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Des musulmans créent le groupe «Protect», après la flambée de violences islamophobes qui a embrasé l’Angleterre

En l’espace de 48 heures, avec l’assentiment des autorités britanniques, et sans être contraints de battre le rappel des troupes, les fondateurs musulmans du groupe « Protect » ont levé une petite armée de bénévoles dans le nord-ouest de l’Angleterre, là où de récentes émeutes d’une violence inouïe ont laissé des plaies béantes, visibles et invisibles. 

Ces émeutes vengeresses, farouchement islamophobes et xénophobes jusqu’à l’irréparable, ont éclaté après la terrible agression à l’arme blanche qui a coûté la vie à trois petites filles à Southport, le 29 juillet dernier. Un drame horrible, imputé à tort à un jeune musulman, qui a fait aussitôt sortir du bois tous les extrémistes de droite que compte le royaume. 

Des hordes de fous furieux ont alors déferlé dans divers comtés, notamment à Hartlepool, Londres, Sunderland, Liverpool, Leeds et Manchester, galvanisés par les harangues haineuses de leurs chefs de file respectifs, notablement ultra-nationalistes et sionistes. Dans leur ligne de mire, les mosquées, attaquées à coups de pierres, de briques, de bouteilles, n’ont pas été épargnées, tandis que les fidèles tremblaient d’effroi.

Alors que la flambée de violences a, fort heureusement, fini par être circonscrite, et bien qu’un calme encore fragile soit revenu, un immense frisson d’inquiétude parcourt l’échine de la communauté musulmane britannique. Il glace même le sang des musulmans de la région profondément meurtrie du nord-ouest de l’Angleterre, au premier rang desquels figurent les fers de lance du groupe de vigilance « Protect ».

Les fondateurs de Protect lors de l’entretien sur la BBC

« Le groupe, composé de bénévoles, plus de 1 500 aujourd’hui, a été créé pour inciter les musulmans à redoubler de prudence, à être constamment sur leurs gardes, et nous tenir informés, les uns les autres, des problèmes qui surviennent dans nos comtés respectifs,  afin que nous puissions agir au mieux, en relation avec les autorités », a expliqué le fondateur de « Protect » sur la BBC, sous couvert d’anonymat.

« Nous ne sommes pas armés, nous nous relayons dans la surveillance de nos mosquées. Si jamais des extrémistes de droite venaient à nouveau à s’approcher de nos lieux de culte pour les attaquer, les dégrader et s’en prendre aux fidèles, la communauté ne le permettra pas. Nous sommes déterminés à protéger nos enceintes sacrées et les membres de notre communauté », a-t-il martelé, d’un ton ferme et résolu.

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A la question de savoir pourquoi se substituer à la police et ne pas la laisser accomplir seule la mission de protection qui lui est assignée, l’une des figures de proue de Protect a répondu : « La police fait de son mieux pour assurer notre sécurité, mais elle est déjà en sous-effectif et elle a du pain sur la planche avec ces émeutes. Nous avons vu ce qui s’est passé dans certains endroits, la police n’a pas pu couvrir les incidents, ses agents n’étaient pas préparés. Il faut que quelqu’un de la communauté soit sur place en permanence, en relation avec les forces de l’ordre ».

Il n’aura fallu que deux petits jours pour que plus de 1 500 musulmans, issus de tous les horizons et encore fortement commotionnés, viennent gonfler les rangs de « Protect » au nord-ouest du royaume de Charles III, tous mus par la même détermination : agir pour ne plus subir, dans l’intérêt de leur communauté et de la collectivité. Leur initiative salutaire, comprise comme telle, a d’ailleurs été approuvée unanimement, sans l’ombre d’une objection.

Au milieu du chaos et d’assauts sauvages, de belles scènes d’accolades entre citoyens britanniques musulmans et non musulmans ont apporté une lueur d’espoir.

 

 

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One Comment

  1. On pourrait imaginer en France également la création de groupes « protects » afin de protéger bâtiments publics et magasins en cas d’émeutes, telles celles qui ont eu lieu l’an dernier durant 5 nuits fin juin et début juillet.
    Le bilan a dépassé le milliard d’euros, en pillages et destructions. Il semble hélas que la plupart des émeutiers aient été issus de l’immigration maghrébine et subsaharienne.

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