Elle vient de jeter l’éponge, usée par un cyber-harcèlement qui est allé crescendo en l’espace de trois ans, se déchaînant contre sa personne, ses origines afghanes et son islamité, Mariam Veiszadeh, 33 ans, une brillante avocate australienne devenue la figure de proue de la lutte contre l’islamophobie sur la terre du Bush, aura jusqu’au bout opposé une résistance pleine de panache à ses ennemis fanatisés à l’extrême, mais leurs menaces de mort glaçantes proférées à maintes reprises auront eu raison de sa ténacité.
Hissée sur un piédestal dans la lointaine Australie, la fondatrice et présidente de l’association « Islamophobia Register Australia » (IRA), encensée à la fois par ses coreligionnaires pour son activisme salutaire et l’ensemble de ses concitoyens qui, au paroxysme de la violence islamophobe qui l’a prise pour cible, ont fait bloc derrière elle via le hashtag #Istand with Mariam, a démissionné, la mort dans l’âme.
Dans le viseur de groupuscules ultra-nationalistes rendus hystériques par sa notoriété grandissante et les insignes distinctions qui l’ont doublement consacrée « Australienne de l’année» et « Femme musulmane de l’année » en 2016, Mariam Veiszadeh s’est notamment attirée les foudres de la bouillonnante Ligue de Défense Australienne pour avoir protesté vigoureusement, en 2014, contre un t-shirt aux relents nauséabonds commercialisé par Woolworths, la plus grande chaîne de supermarchés du pays.
Son sang n’avait alors fait qu’un tour à la vue du slogan délétère cousu sous l’étendard national ornant le t-shirt « L’Australie, l’aimer ou partir », qui n’est pas sans nous rappeler l’ère Sarkozy de sinistre mémoire et sa petite phrase décochée telle une flèche empoisonnée contre l’islam et la concorde nationale : « la France, tu l’aimes ou tu la quittes ».
Dès lors, elle fut en butte à des représailles impitoyables sur les réseaux sociaux, se retrouvant odieusement caricaturée, brocardée, injuriée, menacée des pires sévices, jusqu’à la « décapitation » par un site se réclamant ouvertement de son appartenance à la mouvance néo-nazie.
Mariam Veiszadeh, l’instigatrice du recensement des actes islamophobes sur le sol australien pour mieux en dénoncer l’ampleur, épouse de Ehssan Veiszadeh, le directeur de la communication de Gladys Berejiklian, la Première ministre de la Nouvelle-Galles du Sud, était devenue la musulmane à abattre sur la Toile gagnée par une effervescence malsaine.
La présidente de l’IRA qui, il y a peu encore, déplorait vivement que le terme « islamophobie » soit mal compris dans l’opinion, surtout par des « ignorants » prenant un malin plaisir à le dénaturer à seule fin de semer la confusion dans les esprits, a transmis les rênes de son association à l’Américain Brice Hamack, l’ex-coordinateur du Conseil sur les relations américano-islamiques (CAIR). Celui-ci s’est particulièrement illustré en 2015 par sa critique virulente du FBI, l’accusant de se livrer à une terrible chasse aux sorcières contre les musulmans derrière le paravent de la lutte anti-terroriste.
Avant de passer le flambeau avec une infinie tristesse, Mariam Veiszadeh, pleinement consciente que son combat ne s’achève pas avec son retrait de la scène publique, a une dernière fois tiré la sonnette d’alarme sur Facebook : « la sensibilisation à l’islamophobie et à la discrimination anti-musulmans demeure un défi de taille, comme c’était le cas en 2014 », a-t-elle averti avec gravité.
Extraits du cyber-harcèlement qui est monté en puissance au fil des mois, de plus en plus terrifiant :
Australie : la figure de proue de la lutte contre l’islamophobie, victime d’un cyber-harcèlement, démissionne
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2 Comments
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Cette courageuse jeune femme a ouvert une voie, d’autres prendront le flambeau, si Dieu veut.
Macron, avec son “cher Bibi”, est en train de nous jouer une partition à la Valls, càd : antisionisme = antisémitisme.
Puisse ce quinquennat nauséabond se termine pour Macron de la même manière que le précédent pour Valls, c’est-à-dire en quasi SDF, obligé de truquer les élections pour conserver un siège de député qui lui permet de continuer à vivre de l’argent public, étant par ailleurs incapable d’exercer un métier honnête fondé sur une compétence professionnelle reconnue.