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La conscience musulmane de France comme réalité et comme projet (2/2)

Peut-il exister un Islam de France ?

On pourrait croire, en conséquence de ce qui a été dit dans la première partie, que le bilan, en France, des instances extra familiales actuelles de construction d’une conscience et d’une identité musulmanes, présente un tel catalogue des faiblesses qu’il laisse libre cours à une volonté fortement exprimée et un tant soit peu institutionnalisée, de construire en toute indépendance et harmonie cette identité et la conscience qu’elle peut avoir d’elle même.

Il n’en est rien, parce que, malgré l’impossibilité de ces instances à proposer autre chose pour la conscience musulmane de France que les recettes traditionnelles issues des pays d’origine et mal accommodées à une modernité en mutation, elles savent très bien néanmoins ce qui est musulman et ce qui n’est pas musulman à leurs yeux. Les critères ont été fixés, de l’Algérie au Pakistan, de l’Iran à l’Arabie Saoudite et du Soudan aux campagnes d’Anatolie et ils sont clairement répétés ici, en Europe occidentale. De la sorte, la quête d’une identité musulmane en France et la prise de conscience claire de cette identité, ne se font pas sans tension entre, d’une part, les itinéraires personnels des musulmans et les instances importées qui décident de l’islam et de l’islamité sur la base d’une autorité que l’on ne peut guère considérer que comme ethnique. Ils ne se font pas sans tension non plus avec la société française dont le rejet anti-islamique est une donnée culturelle ancienne et récurrente, quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse. A partir de là, le processus de cette identification et de cette prise de conscience peut parfois s’avérer ardu.

Au début de ce processus, la question fondamentale consiste à se demander ce que l’on est en tant que musulman, là où l’on est appelé à être musulman. Cette question amène à s’apercevoir très vite d’une difficulté assez particulière et spécifique à la démarche de s’identifier musulman dans la situation géographique et historique qui est celle du musulman de France. Cette difficulté tient au fait que la prise de conscience individuelle ne s’effectue pas de manière indépendante, mais en fonction de critères totalement différents selon les interlocuteurs et les partenaires.

Il est clair par exemple que la part d’islamité que l’on accepte d’assumer sera appréciée de manière opposée suivant les regards. Ainsi, l’exigence formulée par les tenants d’un islam exclusivement ritualiste et littéraliste ne permet pas à beaucoup de personnes qui acceptent et revendiquent leur islamité, d’entrer dans la catégorie musulman telle que définie par cet islam, qui se considère lui même comme le seul islam et tient ses seuls adeptes comme les seuls musulmans.

En revanche, des personnes issues du monde musulman et de familles musulmanes, même si elles n’assument ni ne revendiquent aucune part d’islamité, et parfois même rejettent cette islamité, peuvent très bien être considérées comme musulmanes, au moins d’origine. Elles sont de ce fait parfois stigmatisées, par l’opinion commune, dominant dans la société française, d’une blessure d’exotisme inguérissable, d’un reste d’ethnicité irréductible, tant l’ethnique apparaît encore indissociable du culturel, le culturel du religieux et le religieux du cultuel, lorsqu’il s’agit d’islam.

Or ce cultuel l’emporte sur le reste en légitimité islamique telle que définie par l’ultra orthodoxie. Il étaye l’ethnique et s’en renforce. Il aspire les deux aspects centraux et liés que sont le culturel et le religieux. Le regard de l’occident, lorsqu’il administre l’islam, est pratiquement semblable et il renforce le phénomène, dans une complicité objective de deux symboliques pour qui l’islam est une réalité ethnique et quasi exclusivement une réalité ethnique. Et c’est de ce piège de l’ethnique, tendu à la fois par le regard des ritualistes littéralistes, et par celui de la société dominante, qu’il convient à tout prix de sortir pour constituer une vraie conscience d’une identité musulmane de France, à un moment où les réalités sont telles, dans ce pays, en Europe et autour de la Méditerranée, que personne n’a aucun intérêt à ce que les questions se posent sans qu’y participent les musulmans, dans une claire perception de tous les enjeux géopolitiques, démographiques, culturels et politiques.

Dès lors, sortir de ce piège implique que l’ensemble symbolique fondateur de l’identité musulmane s’articule sur le pôle culturel et le pôle religieux au sens exact et précis du mot religieux et non à celui que veulent lui donner les tenants du ritualisme littéraliste. Ce sont ces deux pôles qui, seuls, peuvent permettre le parcours efficace et fondateur, dans un système de repères structurant, d’une islamité exerçant sa faculté de s’identifier elle-même, et par là accédant à une conscience claire et libre de soi. Le culturel défini ici est un ensemble symbolique suffisamment vaste, englobant et transcendant les sous cultures ethniques pour atteindre à ce que l’on peut appeler le « civilisationnel » selon un néologisme que nous pouvons nous permettre ici et que chacun comprendra

. Ce « civilisationnel », c’est ce culturel des hautes cultures, pour ne pas dire des cultures impériales, transcendant le sous culturel ethnique, (en marquant à ce sous culturel tout le respect et l’attention qu’il mérite au niveau de hiérarchie structurel où il intervient ; un culturel des hautes cultures qui seul peut constituer l’aire où une conscience musulmane moderne de France s’identifiera elle-même en procédant à une construction symbolique clairement structurante.

Seul ce « civilisationnel » pourra assumer le dialogue et la confrontation avec une autre culture universelle car il tend aussi à l’universel, car il a l’expérience de l’universel.

Seul ce « civilisationnel » pourra assumer dans la sérénité la responsabilité des réussites et des échecs de la culture impériale et dominante de l’Islam, car il intègre la longue histoire d’une civilisation qui a englobé de multiples cultures et a déjà dialogué avec d’autres civilisations.

Quant au religieux, ce n’est bien entendu pas celui de l’enchantement du monde et de la vision magique d’un univers saisissable seulement par la médiation du surnaturel, dont il n’est pas certain que l’islam ethnique soit vraiment sorti. C’est le religieux des problématiques d’aujourd’hui. C’est le religieux qui a subi le choc du modernisme, de l’analyse historico critique du XIXe siècle, dont on ne peut même pas dire que l’islam a vraiment passé le cap. C’est le religieux de la post sécularisation, à quoi l’islam est confronté au plus haut degré dans la France d’aujourd’hui, et à laquelle il n’échappera pas dans les pays musulmans eux même, contrairement à ce que l’on croit. C’est le religieux de la démythologisation, puis de la prise en compte scientifique des mythes comme lieu de l’expression des angoisses et des espérances collectives et comme mode d’expression de la foi d’un temps et d’un lieu. C’est le religieux qui intègre les grands soupçons contemporains et accepte de s’interroger en tenant compte de leurs questions et non en les traitant par l’anathème. C’est le religieux de théologies multiples, interrogeant le transcendant, interrogeant les textes sacrés dans leur dessein le plus profond, interrogeant les constructions du passé pour y retrouver des préoccupations de foi semblables dans des modalités différentes, interrogeant aussi la différence religieuse dans le même souci. C’est le religieux du monde d’aujourd’hui où chacun communique avec chacun, où le respect des gens apparaît une exigence plus haute que jamais, où l’éthique des droits de l’homme ne peut être écartée d’un revers de main. C’est le religieux des droits de la femme dans une économie où elle n’est plus reléguée à une fonction domestique et où elle peut autant apporter à la société que n’importe quel homme.

C’est le religieux qui s’inscrit dans l’univers d’aujourd’hui ; dont aucune liste n’épuisera les problématiques, mais qui toujours se définira par le souci de l’homme de faire ce qui est juste, de respecter au mieux à la fois l’univers qui lui est donné en partage et son semblable, envisageant tout dans une perspective qui intègre la réalité d’une transcendance, laquelle donne son sens à toute la création et à toute l’aventure humaine.

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S’il peut donc exister un Islam de France et si les musulmans de ce pays peuvent se construire une identité et prendre conscience d’eux même au delà de ce que leur propose la mémoire familiale et les instance gravitant dans une orbite très proche de la famille, c’est à partir d’une juste mesure de l’effort que requiert le projet. On peut d’emblée affirmer sur ce point que la conscience d’une identité musulmane moderne en France ne peut hélas s’hériter par les voies existantes, mais peut en revanche se construire.

Cette construction passe encore et toujours par un effort intellectuel, car rien ne se bâtit dans la paresse de l’esprit. Cet effort doit être d’abord un ressaisissement de son histoire propre, l’histoire de l’autre pan du monde ancien que fut le monde de l’islam, l’histoire du rival impérial constant de l’Europe et de la chrétienté pendant plus d’un millénaire et l’histoire du « partenaire » que furent pour elles les musulmans, pendant plus d’un siècle de colonisation ; un effort indispensable pour bâtir un avenir commun. Cet effort consistera aussi en une réappropriation de ce qu’est la religion, dans les problématiques d’aujourd’hui, que nous venons d’évoquer dans le précédent paragraphe, et non plus dans ce qu’elles furent jadis ni même naguère, dans des sociétés musulmanes profondément confessionnelles.

L’urgence du projet et la force des limites culturelles et politiques.

Cet embryon de catalogue des domaines qui doivent être explorés, brièvement brossé dans les lignes qui précèdent, fait mesurer l’ampleur du travail qui reste. Nous avons été nombreux à penser que la France, riche de son savoir accumulé, forte de ses lois de liberté, pourrait être le lieu de ces explorations. Nous n’y avons malheureusement pas vu beaucoup d’espérances se réaliser, dans un climat où le rejet de l’islam s’articule à un désespérant « politiquement correct », pour former un « prêt à penser » minimaliste sur le fait musulman, dans une paresse intellectuelle et un conformisme tels que l’opinion d’un romancier à la mode vaut plus que le vécu de milliers de personnes vraiment concernées et que les études de dizaines d’universitaires expérimentés. Nous n’y avons pas trouvé plus d’écoute que nos pères, au début du vingtième siècle, de la part d’une République qu’ils croyaient et que nous avons cru nous aussi, hélas, malgré les leçons de l’histoire, à l’écoute des hommes libres et éclairés.

Nous y avons vu en revanche des tractations obscures se tramer sous les lambris de la République au pays de Voltaire et d’Hugo, au pays de la séparation des Eglises et de l’Etat, avec des tripoteurs avides et des rétrogrades de toutes origines. Nous y avons vu prospérer, avec l’aval d’idéologues irresponsables poussés par les vents capricieux des modes, les querelles des pays d’origine attisées par des acteurs que la République elle-même a légitimés sur son sol, pour ensuite les combattre, une fois le mal accompli, non en les punissant, mais en punissant leurs victimes.

Il faut pourtant que l’avenir se construise, avec un Islam qui entre dans la post modernité sans avoir digéré encore la modernité, dans un vieux continent déboussolé, où les élites ont perdu le sens de la relation avec le peuple, qui avait sans doute donné à l’Europe, et à la France en particulier, cette incontestable supériorité politique sur l’Islam que n’avaient pas manqué de remarquer les réformistes musulmans du XIXe siècle. Il faut pourtant que l’avenir se construise et il ne se construira pas sans que soient concernées d’une manière ou d’une autre, les consciences musulmanes, dans un monde qui compte un milliard de musulmans, dont plus de quinze millions en Europe, plus de soixante dix millions dans le Grand Maghreb tout proche et autant dans une Turquie qui demande à entrer dans l’Union européenne et qu’il serait criminel et irresponsable de décourager et de rejeter définitivement dans son caractère asiatique et son islamité, lesquels ne manqueraient pas, à terme, de revenir presser, par un effet de boomerang qui ne saurait guère tarder, un continent européen en grave déclin démographique.

Encore faut-il que cette conscience musulmane elle aussi se construise et s’impose. C’est le projet, peut-être, de ce début de vingt et unième siècle, pour les musulmans de ce pays et de ce continent, et, au-delà, des pays d’islam proches de l’Europe, à condition qu’ils comprennent et que l’on comprenne autour d’eux, que ce n’est pas leur culte, leurs habitudes alimentaires, leur folklore, qui les constituent, mais leur vision universaliste du monde, passé, présent et à venir, leur ambition pour demain, leur exigence pour aujourd’hui. En sont-ils capables ? Nous avons vu les limites posées aujourd’hui à la constitution d’une conscience musulmane en France. Rien n’est donc gagné.

Quant à la République, en laquelle nous persistons à croire envers et malgré tout, elle reste, hélas, la grande aveugle de toute cette histoire. A-t-elle été capable, en effet, depuis qu’elle existe, de percevoir les vrais enjeux d’une réalité qui crève tellement les yeux ? Nous avons du mal à le croire et à l’espérer, l’ayant vu s’enferrer dans tellement d’erreurs absurdes depuis qu’elle est en contact avec des musulmans. Une des dernières parmi d’autres, étant cette décision d’une brutalité imbécile et d’une totale inadaptation, qui prive d’école des jeunes filles influencées précisément par cet islam ethnique que nous aimerions tous voir dépasser. Une décision prise, non après avoir examiné les questions du point de vue d’un véritable intérêt général, mais après que chacun a, dans sa corporation, sa chapelle, son cénacle, consciencieusement contemplé son nombril et calculé ses avantages idéologiques et catégoriels, pour ne pas dire personnels.

Ne parlons pas, bien sûr, de l’introuvable société civile, où tout se mêle, mais où l’on sent ressurgir, depuis quelques temps, comme révélé par un dégel, une débâcle de l’humanisme affiché par les cultures de l’Europe, le rejet médiéval de l’islam, de moins en moins retenu, dans le discours politique, la presse, l’édition et même l’expression du citoyen moyen. Cette expression est maintenant saisissable dans son ampleur grâce aux technologies actuelles de « communication », qui permettent de mesurer, par les SMS ou les FORUMS qui prolifèrent partout, le niveau d’effrayante et fielleuse ignorance où sont réduit nombre de nos contemporains. On pourrait qualifier juridiquement en bien des occurrences, l’expression débridée d’un tel rejet, d’incitation à la haine raciale. Mais chacun sait qu’il y a dans ce pays incitation et incitation, haine raciale et haine raciale. En effet, l’hypocrisie républicaine d’aujourd’hui frise des altitudes himalayennes et elle vaut bien celle des Tartuffe d’antan, quand la férocité de nos classes moyennes consommatrices égale aisément celle des bourgeoisies de naguère.

Il n’y a donc rien d’encourageant à tout cela. Pourtant, il est de l’homme de foi, c’est-à-dire de l’homme de confiance, d’espérer contre toute espérance. Alors nous espérons. Et nous tentons modestement, chaque fois que cela est possible, de contribuer à cette si capitale « prise de conscience », dans tous les sens du terme, la prise de conscience de ce que l’on peut être et de ce que peut être le monde alentour. C’est à la fois du domaine du simple devoir et de l’insurmontable défi. Quelque chose qui ressemble à un « frémissement », comme l’on dit, stimule cette espérance.

C’est ce qui se passe sur ce site, où se rencontrent de plus en plus d’individus semblables et divers, comme est l’humanité depuis toujours. Des individus, musulmans ou non, et musulmans de manières multiples, qui parlent et raisonnent vaille que vaille, et contribuent, comme cela ne s’est jamais fait en France, à la naissance, à la révélation, à la construction, à l’expression, dans ce pays, d’une conscience musulmane libre, éclairée, moderne et assoiffée de progrès humain.

Des individus qui s’expriment depuis les empathies, les expériences, les savoirs qui les ont constitués comme individus et tentent de porter une parole d’individus face aux négations multiples des idéologies officielles qui n’ont même plus le courage de s’assumer comme telles, face au prêt à penser de la vulgate médiatique, l’une et l’autre plus insidieuses que tous les dogmes et d’autant plus obscurantistes qu’elles prétendent s’ancrer dans la généalogie des Lumières et d’autant plus étouffantes qu’elles usurpent le nom de Liberté pour couvrir les plus ignobles haines et les plus primitifs instincts qui soient.

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Un commentaire

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  1. quand apparaît la fracture dans l histoire ?

    Pourquoi les pays Musulmans, malgré leur riche passé civilisationnel, apparaissent-t ’ils aujourd’hui comme des pays sous développés ? Ceci s’appelle un oxymore. C’est à dire présenter un tout et son contraire, ou détenir en même temps une grandeur passé et un sinistre présent. Il y a eu un dysfonctionnement ou une fracture quelque part durant l’Histoire.

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    Délaissé, il finira par voyager a travers le monde, en quête de nouvelle terres fertiles, cet orphelin trouvera de nombreuses terres d’adoptions, il fera la fierté et la prospérité de nombreuses nations à travers le monde. Au contact de ses peuples, il s’enrichira lui-même, et évoluera considérablement. En admirant les civilisations qu’il a édifié, cet héritage se remémore parfois ; Qu’est il advenu de sa terre natale ?

    Des personnages littéraires et héroïques, oubliés aurait pu pourtant composer une mémoire culturelle et nationale, face à une simple identité religieuse et nationaliste qui figure aujourd’hui au premier rang dans de nombreux pays. Mais ce patrimoine, lui, n’a pas oublié les aventures de Jeha, ce personnage du Maghreb à la fois drôle et intelligent qui amusait autrefois les petits comme les grands, il n’a pas non plus oublié, l’épopée de Gilgamesh, ce personnage d’Irak, dont les récits inspiraient la bravoure et l’aventure. Il n’ a pas oublié également la Kahina,  cette Jeanne d’Arc du Maghreb, qui aurait pu inspirer de nombreuses femmes… ils auraient dû..

    Cet héritage était présent à Paris à l’exposition universelle de 1889, lorsque la célèbre limonade hamoud bouhalem a remporté de nombreuses merdailles, et se demande, pourquoi cette ancienne marque de limonade en Algérie  qui fut pourtant crée avant Coca cola, n’a t’elle pas aujourd’hui une renommée internationale ? Pourquoi le célèbre cirque Amar qui fut fondée à medjana en Algérie n’a t’il pas transmis des vocations parmi les plus jeunes ?  Il auraient dû …

    Mais ce qui a épargné et sauvé la France aujourd’hui, ce n est pas tant ces récents dirigeants politiques qui ont eu une influence assez tiède sur le pays, mais c’est qu elle a su préserver et cultiver ses nombreux acquis : sociaux, historiques, littéraires et artistiques, scientifiques et philosophiques. Voilà ce qui a un peu préserver la France de la mondialisation, de la crise mondiale et de la paresse politique. Mais pour combien de temps encore  ? 

    Celui qui connaît son passé maîtrise son avenir, cette idée  prend tout son sens vu sous cet angle. Alors ré-adopter son passé sans le réécrire ou l’idéaliser peut être déterminent pour chaque nation. C’ est là qu’Éric Zemmour puise sa force, en instrumentalisant à sa guise des chapitres de l’Histoire et en omettant d’autres : il s’est construit un récit qui correspond à son idéologie nationaliste et fasciste, il a le champ libre, car en face de lui, les citoyens pour beaucoup  d’entre eux  n’ont pas suffisamment de recul et, pour une raison que nous ignorons, les médias lui accordent l’ exclusivité entière.  Éric Zemmour a compris, que pour maîtriser l’ avenir il faut connaître le passé, voilà pourquoi toute la France le regarde avec des yeux ébailli.

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