Un musulman à la tête d’un Institut catholique ? Oui, c’est possible, n’en déplaise à ceux qui pousseront des cris d’orfraie, crieront à l’hérésie ou, pire encore, à l’islamisation rampante des temples du savoir…
Nul besoin de spécifier que ce n’est pas en France que cette nomination inédite, voire iconoclaste, a pu avoir lieu, mais à côté de chez nous, en Belgique, et plus précisément à Malines, où elle a fait récemment sensation.
En effet, dans cette ville flamande pittoresque située entre Bruxelles et Anvers, la rentrée des classes fut un jour à marquer d’une pierre blanche pour Hamid Riffi, lequel a dû sans doute, plus que tout autre, veiller à bien préparer son cartable avant de prendre le chemin de l’école.
Depuis le 1er septembre, le nouveau directeur de l’Institut catholique Sheppers, c’est lui, ce Malinois d’origine marocaine qui, pour avoir créé l’événement en Flandre, n’en est pas moins un familier des lieux. Il en connaît les moindres recoins, et n’a d’étranger que ses origines et sa religion, puisque son nom y est gravé dans le marbre, d’abord en tant qu’ancien élève, puis en tant qu’enseignant et directeur adjoint.
Dans cette enceinte scolaire chargée de souvenirs, assis derrière son bureau très convoité où il entend se montrer digne de la confiance placée en lui, Hamid Riffi tire sa plus grande fierté de ne devoir sa belle promotion qu’à ses compétences, et en aucun cas à son islamité.
« Je n’ai pas été recruté parce que je suis Marocain ou musulman. Il y avait plusieurs candidats à ce poste, et j’ai été embauché en raison de mes capacités d’enseignant et de gestionnaire. C’est sur ça que je veux être jugé », a-t-il déclaré, lors de sa prise de fonction, dans un entretien accordé au quotidien belge néerlandophone Het Nieuwsblad, tout en se réjouissant que sa nomination envoie « un signal positif au monde extérieur ».
« Les normes et les valeurs que nous propageons ici dans cette école catholique sont en fait les mêmes valeurs que j’ai apprises à la maison. Le respect de l’autre, la solidarité : ce sont des valeurs humaines. Je pense que les écoles aujourd’hui – certainement dans un contexte urbain – devraient être plus sensibles à la culture », a-t-il souligné.
Alors qu’il préside désormais aux destinées d’un Institut catholique cher à son coeur, où il se souvient avec émotion avoir usé ses fonds de culottes sur les bancs de ses salles de classe, Hamid Riffi sait déjà quel directeur il sera : « Je veux être un directeur présent. Parce que je trouve intéressant de partager une vision pédagogique pour orienter et la mettre en pratique. Mais je veux avant tout que les élèves me connaissent, et je veux les connaître ».
L’inverse serait possible ?
@leroy
Préparez votre passeport et voyagez dans le monde. Vous verrez que l’inverse est non seulement possible, mais il ne soulève aucun débat.
Désolé de faire mon rabat-joie, cette nomination n’est pas forcément bon signe pour les musulmans. Elle peut-même contenir plus de mal que de bien.
@Mouhib
Merci d’être explicite dans vos propos.
Vous voulez que les musulmans vivent enclavés ?
« Les normes et les valeurs que nous propageons ici dans cette école catholique sont en fait les mêmes valeurs que j’ai apprises à la maison. Le respect de l’autre, la solidarité : ce sont des valeurs humaines. Je pense que les écoles aujourd’hui – certainement dans un contexte urbain – devraient être plus sensibles à la culture »
Merci aux responsables de cet institut pour leur courage. Et merci à M. RIFFI pour ses propos qui montrent le chemin de la fraternité.