Extraits du livre de Esther BENBASSA : « Etre juif après Gaza » CNRS Editions
« Lors du rassemblement du 4 janvier 2009, à l’appel du CRIF, environ 12 000 personnes s’étaient réunies devant l’ambassade d’Israël, composant une « foule compacte qui agitait petits et grands drapeaux » de ce pays et d’où fusaient des chansons en hébreu. C’est là que le Grand Rabbin de France, Gilles Bernheim, philosophe de formation, déclare : « Qui n’a pas parmi ses proches quelqu’un de mobilisé ? Nos nuits sont courtes et sont des épreuves. Israël n’a nulle volonté de détruire un autre peuple. La seule préoccupation de Tsahal est de préserver, avec amour et courage, l’idée d’humanité et de liberté pour tous les hommes »
« Lyrique, Enrico Macias ne s’écrie-t-il pas, à la même occasion : « Machiah ( Le Messie) est arrivé le jour de la création de l’Etat d’Israël. Rien n’arrêtera le cours de notre histoire. Je serai toujours aux côtés d’Israël et si des épreuves personnelles ne m’en avaient pas empêché, je serais moi-même aujourd’hui à gaza, aux côtés des soldats de Tsahal. Ils sont en train de mourir pour nous. Je veux mourir pour eux. »
Pendant ce temps des femmes et des enfants étaient mitraillés méthodiquement avec des balles au phosphore à Gaza. Enrico Macias était la veille encore ambassadeur des Nations Unies pour l’Enfance. Pour tous les enfants du monde ?
Ceux qui avaient protesté contre « l’injustice » faite par les autorités algériennes au chanteur originaire de Constantine l’empêchant d’organiser une tournée dans sa ville natale ; ceux qui avaient été abusés par les trémolos larmoyants de ce « combattant pour la paix » en seront pour leurs frais. Tout lemonde connaît maintenant la vraie nature du personnage : un soutien inconditionnel de l’extrême-droite israélienne qui, sous des dehors patelins, aura réussi à berner les Nations Unies et des générations entières d’ « enfants de tous pays ».
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