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Une Bruxelloise voilée, renversée sur la route, a-t-elle été victime d’un acte criminel ?

Un chauffard de la route, coupable d’un délit de fuite accablant, aurait-il délibérément foncé, lundi matin, sur une Bruxelloise voilée en train de traverser sur un passage-piéton ?

Tourmentée par cette hypothèse entêtante dont la vraisemblance se renforce au fil des jours, la victime meurtrie dans sa chair et son âme par cette collision effroyable qui l’a fauchée sur le chemin qui la menait à son travail, et qui n’est pas sans rappeler celle qui a récemment traumatisé une étudiante américaine revêtue d'un hijab, a relaté les faits à la RTBF.

 "Il était aux alentours de 9 h, lorsque je me trouvais à hauteur du magasin Decathlon. J'ai voulu traverser au niveau du passage-piétons quand l'accident s'est produit ", a-t-elle indiqué, renchérissant : "le conducteur à l’arrêt me fait un signe de la main pour que je traverse. Je me suis alors avancée, j'ai regardé de l'autre côté pour voir si aucune voiture ne venait en sens inverse et c'est là que tout bascule."

Et de poursuivre, tremblante d'émotion er hantée par l’idée obsédante selon laquelle cet acte criminel aurait été commis en représailles aux attentats de Paris : "Il me percute et m'écrase le pied gauche avec sa roue. Il a bien vu qu'il m'avait heurtée mais il ne s'arrête pas. Il part et prend la fuite.J’étais vraiment en état de choc, je n’arrivais pas à comprendre le pourquoi de l’acte. Mais avec ce qui s'est passé lundi, je m'interroge, notamment vu le contexte des récents attentats de Paris." Heureusement, parmi les témoins de l'accident, figure un de ses collègues, qui sera entendu par la police.

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La jeune belge de 27 ans, qui n’avait jamais été confrontée à la fureur islamophobe capable du pire, à tel point qu’elle reprochait même à ses coreligionnaires voilées de succomber à la « paranoïa », regrette aujourd’hui d’avoir eu de telles pensées, alors que la terrible réalité vient de leur donner raison. "Maintenant que cela m'est arrivée, je ne sais pas quoi penser. L'automobiliste m'a vue, s'est arrêté, m'a laissée passer et puis a foncé. Je ne comprends pas pourquoi il a fait cela si ce n'est parce que je porte un voile", a-t-elle déclaré, en proie à l'incompréhension mêlée de peur.

De son côté Mustapha Chaïri, le président du Le Collectif contre l'Islamophobie en Belgique, saisi du témoignage de la victime, a commenté avec gravité : "Les faits d'islamophobie visant les femmes parce que voilées, donc plus visibles, sont en augmentation en Belgique. Autre constante, celles-ci, plus vulnérables, éprouvent une plus grande crainte à introduire une plainte."

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