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La parlementaire américaine Ilhan Omar présente une résolution pour soutenir le droit au boycott

Face aux attaques prolongées des autorités américaines sur le droit à engager des boycotts contre Israël, Ilhan Omar, membre du Congrès, a présenté mardi une résolution qui cherche à protéger ce droit.

Elle a par ailleurs explicitement offert son soutien à la campagne non violente de boycott, désinvestissement et sanctions dont le but est de pousser Israël à respecter les droits des Palestiniens en imitant la pression populaire mondiale qui a aidé à mettre fin à l’apartheid en Afrique du Sud.

Les militants palestiniens du boycott ont salué la résolution d’Omar.

« Elle affirme le droit de tous les militants et des gens de conscience à défendre les droits de l’Homme par des boycotts contre les régimes d’oppression », a dit Hind Awad, porte-parole du Comité National BDS palestinien.

La résolution a été présentée au moment où la direction des Démocrates au Congrès présentait une résolution non contraignante pour condamner BDS, dernière d’une série de mesures – dans les assemblées législatives des Etats et fédérales – pour criminaliser ou ostraciser les activités BDS.

Cette mesure anti-BDS, soutenue par plus de 330 co-parrains, a été co-rédigée par le député des Républicains Lee Zeldin, qui a attaqué Omar et l’a traitée d’antisémite parce qu’elle a critiqué la politique d’Israël.

Bien que la résolution d’Omar ne fasse nommément mention ni d’Israël, ni de la campagne BDS, le texte de la résolution 496 fait référence à des agressions sur des militants « par des organisations tout autant gouvernementales que non-gouvernementales pour criminaliser, stigmatiser et délégitimer l’utilisation de boycotts pour tenter d’étouffer une expression politique protégée par la constitution ».

Elle fait remarquer qu’en 1982, la Cour Suprême des Etats Unis a fait observer que s’engager dans un « un boycott non violent et politiquement motivé » tient de la liberté d’expression protégée par le Premier Amendement.

La décision d’Omar de présenter cette mesure prouve qu’elle reste solide devant les récentes attaques racistes du président Donald Trump contre elle et d’autres femmes députées de couleur, les accusant entre autres d’êtres antisémites et anti-Israël.

S’adressant cette semaine à Al-Monitor, Omar a dit qu’elle présentait cette résolution « pour aborder franchement les valeurs américaines qui soutiennent et croient en notre capacité d’exercer nos droits exprimés dans le Premier Amendement concernant le boycott ».

Omar a ajouté que « c’est pour nous une opportunité pour expliquer les raisons pour lesquelles nous soutenons un mouvement non violent tel que le mouvement BDS ».

La résolution de la législatrice « nous réaffirme que les progressistes, y compris au Congrès, défendent la liberté d’expression et le droit des communautés opprimées, y compris les Palestiniens, de lutter pacifiquement pour leurs droits », a ajouté Awad du Comité National BDS palestinien.

« La défense de ces droits est même encore plus vitale au vu de la montée du racisme d’extrême droite et de la suprématie blanche, dont le régime d’apartheid israélien vieux de plusieurs décennies. »

Depuis son élection au Congrès en 2018, depuis le Minnesota, Etat dont elle était auparavant députée, Omar a été régulièrement vilipendée par d’autres députés – dont ceux de son propre Parti Démocrate – à cause de sa critique aiguë de l’influence d’Israël sur la politique américaine.

Mercredi, au cours d’un débat sur la résolution bipartite anti-BDS, Omar a défié la mesure, disant que les députés « ne peuvent condamner des moyens non violents » ajoutant que l’occupation israélienne doit prendre fin.

Précédent historique

La mesure pro-boycott d’Omar a été présentée avec deux co-parrains, Rashida Tlaib du Michigan et John Lewis de Georgie.

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Le soutien de Lewis à cette mesure a été une surprise.

Le mois dernier, Lewis a signé en tant que membre dirigeant -se joignant à Zeldin- d’un Groupe Parlementaire Noirs et Juifs des deux partis, constitué par le Comité des Juifs Américains, lobby israélien d’extrême droite.

Mais il faut remarquer que Lewis a sponsorisé la mesure d’Omar qui identifie les boycotts politiques historiques – y compris à l’époque des Droits Civiques – comme des formes d’expression protégées par la constitution pour faire avancer les droits civiques et fondamentaux.

Au moins 27 Etats ont voté les mesures anti-BDS.

Au Texas, en Arizona et au Kansas, des lois ont été bloquées par les juges fédéraux pour des raisons de liberté d’expression.

Human Rights Watch a fait remarquer que plus de 250 millions de personnes vivent dans des Etats américains qui ont voté ces mesures.

Récemment, Gilad Erdan, ministre des Affaires Stratégiques d’Israël, qui pilote les efforts de son pays pour écraser le militantisme BDS à travers le monde, s’est attribué le mérite du vote des lois anti-BDS aux Etats Unis.

« Nos efforts donnent des résultats, 27 Etats américains ont maintenant une législation pour contrer le BDS. Tendons la main à tous les gouverneurs et députés des Etats qui ont défendu cette loi. Ils le méritent », a dit Erdan en juin lors d’une conférence duJerusalem Postà New York.

Le New Jersey cherche à interdire la critique d’Israël

Entre temps, le New Jersey est devenu le dernier Etat à envisager une loi radicalement favorable à la censure sous prétexte de combattre l’antisémitisme.

Treize organisations des droits civiques, dont Palestine Legal, le Centre pour les Droits Constitutionnels et Voix Juive pour la Paix, ont envoyé une lettre cette semaine aux députés des Etats les avertissant qu’on utiliserait la législation « comme un outil pour faire taire les étudiants, les professeurs et le personnel des universités qui défendent les droits des Palestiniens » et qu’on censurerait la critique de la politique israélienne protégée par la constitution dans les institutions publiques.

Semblable à la mesure récemment votée en Floride, la loi du New Jersey « amènerait les écoles publiques et les universités à utiliser une redéfinition largement contestée de l’antisémitisme » qui consiste entre autres « à ne focaliser les enquêtes sur la paix ou sur les droits de l’Homme qu’à propos d’Israël » et « à dénier le droit d’Israël à exister » en affirmant de prétendues violations de la loi anti-discrimination de l’État, d’après Palestine Legal.

Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine

Source : The Electronic Intifada

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12 commentaires

  1. En principe l’appel au boycott est interdit en France – car c’est une provocation publique à la discrimination – mais …
    Le journal Libération a publié en 2014 un article à la fois hilarant (?) et consternant sur les jugements complètement contradictoires prononcés par les tribunaux français quand des plaintes ont été déposées contre des militants.
    https://www.liberation.fr/societe/2014/08/29/l-appel-au-boycott-est-il-illegal_1089367
    Un juriste explique :
    ” L’appel au boycott n’est absolument pas interdit en droit français. C’est la discrimination qui l’est. Un boycott ne sera donc illicite que s’il revêt un caractère discriminatoire.”
    Je cherche donc à comprendre comment un boycott pourrait ne pas être “discriminatoire” pour être légal.
    En attendant, mais ne me dénoncez pas, je continue à boycotter les produits en provenance d’Israël …

  2. L’ONU est en train de prendre des mesures :
    Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) va procéder à la publication d’une « liste noire » de 206 entreprises qui collaborent à la colonisation des territoires Palestiniens par le gouvernement d’Apartheid dans des territoires capturés en 1967, alors qu’Israël mène un intense lobbying…
    C’est la seule forme de lutte pacifique efficace…
    « Une fois que le HCDH aura été en contact avec les 206 entreprises, et sous réserve de leurs réponses et de leurs non-réponses, le HCDH prévoit de publier les noms des sociétés engagées dans des activités répertoriées lors d’une future mise à jour. Avant que les décisions sur ces entreprises ne soient rendues publiques, le HCDH en informera les entreprises concernées », peut-on lire dans le rapport.

    • @Mistigris. Pourquoi voulez vous qu’on vous dénonce ? Nous sommes en France. On est libre d’acheter ce que l’on veut. Et visiblement personne ne vous félicite non plus jusqu’ici. Bref tout le monde est assez indifférent à mon avis.

  3. Cémwé : Je ne vois absolument pas l’ intérêt de faire une loi, chacun est libre de faire comme bon lui semble. Mais force de reconnaitre, que malgré l’ agitation très médiatique des appels au boycott, c’est un échec cuisant, alors , pour finir par avoir raison, vous voudriez avoir une loi, pour imposer aux gens, une stratégie, qu’ ils refusent en masse !
    Que diriez vous, si on faisait voter une loi, qui criminaliserait le prosélytisme ?
    Les Arabes, ont voulus faire la guerre a Israël, juste après son installation, Guerre perdue, suite a quoi, les 3/4 des pays Arabes, ont laissés les Palestiniens face a leur destin, ce qui perdure encore aujourd’hui .
    Par ailleurs, si ce n’ était pas des pays qui arment les groupes terroristes, Iran- Hamas, et qui refusent, d’ accepter une évidence, dans le simple but de déstabiliser la région, les choses seraient réglées depuis longtemps .
    Ne soyons pas dupes, si l’ Islam s’est autant investie, sans le sujet, c’est bien pour déstabiliser les pays ou il s’ implante, de l’ intérieur. D’ ou l’ échec cuisant de ces appels au boycott, les gens, sont moins manipulables que vous l’ imaginez, a part les musulmans, dans une large majorité !
    Maintenant, je m’ attends, a une fronde d’ Oummanautes, qui va me traiter de Juifiste, de Sayanim ou je ne sais quels autres conneries, mais en fait, je m’ en tape, J’ ai bien compris, depuis longtemps, que pour faire le Djihad armée, il faut une bonne cause commune, alors pourquoi pas celle ci, puisque visiblement, la sauce a l’ air de prendre, dans les communautés musulmanes immigrées, qui veulent imposer leurs manières de voir les choses !

  4. Je trouve intéressante l’argumentation de la députée Ilhan Omar, basée sur le droit à la liberté d’expression, qui est garanti par la constitution US, et qui a des antécédents historiques pour la défense de droits fondamentaux.
    Manifestement il a quelque chose qui bouge aux États-Unis chez les jeunes démocrates. On l’a vu lors de la candidature de Bernie Sanders en 2016, et la mise en cause – encore timide – de l’ultralibéralisme.
    Concernant la situation Palestine/Israël, très”asymétrique” comme dirait l’autre, le peuple palestinien est victime d’une injustice de l’Histoire. J’ai boycotté jadis les produits d’Afrique du Sud, j’en fais autant aujourd’hui pour ceux d’Israël.

  5. Il n’est nul besoin d’une loi pour boycotter qui on veut. Moi je n’achète aucun fruit et légume du Maroc en soutien aux sahraouis et à nos agriculteurs.

    • On ne peut que vous donner raison. Effectivement on n’a pas besoin de loi pour boycotter qui que ce soit et vous avez raison la situation des sahraouis est scandaleuse. On n’en parle jamais pourtant. Comme quoi l’indignation est à géométrie variable.

      • Zarathoustra : La géométrie variable, domine notre monde, chacun voulant défendre ses intérêts, qu’ ils soient financiers, culturels ou religieux !

      • Bravo à tous les deux pour l’argumentation imparable –à se demander comment ça a échappé à tout le monde heureusement que vous êtes là-, et si vous faites l’impasse sur le fait que de plus en plus d’Etats et pas qu’aux USA votent des lois pour interdire précisément le boycott du Sionistan et que par conséquent s’y lèvent désormais des obstacles légaux ravalant ce que vous dites au rang de stupidité sans nom, on va juste dire que vous n’étiez pas au courant… ça arrive aux meilleurs. Mouarf!

        • @Cémwé. Et si vous, vous n’avez pas compris qu’aucune loi ne peut être édictée pour empêcher un individu de boycotter les produits d’un pays, c’est que vous vivez au pays de Big Brother. On ne peut donc que vous souhaiter du courage. C’est fondamentalement l’appel public au boycott qui est en jeu. Mouarf ! Comme vous dites.
          Personnellement je vous ai trouvé plus inspiré même si je ne l’ai pas souligné à chaque fois. Mais dès qu’il s’agit de sionisme c’est encephalo plat pour vous comme pour d’autres.

          • C’est cela ouais,
            Mettez en place tout un arsenal – et là où ça fait mal – contre toute entreprise qui aurait la moindre velléité de boycotter, conditionnez le plus rikiki des accords commerciaux ou d’échange à la condamnation de BDS, caractérisez toute action de boycott comme un acte antisémite passible de poursuites dans quasi tous les pays occidentaux et même en arriver au chantage pur et dur y compris sur des individus je cite c’est plus bas : « interdit à l’État de passer quelque contrat que ce soit avec des entreprises ou des individus qui ne s’engageraient pas, pour toute la durée des relations contractuelles avec l’État, à ne pas boycotter Israël et/ou les entreprises dans les territoires contrôlés par Israël »
            Puis venez me chanter que … Ah mais oui mais non en fait tout va bien puisque les individus restent libres de ne pas consommer israélien pom po po pom pom pom.
            « Position des États-Unis
            La Chambre des représentants des États-Unis débat à partir de février 2015 d’une loi visant à interdire les accords commerciaux entre les États-Unis et les pays ou entités discriminant Israël. Le 29 juin 2015, le président Obama promulgue la loi Trade Promotion Authority (TPA) (en) qui autorise le président des États-Unis à négocier des accords de libre échange notamment l’Accord de partenariat transpacifique. Cette loi intègre des amendements qui, selon leur initiateur, le représentant Peter Roskam (co-président du groupe républicain du Congrès d’amitié avec Israël ou House Republican Israel Caucus), visent également à terme à conditionner tout accord de libre-échange avec l’Union européenne (Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement) à son rejet de BDS165,166. Ces dispositions de la loi TPA ont été adoptées à l’unanimité de la Chambre des représentants et du Sénat165. Un porte-parole du département d’État, John Kirby remarque toutefois dès le lendemain, qu’« en confondant Israël et les territoires contrôlés par Israël, l’amendement va à l’encontre de la politique longuement établie des États-Unis »167.
            S’il n’existe pas au niveau fédéral de loi s’opposant au mouvement BDS, plusieurs états américains ont fait adopter par leurs parlements des textes destinés à contrer le développement de la campagne de boycott d’Israël. Plus précisément la Floride, l’Illinois, la Caroline du Sud, l’Indiana et l’Arizona ont fait adopter en 2015 des lois qui obligent l’état à désinvestir de toute compagnie qui boycotte Israël sur base d’une liste établie par l’organisation Americans for Peace Now (en). De même le Sénat de la Géorgie a adopté le 24 mars 2016, par 41 voix contre 8, une loi déjà votée par la Chambre des Représentants (95 pour – 71 contre), qui interdit à l’État de passer quelque contrat que ce soit avec des entreprises ou des individus qui ne s’engageraient pas, pour toute la durée des relations contractuelles avec l’État, à ne pas boycotter Israël et/ou les entreprises dans les territoires contrôlés par Israël168.
            En outre, onze autres états – notamment la Californie, le Colorado, l’Iowa, le Massachusetts, le New Jersey l’état de New York et la Virginie – envisagent d’adopter des dispositions similaires. Le Kansas et la Pennsylvanie débattent sur une législation qui priverait de subventions publiques les universités qui boycottent Israël. Enfin six autres états, dont le Tennessee, le Maryland et le Massachusetts, ont adopté ou envisagent d’adopter une résolution non-contraignante condamnant le boycott d’Israël. Au total en janvier 2018, ce sont 24 États qui ont déjà adopté une législation anti-BDS169.
            En Allemagne
            Le 17 mai 2019, le Parlement allemand adopte une résolution condamnant le BDS comme étant antisémite et exhorte le gouvernement à ne pas financer ou soutenir des groupes ou activités qui remettent en question le droit d’Israël à exister et à se défendre. Cette résolution est votée par la CDU, les sociaux-démocrates (SPD), les Verts (Alliance 90 / Les Verts) et le Parti libéral-démocrate (FDP)170.. »
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Boycott,_d%C3%A9sinvestissement_et_sanctions
            PS : Ne vous gênez surtout pas avec l’ad hominem c’est délectable, avec ce que je suis, je sais déjà depuis quinze siècles, à quoi m’attendre de la part de personnes pourtant charmantes à tous points de vue et surtout équitables et sensées, alors à votre avis, à quoi devrais-je m’attendre de la part de personnes foncièrement fondamentalement iniques et mauvaises jusqu’à la moelle.

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