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Christian Estrosi porte plainte contre des extrémistes de droite pour “incitation à la haine raciale”

Sa fidélité à Nicolas Sarkozy, dont il entretient le mythe et la flamme avec dévotion, le précède, Christian Estrosi, le député-maire de Nice, a-t-il été puni par là où il a péché ?

Il n’y a pas pire démagogue que celui qui, à force de jouer avec le feu de la stigmatisation électoraliste d’une frange de la population, à seule fin d’asseoir son pouvoir, se brûle les ailes sur le bûcher de la haine. A ce petit jeu explosif des sombres calculs politiciens, le premier magistrat de la cité azurée a fait feu de tout bois pour conquérir un vivier électoral local particulièrement réceptif aux chants de sirène nationalistes et islamophobes du FN.

Dans une surenchère discriminatoire, dont il a nié la portée singulièrement anti-républicaine, Christian Estrosi a, en 2012, sorti du chapeau l’interdiction des « noces bruyantes », notamment celles dont les youyous de liesse entonnés sur des musiques aux influences venues d’ailleurs échauffent les oreilles très sensibles de ses administrés, avant de sortir sa botte secrète : lancer un chaleureux, mais très anachronique « Vive l’Algérie Française » devant un public de pieds-noirs qui lui était acquis d’avance, préférant électriser les esprits, plutôt que de jeter des ponts apaisés entre les Français, leur histoire commune et les deux rives méditerranéennes.

Aussi, quand on apprend que celui qui a braconné sans état d’âme sur les terres frontistes, au point de devenir la pâle imitation de l’originale, Marine Le Pen, a été pris à partie à Paris, lors d’une séance de dédicaces de son livre « Fils de Nice », dans une librairie du très huppé VIIème arrondissement, par une dizaine de nationalistes furieux qui scandaient « Les  mosquées à Nice, ça suffit! », on ne peut que constater amèrement que le bien-fondé de l’adage – « qui sème le vent, récolte la tempête » – se vérifie plus que jamais.

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Comble de l’ironie, c’est pour « incitation à la haine raciale » que l’inconséquent Christian Estrosi a porté plainte contre cette agression signée, et ses activistes ultras cocardiers et remontés, pour qui, manifestement, il n’a pas encore donné assez de gages de sa dérive droitière et anti-musulmans.

Après avoir été malmené, le maire de Nice a découvert les joies d’être brocardé par des tweets persifleurs émanant du responsable niçois du mouvement d’extrême droite des Identitaires, Philippe Vardon : “@cestrosi Tout se passe bien ? Bonne ambiance ? Bcp de fans ?”. Le président des Identitaires a également posté un message sur cette “dédicace de @cestrosi perturbée à Paris : +À Nice comme à Paris non aux #mosquées d’Estrosi !+“.

Christian Estrosi semble être attendu de pied ferme dans sa bonne ville de Nice, où son retour en fanfare risque fort de résonner des cris jubilatoires et islamophobes de l’extrême droite du cru.

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