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La mosquée de Tirana, quand le rêve devient réalité au bout de 20 ans d’une âpre bataille politico-administrative

Depuis plus de vingt ans qu’il dormait dans les tiroirs d’une administration albanaise peu encline à lui donner son feu vert, après des années d’interdiction de toute croyance sous le joug du communisme, le projet de doter Tirana, la cité phare du pays, de sa première grande mosquée était devenu un rêve inaccessible, auquel de hauts dignitaires religieux musulmans et de nombreux fidèles continuaient toutefois de se raccrocher, envers et contre tout, et pour cause !

En effet, sur cette terre majoritairement musulmane (60% d’Albanais sont de confession musulmane, tandis que 10% de la population se réclame du catholicisme romain et moins de 10% du christianisme orthodoxe), devenue République d’Albanie en novembre 1990 avec l’effondrement du bloc communiste, où la pratique religieuse, libérée de ses entraves, fit dès lors un retour en force irrésistible, comment se résoudre à ce que l’édification d’une enceinte sacrée musulmane soit éternellement reléguée au second plan, quand des églises fleurissaient au même moment dans le paysage ?

La communauté musulmane de Tirana a eu raison de ne pas baisser les bras devant l’inertie et les fins de non recevoir des autorités locales, qui n’ont cessé de se retrancher derrière des obstacles juridiques inextricables pour décourager ses membres, puisque le permis de construire, que certains désespéraient d’obtenir, vient enfin d’être accordé au terme de deux décennies interminables.

Le Premier ministre en personne, Edi Rama, qui se targue de perpétuer la tradition séculaire de coexistence religieuse sereine qui a fait longtemps de l’Albanie un exemple d’harmonie dans le monde, tout en démentant qu’elle soit un « pays musulman », a enfin accédé à la requête légitime et pressante des responsables du culte musulman de Tirana, résolus à ne plus jouer les parents pauvres de la religion et à bénéficier d’une équité de traitement qui leur était cruellement déniée jusqu'à présent.

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"Ce projet a été élaboré en coopération avec la Direction des Affaires Religieuses de la Turquie", a déclaré Skender Brucaj, le responsable de l’association Anadolu, en brandissant le précieux permis de construire qui lui a été remis récemment, visiblement heureux de ce dénouement qui met un terme à une âpre bataille politico-administrative.

La mosquée de Tirana, claire et spacieuse, se déploiera à proximité du Parlement albanais, tandis qu’un musée inter-religieux sortira de terre dans son proche voisinage, comme l’a annoncé un Premier ministre soucieux de faire très bonne impression à l’Union européenne, depuis que l’Albanie trépigne d’impatience à ses portes, auréolée du statut de candidat officiel au club fermé des 28.

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