Lundi matin, des dizaines de journalistes étaient présents à l’inauguration du QG de campagne de Dominique de Villepin. Toujours populaire dans le monde arabe en raison de son discours à l’ONU contre l’invasion de Irak, le diplomate de carrière est crédité dans la course à la présidentielle de seulement 3% des intentions de votes selon un dernier sondage. Pourquoi alors un tel engouement persistant de la part de la presse écrite et audiovisuelle ? Fidèle soutien de Jacques Chirac, l’homme est probablement le meilleur ennemi de Nicolas Sarkozy. Au-delà de la différence de style, des conceptions antagonistes de la politique étrangère – notamment à l’égard de Washington et de Tel Aviv – distinguent encore les deux adversaires. Les méandres et les instrumentalisations de l’affaire Clearstream ont publiquement entériné un mépris mutuel entre le président de la République et l’ex-Premier ministre.
Oumma est parti à la rencontre de Dominique de Villepin et de ses alliés. Outre le candidat et fondateur du parti République solidaire, nous avons également interrogé l’ancien ministre Azouz Begag, l’ex-avocat Karim Achoui, le militant Mohrad Laghrari et l’élu municipal Azzedine Ouis. Amer envers le PS et hostile à l’UMP, l’électorat de banlieue d’origine immigrée demeure cependant – et malgré sa propension à l’abstention – une cible incontournable pour tout candidat à la magistrature suprême. A l’instar de son mentor Jacques Chirac, parti en campagne électorale de manière presque marginale avant de devoir finalement remporter le scrutin de 1995, Dominique de Villepin peut toujours espérer remonter la pente. Surtout en cas de désistement brutal d’un candidat majeur ou d’un quelconque bouleversement dans la vie politique française d’ici le mois d’avril. Cavalier solitaire et féru de poésie, l’enfant de Rabat n’a peut-être pas dit son dernier mot.
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