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Crèche Baby Loup: la Cour de cassation annule le licenciement de la salariée voilée

Coup de théâtre judiciaire qui n’est finalement que justice, la Cour de cassation vient d’annuler le licenciement de la salariée voilée de la crèche associative Baby Loup qui, en 2008, à son retour de congé parental, avait eu la désagréable surprise d’être devenue une paria indésirable aux yeux de son employeuse. La plus haute autorité judiciaire a en effet estimé que cette décision constituait "une discrimination en raison des convictions religieuses", et a indiqué que le licenciement devait être déclaré "nul". 

Manuel Valls, arc-bouté sur son parti pris anti-voile, a déploré cette décision, regrettant une "mise en cause de la laïcité". Ah bon, mais laquelle au juste ? La laïcité dévoyée et dogmatique, qui altère dangereusement l’esprit de la loi de 1905 pour instrumentaliser l’islamophobie, dont par ailleurs l'existence est minimisée et la recrudescence carrément niée?

Et que dire de ces femmes, figures de proue de la diabolisation du voile, Elisabeth Badinter en tête, qui jouèrent les censeurs à la place des juges, transformant la scène médiatique en un prétoire où elles se livrèrent à une pitoyable mascarade islamophobe ?

L’affaire avait fait grand bruit, braquant tous les projecteurs sur la commune de Chanteloup-les-Vignes dans les Yvelines, au fur et à mesure que les doigts accusateurs du ban et de l’arrière-ban des féministes anti-voiles désignaient à la vindicte l’assistante maternelle qui refusait de se dévoiler. La conception de la dignité de la femme selon le prisme d’Elisabeth Badinter, Elisabeth Levy, Caroline Fourest, sans oublier de la très carriériste Jeannette Bougrab, alors promue par son mentor Sarkozy à la tête de la Halde, méritait bien que l’on sacrifiât sur l’autel de l'hypocrisie une honnête et méritante jeune femme, qui était dans son bon droit.

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La Cour de cassation a notamment jugé que le principe de laïcité ne pouvait être invoqué pour priver les "salariés des employeurs de droit privé qui ne gèrent pas un service public" (…) "des protections que leur assurent les dispositions du code du travail". La Cour de cassation a renvoyé "les parties devant la cour d'appel de Paris". 

Jeannette Bougrab, dont l’éphémère passage à la présidence de l’ex-Halde n’a laissé aucun souvenir impérissable, pas plus que dans le gouvernement de Sarkozy, aura au moins donné toute la mesure de son ambition dévorante à la faveur de l'affaire de la Crèche Baby Loup. Elle s’était alors désolidarisée du soutien apporté par son prédécesseur Louis Schweitzer à la jeune femme voilée, en se faisant plus royaliste que le roi au nom de la laïcité. Cette dernière avait juste omis qu’historiquement la loi de 1905 garantit la liberté religieuse, un détail de peu d’importance quand on cherche désespérément un tremplin pour la gloire…

  

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