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Allemagne : la circoncision pour raisons religieuses jugée illégale

Abattage rituel, circoncision, la France et l’Allemagne, les deux poids lourds européens, ou du moins ce qu’il en reste, semblent s’être donné le mot pour stigmatiser deux rituels musulmans, qui présentent pourtant l’immense désavantage de toucher par ricochet la communauté juive chez qui, comme par enchantement, ces mêmes maux ne produisent pas les mêmes effets…

Tout est dans la nuance, le casher, oui, le halal oui, mais… Quant à la circoncision, que l’on tend insidieusement à amalgamer avec l’excision, la justice allemande vient de faire sensation à travers un jugement qui est un summun de l’entrave à la liberté individuelle et religieuse, au risque de susciter un tollé tous azimuts, même si en l’occurrence seul l’islam était sur le banc des accusés.

C’est le cas d’un petit garçon musulman de 4 ans, admis aux urgences pour des saignements après avoir été circoncis par un médecin généraliste de Cologne, qui est à l’origine de cet emballement judiciaire

Pour faire jurisprudence, le jugement du tribunal de grande instance de Cologne a surtout fait la démonstration d'une ingérence inédite dans la sphère religieuse, en prenant le risque d'attiser les préjugés et les confusions les plus funestes. La  circoncision d'un enfant est désormais considérée comme une blessure corporelle passible d'une condamnation en justice : "Cette modification est contraire à l'intérêt de l'enfant, qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse", selon ce jugement.

Les droits des parents en matière d'éducation et de liberté religieuse ne sont pas bafoués s'ils attendent que l'enfant soit en mesure de décider d'une circoncision comme "signe visible d'appartenance à l'islam", poursuit le tribunal.

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Depuis, la controverse ne cesse d’enfler en Allemagne, musulmans et juifs ne décolérant pas, l’affaire prenant même une nouvelle ampleur avec la critique cinglante du ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle : "L'Allemagne est un pays tolérant, sans préjugés, où la liberté religieuse est solidement établie et où les traditions comme la circoncision sont considérées comme une expression du pluralisme religieux", a-t-il déclaré avec force.

De leur côté, les représentants des catholiques et des protestants ont également fustigé la décision de Cologne. Pour la Conférence épiscopale catholique, l'évêque Heinrich Mussinghoff a évoqué "une atteinte grave à la liberté religieuse", tandis que pour l'Eglise évangélique allemande, Hans Ulrich Anke a insisté sur "le droit fondamental de l'enfant à l'intégrité physique" qui doit tenir compte de la liberté religieuse et "du droit des parents à choisir l'éducation de leurs enfants".

 

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