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Etats-Unis : une institutrice arrache le hijab d’une enfant musulmane. Indignation de l’escrimeuse voilée, Ibtihaj Muhammad

Quand elle ne part pas à l’assaut de ses adversaires sur une piste où sa dextérité fait mouche, Ibtihaj Muhammad ne craint pas de croiser le fer sur la scène publique, mue par un sens de l’engagement aussi aigu que sa pointe de l’épée est effilée.

Avec une fougue inaltérable, la célèbre escrimeuse multi-médaillée, qui a marqué de son empreinte les Jeux Olympiques de Rio, vêtue d’un voile dont personne ne s’est offusqué, a récemment lancé la riposte contre l’auteur d’une discrimination qui l’a profondément indignée. Une discrimination mortifiante, intolérable, qui a pris pour cible une petite fille noire, musulmane et voilée, dans une école située à Maplewood, la ville où elle est née.

Ecole primaire Seth Boyden, à Maplewood, dans le New Jersey

Il ne lui en a pas fallu plus pour qu’elle troque sa cuirasse de championne contre celle de citoyenne musulmane engagée, éprise de justice, d’égalité et de tolérance. Et ce n’est pas à fleurets mouchetés qu’Ibtihaj Muhammad a contre-attaqué, mais en condamnant vigoureusement l’abus de pouvoir inqualifiable, suintant le racisme le plus odieux, commis par une enseignante dont elle a révélé publiquement le nom : Tamara Herman.

Derrière les murs de l’établissement scolaire Seth Boyden, dans la salle de classe où elle régnait en maître, Tamara Herman s’est, en effet, rendue coupable d’un acte d’une violence inouïe à l’encontre de la petite Samaya Wyatt, âgée de 7 ans. A la consternation générale, celle-ci s’est autorisée à arracher de force le hijab que portait la fillette, transie de peur, tout en lui intimant l’ordre de ne plus le revêtir désormais à l’école.

Scandalisée, à l’instar de Zaynab Wyatt, la mère très affectée de l’écolière, ainsi que de la communauté musulmane du New Jersey, Ibtihaj Muhammad s’est insurgée contre « l’agression humiliante et traumatisante subie par une enfant devant ses camarades de classe ».

La petite Samaya et sa maman ci-dessous

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Alors que l’enseignante, dans la tourmente, s’enferre dans ses dénégations, ne trouvant guère que son avocate pour plaider sa cause, la maman de la petite Samaya espère vivement que son acte inacceptable ne restera pas impuni. « Elle savait parfaitement que c’était un hijab, puisque ma fille le porte depuis deux ans. Elle doit être sanctionnée pour ce qu’elle a fait, et en premier lieu, elle devrait au moins présenter des excuses à ma fille qui en est encore profondément bouleversée », a-t-elle dénoncé, submergée par l’émotion.

Une vive émotion qui a étreint à son tour Selaedin Maksut, le directeur local de l’influent Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR). « Vouloir contraindre par la force une enfant, ou une femme musulmane, jeune ou moins jeune, à se dévoiler publiquement constitue une humiliation caractérisée, dont les conséquences psychologiques peuvent être très graves », a-t-il alerté avec solennité.

Ibtihaj Muhammad, la star voilée de l’escrime américain

Ce n’est pas au fil de l’épée qu’Ibtihaj Muhammad a porté l’estocade contre l’institutrice indigne et son arrachage de voile hautement blâmable, mais en soupesant chacun de ses mots, sur Instagram. Des mots lourds de sens qui, en l’occurrence, s’avèrent être sa meilleure arme pour exhorter à éradiquer le racisme sous toutes ses formes, et en particulier l’islamophobie, tout en prônant le vivre-ensemble dans une Amérique multiculturelle par essence.

« Imaginez ce qu’a pu ressentir cette jeune enfant, dépouillée brutalement de ses vêtements devant ses camarades de classe. Imaginez l’humiliation et le traumatisme que cette véritable agression lui a causés. C’est purement et simplement de l’abus de pouvoir ! Les écoles devraient être un refuge pour nos enfants, ils devraient s’y sentir les bienvenus et en totale sécurité, quelle que soit leur foi. Nous ne pouvons pas avancer vers une Amérique post-raciale, tant que nous n’aurons pas éliminé le racisme, l’islamophobie, le sectarisme qui existent encore dans toutes les couches de notre société. En protégeant les filles musulmanes qui portent le hijab, nous protégeons le droit de chacun d’entre nous de pouvoir choisir librement la façon de s’habiller. »

 

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3 commentaires

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  1. “L’homme ou la femme n’est pas adulte à 18 ans ou 21 ans, seule la biologie parle.”

    Water, je vous fais remarquer que votre Prophète a épousé la petite Aïcha à l’âge de 6 ans et qu’il l’a consommée lorsqu’elle a eu 9 ans, dès ses premières règles.

  2. Je suis d’accord avec vous Leroy, prière , hijab, Ramadan est une affaire d’adulte.

    à une et une seule condition,

    C’est la biologie qui dit qu’une personne est adulte, et non les gens de l’hémicycle.
    L’homme ou la femme n’est pas adulte à 18 ans ou 21 ans, seule la biologie parle.

  3. Protégeons les petites filles qui ne doivent pas porter le voile avant d’être adultes.
    Ce port du voile suppose qu’on adhère à une religion, et les petites filles n’ont pas assez de recul pour s’engager.
    Jadis mon fils de cinq ans voulait se laisser pousser une grande barbe et j’ai refusé !

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