A l’Institut national du professorat et de l’éducation de Paris (INSPE), les étudiants du Master 1 « Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation » (MEEF) suivent un cours sur la laïcité et les faits religieux aux accents… tout sauf laïcs. Blast s’est procuré un document extrait d’un support de travail digne d’un meeting d’Éric Zemmour. Nos révélations
Depuis deux jours, un extrait de partiel tombé en M1 MEEF à l’INSPE de Toulouse circule sur les réseaux sociaux. Dès la première question, les étudiants sont mis en situation : « A la fin d’un de vos cours, un élève vient vous interpeller (…). Il y’a quelque chose qu’il ne comprend pas et qu’il trouve injuste : une de ses amies a été exclue de l’établissement car elle refusait d’enlever son foulard. “Pourquoi n’est-on pas libre de s’habiller comme on veut ?” vous demande-t-il. En vous appuyant sur les principes et les valeurs de la République et sur des références juridiques, que pouvez-vous lui répondre ? »
Le sujet est évidemment sensible, et il semble légitime que les futurs enseignants soient formés et préparés à l’affronter. Si le port de signes religieux visibles et distinctifs est bel et bien proscrit au sein des écoles primaires ou secondaires de la République, dans lesquelles les étudiants de l’INSPE ont vocation à enseigner, les réactions sont vives sur les réseaux : « Islamophobie d’Etat », dénonce ainsi Mathieu Rigouste, sociologue et auteur d’un tweet lanceur d’alerte.
Quand l’INSPE classe les religions…
Anciennement IUFM (les Instituts universitaires de formation des maîtres disparus en 2013, qui avaient déjà remplacé les écoles normales primaires), les INSPE délivrent au terme d’un cursus de deux années des diplômes de master professionnels « Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation ». Ces établissements – il en existe un par académie – sont placés sous la double tutelle du ministère de l’Éducation nationale et du ministère de l’Enseignement supérieur. C’est à eux que revient de former les futurs enseignants des écoles primaires et du secondaire, ainsi que les conseillers principaux d’éducation (CPE).
Au moment où démarrait la polémique autour du partiel de Toulouse, Blast a été cette semaine directement destinataire d’une autre alerte. Elle concerne cette fois l’INSPE Paris et un cours délivré dans ses amphithéâtres, situés dans les locaux du boulevard des Batignolles et de la rue Molitor. Parmi d’autres, dédiés par exemple au fonctionnement de l’école, au numérique, à l’égalité fille/garçon, aux principes et enjeux de l’école inclusive, aux familles, à l’autorité ou encore au développement des élèves, un module est consacré à la laïcité et aux faits religieux. C’est dans le cadre de ce cours que de drôles de préceptes sont enseignés. Ils distinguent entre les religions, établissant une hiérarchie qui classe en haut de l’échelle le catholicisme et tout en bas l’islam… Un classement totalement arbitraire que rien ne justifie. Et on est particulièrement choqué par les termes employés.
Une religion combattue
Les extraits litigieux se trouvent dans une sous-partie du cours dont l’intitulé donne la mesure : « Neutralité en matière religieuse ne signifie pas égalité de traitement entre les religions », annonce-t-on d’entrée. D’après ce texte, est-il d’abord indiqué, la « neutralité qui définit la laïcité » ne doit donc pas se traduire par un « traitement identique entre les religions » … Diable. Mais par quoi cette inégalité de traitement est-elle donc justifiée ? Par une volonté d’efficacité politique : « Une fois posés les objectifs politiques et les idéaux de vie en société, il apparaît que certaines religions entravent plus ou moins l’action politique ou menacent plus que d’autres le corps social », précise le texte. A ce titre, puisque nous voilà lancés, « si certaines religions sont plus dangereuses que d’autres, il n’y a aucune raison que l’Etat s’en tienne à une sorte d’égalité de traitement ». Mais de quel danger parle-t-on ? Le propos se précise dans le dernier paragraphe : « Si l’objectif est la préservation d’un art de vivre traditionnel et le maintien d’une certaine conception des rapports homme-femme, l’Islam, qui est une religion non traditionnelle en terre française, devra être combattu (sic) plus que le catholicisme ».
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