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Sara, une Australienne convertie à l’islam, fustige la “culture de la peur” créée par Pauline Hanson, la sénatrice anti-islam

On ne croyait pas si bien dire en mettant en lumière, dans un récent article, le manque total de crédibilité de Pauline Hanson, la sénatrice anti-islam du parti nationaliste « One Nation », quand elle a prétendu devant les caméras, avec une douceur inhabituelle dans la voix, avoir un Coran dans son sac pour favoriser sa « meilleure compréhension » de la religion qu’elle adore détester.

Un rôle de composition qui n’a abusé personne en Australie, hormis celle qui l’a interprété sans génie mais avec un cynisme qui a crevé l’écran, et surtout pas Sara, une jeune mère de famille voilée résidant à Sydney, récemment convertie à l’islam, qui ne s’en laisse pas conter aussi facilement.  

Il faut dire que la parlementaire, très vite rattrapée par son islamophobie primaire et instrumentalisée à dessein, a laissé remonter mardi son populisme à la surface, sous la coupole du temple législatif, où ses vociférations contre ces musulmans qui profitent des avantages sociaux et vivent bien en Australie parce qu’ils « ont quatre femmes, de nombreux enfants et obtiennent aisément des logements sociaux », l’ont rendue soudainement plus vraie que nature…

Si Sara, blessée et effrayée par cette stigmatisation bassement démagogique, redoutant ses effets pernicieux, ne s’est pas laissée prendre au piège de la prestation télévisuelle trompeuse de Pauline Hanson, elle croit en revanche dur comme fer à son personnage de semeuse de haine et de chaos, qu’elle joue avec force et conviction au sein du Parlement australien, lui trouvant des similitudes avec Donald Trump, jusque dans la coiffure.

Interviewée par Channel Nine, cette Australienne, dite de souche, qui a répondu à l’appel irrépressible d’Allah, au grand dam de la sénatrice anti-islam qui, emportée par sa folie furieuse, risque fort de crier à l’épidémie, a condamné sa stratégie de la diabolisation honteuse et irresponsable.                        

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« Pauline Hanson a créé, dans la société où j’ai grandi, une culture de la peur. Aujourd’hui, je dois l’avouer, j’ai peur de marcher dans la rue, accompagnée de mon petit enfant, en étant voilée, et notamment quand je passe dans des banlieues à prédominance blanche », a-t-elle confié, avant de préciser la mort dans l’âme : « Je n’ai pas d’autre choix, pour assurer ma propre sécurité et celle de mon enfant,  que de retirer mon hijab dans certains endroits de Sydney, et dans les villes voisines. Je ne devrais pas avoir à faire ça dans mon propre pays, qui est multiculturel par excellence ».

Voyant en Pauline Hanson le pendant féminin du vil démagogue Donald Trump, Sara a tenu également à rétablir la vérité face à ses mensonges éhontés qui font passer les musulmans pour des éternels profiteurs et assistés : « J’ai de nombreux amis musulmans, et tous, qu’ils soient issus d’Iran, d’Irak ou du Pakistan, travaillent très dur, ici, en Australie, pour subvenir aux besoins de leur famille », s’est-elle exclamée, sur un ton indigné.

Après avoir manifestement renoncé à jouer les sénatrices de la paix sociale, désireuses de lire le Coran (en diagonale, sans doute…) pour établir des passerelles de compréhension, au-dessus des torrents de haine, une évidence saute aux yeux : Pauline Hanson, redevenue égale à elle-même, n’est jamais plus crédible que quand elle désigne à la vindicte ses victimes expiatoires toutes désignées.

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