L’idée créative qui a germé dans l’esprit de Rayouf Alhumedhi, une Saoudienne de 15 ans résidant à Berlin, en vue de valoriser la communauté musulmane, a fait son chemin auprès du consortium Unicode, chargé de renouveler chaque année la collection d’émoticônes qui parsèment, égayent, à moins qu’ils ne soient d’humeur chagrine, les courriels, SMS et autres MMS.
Le symbole visuel d’une femme en hijab, testé et approuvé en haut lieu, s’apprête à débarquer sur les iPhone, smartphones Androïd, Facebook ou encore Skype, en se frayant une voie dans l'univers numérique constellé de smileys et de petites images fixes et animées.
Le souhait de l’adolescente de s’identifier à un émoticône qui lui ressemble, ainsi qu’à des millions d’autres musulmanes dans le monde, en faisant de surcroît « un pas en avant vers la tolérance et la diversité », selon ses propres termes, a rencontré un écho favorable au sein de la direction d’Unicode qui aspire, de son côté, à promouvoir le multiculturalisme et le vivre-ensemble. Une volonté qui s’est concrétisée l’année dernière, sous la forme d’émoticônes ethniques censés être le reflet de nos différences visibles sur la vaste Toile invisible.
A l’heure où, dans le monde réel, l’islamophobie galopante n’en finit pas de gagner du terrain, l’apparition d’une femme en hijab, dans le monde virtuel, est un signe assurément positif qui ne manque pas cependant de piquant… Et l’on entend d’ici les « Aïe ! » courroucés de certains internautes, dont des têtes d’affiche du populisme européen et américain, qui crieront à l’islamisation de la cybersphère, après s’être époumonés dans l’espace public en entonnant la même antienne grinçante.
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