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Zahra Lari, la première patineuse voilée, n’ira pas aux Jeux Olympiques mais se réjouit de sa progression

Elle rêvait de virevolter avec la grâce aérienne qu’on lui connaît sur la patinoire de Pyeongchang, en Corée du Sud, mais Zahra Lari, 22 ans, la première patineuse voilée du désert qui brise la glace et les préjugés partout où elle se produit, n’entrera pas encore dans la légende des prochains Jeux Olympiques d’hiver de 2018.
La ballerine coiffée d’un hijab qui s’est découvert une véritable passion pour le patinage artistique à l’âge de 11 ans, fascinée par l’héroïne de Disney « Une princesse sur la glace », n’aura pas l’occasion de rivaliser avec l’élite mondiale sous les couleurs des Emirats arabes unis, car elle n’a pas franchi le cap des qualifications lors du très sélectif Trophée Nebelhorn, organisé samedi dernier à Oberstdorf, en Allemagne.
Déçue mais pas désillusionnée, Zahra Lari, à peine remise de ses émotions, a toujours des étoiles dans les yeux à l’évocation des prestigieux anneaux olympiques, prête à rechausser ses patins pour mieux rebondir d’ici à quatre ans.
Forte du soutien de ses parents qui l’entourent de leur affection dans ce moment difficile, l’élégante athlète qui a glissé avec aisance des immenses dunes de Rub al Khali, dans la péninsule arabique, vers les patinoires les plus prisées du monde, enveloppée dans un habit de lumière qui attire tous les regards, préfère se réjouir de ses premières grandes victoires remportées sur elle-même, sur les réticences de son père Fadhel à l’égard de la pratique sportive, et sur la position de la Fédération internationale de patinage concernant le port du hijab.

Encouragée à ne pas renoncer à son rêve olympique par ses parents qui ont créé le premier club officiel de patinage artistique aux Emirats arabes unis, la patineuse voilée du désert, choisie par Nike pour faire partie des égéries arabo-musulmanes de sa campagne « What will they say about you ? », a toujours le feu sacré. Elle n’a rien perdu non plus de sa détermination à faire évoluer les mentalités au sein de sa fédération sportive, inspirée par l’exemple de la FIFA et de la FIBA qui ont levé l’interdiction du port du hijab sur les terrains de football et de basket-ball.
« Je suis fière et heureuse de ce que je réalise sur la glace », a déclaré Zahra Lari qui non seulement sait tirer les leçons de ses échecs, mais estime que sa participation à chaque grande compétition internationale constitue une avancée significative dans la cour des grands. Ce n’est pas elle qui recule sur la glace, mais plutôt les noirs fantasmes entourant le port du voile à chaque fois qu’elle s’élance, ses patins aux pieds, sous les feux des projecteurs.

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5 commentaires

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  1. Tout à fait d’accord avec Nassim: qu’est ce qui est choquant ?
    Je vois une jeune fille gracieuse, vêtue pudiquement qui a fait une jolie représentation. Ce sont toujours les femmes qui sont les 1 ères à décourager leurs semblables, c’est malheureux.

  2. Comment voulez-vous que cette perle soit autorisée à participer aux jeux olympiques quand on lit des messages aussi négatifs que celui publié par Djamila par exemple. Quant à notre élégante sportive, je lui souhaite bon courage et beaucoup de persévérance.

    • Nassim, ce n’est absolument pas un message négatif. J’ai regardé la vidéo et j’ai été choquée par sa tenue. Ce n’est pas cela le hidjab.
      C’est soit la patinoire, soit la religion. Vu les poses prises, on ne peut qu’être choquée.
      Si vous ne l’êtes pas, libre à vous.

  3. Franchement, c’est quoi ce voile ?
    Elle craint de montrer ses cheveux mais elle ne craint pas de montrer ce qui ne doit pas être montré ?
    De qui se moque t-on ? Pourquoi être si hypocrite ?
    (Et j’espère que je ne serai pas censurée sous prétexte que vous ne serez peut être pas d’accord avec moi).

    • Preuve s’il en est que les musulmans sont aujourd’hui confrontés à deux problèmes :
      – Accepter des aspects de la religion en suivant aveuglément des coutumes dont ils ne comprennent pas le sens
      – Accepter des aspects extérieurs à la religion sous la pression du monde moderne, bien souvent sans même s’en rendre compte
      Rares sont en effet ceux qui étudient vraiment l’Islam, comprennent le sens réel de ses injonctions et se protègent par la même occasion des propagandes étrangères. La solution est pourtant là, sous nos yeux.

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