tikaf, la retraite spirituelle que le Prophète Mohammed (alayhi salatu wa salam) pratiquait durant les dix derniers jours du mois de Ramadan.

Cette Sunna, souvent délaissée, est pourtant une occasion exceptionnelle de :

  • Se consacrer entièrement à l’adoration et à la méditation.
  • Se couper des distractions du monde pour mieux se recentrer sur sa relation avec Allah.
  • Chercher Laylat al-Qadr, la Nuit du Destin, qui est meilleure que mille mois d’adoration.

L’auteur rappelle que c’est durant ces dix derniers jours que le Coran a été révélé, marquant ainsi un moment de bénédiction et de proximité divine inégalée.


 Un appel à un retour sincère vers Allah

À travers cette analyse du verset 186 de la sourate Al-Baqara, Abd el-Hafid Benchouk met en avant la proximité d’Allah avec Ses serviteurs et l’importance d’un retour sincère vers Lui.

Il nous invite à :
-Ne pas chercher seulement les bienfaits d’Allah, mais Allah Lui-même.
-Allier orientation extérieure et alignement intérieur dans l’adoration.
-Profiter du Ramadan pour renforcer notre connexion spirituelle par la prière et le Coran.
-Redécouvrir la Sunna de la retraite spirituelle (I’tikaf).

Ce discours nous rappelle que le Ramadan n’est pas seulement un mois de privation, mais avant tout un mois de rencontre avec Allah, une invitation à intensifier notre spiritualité et à revivifier notre foi.

Ainsi, que ce soit par la prière, l’invocation, le jeûne ou l’isolement spirituel, chacun est appelé à se rapprocher d’Allah de la manière la plus sincère possible.

Wa Allahou a’lam (Dieu est le plus savant)

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