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Jérusalem : crise des portiques ou éruption du chaudron colonial ?

Dans la nuit du 24 juillet, Benyamin Netanyahu a décidé de retirer les portiques de la discorde aux abords de l’Esplanade des mosquées au profit d’un système de surveillance aux contours encore flous mais que l’on sait plus discret. Israël a écouté les recommandations de son service de sécurité intérieur, le Shin Bet, qui martelait depuis plusieurs jours qu’ils ne constituaient pas un outil efficace pour lutter contre l’insécurité rampante sur l’Esplanade, alors que cinq Palestiniens et trois colons ont été tués depuis vendredi. Israël s’est plié aux injonctions de la communauté internationale, appelant courageusement au respect du statu quo de 1967 confiant la gestion de la sécurité du Haram el Sharif (le noble sanctuaire) à la Jordanie. Un retour au calme est annoncé, les passions religieuses des Palestiniens ayant été satisfaites. Ouf. Circulez, il n’y a plus rien à voir.
Voici, en substance, ce que l’on pouvait lire ce matin dans la plupart des grands titres de presse internationaux. Brillaient par leur absence toutes références explicites aux effets de la colonisation forcenée de Jérusalem depuis son annexion en 1967 et de la situation catastrophique à Gaza, que le blocus et la pénurie organisée d’électricité continuent d’asphyxier, comme si rien de tout cela n’était lié. C’est à se demander si le bureau de presse de Netanyahu ne leur a pas mâché le travail…
Commençons par appeler un chat un chat. Ce à quoi nous avons assisté à Jérusalem est un acte massif de désobéissance civile. Les Israéliens ont joué la carte de la sécurité pour s’assurer d’un contrôle plus étroit des abords de l’Esplanade, rompant de fait avec la logique du statu quo et faisant peser comme à son habitude la responsabilité de l’assassinat des policiers israéliens sur l’ensemble de la population palestinienne de Jérusalem. Mais les Palestiniens ont refusé de jouer le jeu de cet humiliant et inutile contrôle de sécurité. La désobéissance civile a ratissé bien plus large que le refus d’islamistes supposés, comme voudrait nous le faire croire l’extrême-droite religieuse et nationaliste israélienne, toujours prompt à instrumentaliser le fait religieux pour mieux dépolitiser l’analyse des mobilisations populaires palestiniennes – et, ainsi, dédouaner la puissance occupante et colonisatrice de toute responsabilité.
La solidarité active des Palestiniens chrétiens, venus nombreux aux abords de l’Esplanade des mosquées protester contre l’érection des portiques de sécurité, montre bien que la violation de la souveraineté des lieux saints musulmans n’est pas qu’une question strictement religieuse. L’opposition multiconfessionnelle à la provocation intrusive des forces de sécurité israéliennes nous rappelle que c’est d’une lutte de libération nationale dans un contexte colonial qu’il s’agit, d’une lutte contre l’accaparement de la seule partie de la Palestine qui ne soit pas sous contrôle israélien, d’une lutte contre l’effacement de leur présence historique et politique à Jérusalem, d’une lutte contre une étape supplémentaire de la colonisation de leur ville. Mais de tout cela, pas un mot.
Depuis la conquête de la partie orientale de la ville en 1967, Israël a fait de « Jérusalem réunifiée la capitale éternelle et indivisible du peuple juif ». Mesure-t-on la violence raciste de cette déclaration ? Réalise-t-on l’étendue des politiques publiques de dépossession déployées à l’encontre des « résidents permanents » palestiniens qui, pourtant soumis aux mêmes impôts que les Israéliens, ne disposent d’aucun droit politique, d’aucune protection juridique contre la violence des colons et des arrestations arbitraires de la police, d’aucune autorisation pour assurer le bon développement de leur communauté ? Nous contenterons-nous d’une opposition de principe à la colonisation de peuplement de la partie orientale de la ville à chaque annonce de construction de nouveaux blocs de logement, judaïsation de fait visant à rendre impossible la perspective d’en faire un jour la capitale d’un Etat palestinien souverain ?
Mais de tout cela, pas un mot. De la menace proférée par Tzachi Hanegbi, ministre de la coopération régionale et proche de « Bibi », menaçant les Palestiniens d’une troisième Nakba – c’est à dire d’une expulsion massive et donc d’un nettoyage ethnique – s’ils ne rentraient pas dans le rang, là non plus, pas un mot. Emmanuel Macron préfère garder le silence. C’est vrai qu’il avait déjà tout dit en annonçant, l’air grave, en présence de son « cher Bibi », « que l’antisionisme est une forme réinventée de l’antisémitisme ». L’Union Juive Française pour la Paix tient à apporter tout son soutien aux Palestiniens en lutt e à Jérusalem.
Le Bureau national de l’UJFP le 25 juillet 2017

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8 commentaires

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  1. Sans le mythe de l’Holocauste, l’État raciste et colonialiste d’Israël n’existerait pas, et le monde serait plus agréable à vivre. Cet État est armé et soutenu par une superpuissance les États-Unis, où les médias, sous contrôle juif, remâchent, à longueur de journée, l’histoire de l’Holocauste en guise d’excuse à la politique criminelle d’Israël.
    Israël tente de comprendre que les Occidentaux ne croient plus à ses larmes de crocodiles, qu’ils commencent à se démarquer de sa vision apocalyptiques, ses allégations ne résisteront pas devant le cours normal de l’histoire, la victimisation à outrance par la ruse, le chantage, les sournoiseries, que prône Israêl est devenue inacceptable par tout le Monde, sans compter les innombrables sites Internet qui font de la propagande auprès des Juifs français pour aller chasser l’ en Palestine occupée
    Sans les palestiniens (au demeurant les seuls descendants réels des hébreux et les seuls à rester sur place, quitte à en mourir.), revendiquant tous un attachement à une solution a deux états et affirmant qu’il n’existe pas d’autre solution pour construire une paix durable.
    Mais comme toujours les extrémistes sionistes n’acceptent aucune discussion réelle avec les palestiniens. Ce refus est souvent motivé par la peur que l’état d’Israël soit condamné à disparaître si un état palestinien arrive à s’imposer à ses côtés.
    Or la justice, contre toute sorte d’apartheid sous une piètre démocratie (Netanyahu pharaon dirige le pays depuis plus d’une décennie), implique la disparition de l’état israélien malgré ses taupes infiltrées dans toutes les organisations mondiales.
    Conclusion, je pense que la vérité va apprendre à Israêl que ;
    “Jamais encore la vérité ne s’est accrochée au bras d’un intransigeant.” Comme disait Friedrich Nietzsche
    http://kadbehar.unblog.fr.over-blog.fr/

  2. Ok mais dans ton analyse tu ne tiens pas comte de la guerre entre les sunnites et les chiites Les sunnites sont prets à se battre aux coté d’israel contre l’axe de résistance qu’ils qualifient de terroristes comme les occidentaux En cela ils apparaissent comme DES COLLABOS !!!

  3. retour aux frontières de 67 ?
    Non non
    Il faudrait imposer le Retour au partage de la palestine de l’ONU en 1948.
    Mais ceci ne se fera pas sans une guerre qui, à défaut d’être au moins régionale, sera mondiale.
    D’un coté l’axe de la résistance Iran -Irak – Syrie soutenue par la Russie et la Chine, contre l’Otan et les pays inféodés (Arabie des saouds, les EAU, la Jordanie et Israel) aux états unis qui ne cesse d’entretenir la stratégie de la tension pour contrer la montée en puissance de la chine et de la Russie.
    Ce Conflit entrainera la disparition de l’état d’Israel, la fin de règne des saoud et du roi de Jordanie.

  4. Je dirai plutot retour à 1917, les juifs n’ont pas été inclus dans le pacte de paix du temps du Khalife Omar et c’était plus à la demande des Chrétiens qui en avaient marre de leur agissement.
    Pour etre juste, il n y a jamais eu de conflit religieux musulmans Chrétiens, par contre les juifs vivent dans dans la colère d’Allah et c’est leur quotidien, les musulmans ne sont pour rien.
    La Sourat la Fatiha du Coran parle des égarés (Chrétiens), chacun est libre de s”égarer et ce n’est pas un facteur de désordre. et parle aussi de ceux qui ont subi la colère d’Allah (les fils d’Israel).
    Un sioniste au milieu d’une nation animale , sèmera le désordre.

    • Les palestiniens récupéreront leur terre et leurs maisons quand l’entité sioniste baignera dans son sang.
      Quand les israéliens verront l’armée de musulmans en colère, ils voudront négocier la paix pour la première fois de leur vie, mais ce sera trop tard, la colère accumulée depuis trop longtemps s’abattra sur eux.
      Les musulmans cette fois ci ne les protégeront pas, comme ils l’ont fait contre les espagnols, ou contre les nazis.
      Allah faites que je sois vivant le jour où tu détruiras cette chose.

      • SalamWK, vous avez raison la colère monte de plus en plus chez les musulmans. En 1969 golda meir (1er ministre sioniste) avait dit à l’époque :”Quand la mosquée AL-Aqsa a était brûlé, je n’ai pas réussi à dormir la nuit car je pensais que les Arabes allaient entrer en Israël en foules de tous les côtés …Mais quand vint le matin et que rien ne s’est passé, j’ai alors compris que nous pouvons faire tout ce que nous voulons car cette communauté dort” ndlr; Golda Meir, Premier ministre, 1969.

      • Les musulmans sunnites sont complices des crimes contre LA PALESTINE il n’est qu’à voir l’ARABIE SAOUDITE CRIMINELLE envers le peuple yéménite C’est ce qui fait la force d’israel en passe de régulariser ses relations avec ces pays sunnites corrompus ! Le premier combat des musulmans sunnites devraient être de libérer les terres saintes de cette clique de FACHOS MOYENNAGEUX qui malheureusement discréditent tous les sunnites !!!

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