A l’instar du floridien Muhammad Zakir Khan, on peut être professeur de rhétorique et pas moins féru de jeux vidéo depuis l’enfance, impatient de se jeter dans la nouvelle arène de bataille en ligne "Paragon" dévoilée, en décembre, par les studios Epic Games, afin de se mesurer à des rivaux et se glisser dans la peau d'une pléiade de personnages.
Passé maître, au fil des années, dans l’art de guerroyer virtuellement, cet enseignant, connu également sous sa casquette de directeur exécutif du « projet de transparence et de responsabilité » au sein de la communauté musulmane de Floride, n’imaginait pas qu’un obstacle rédhibitoire viendrait contrarier sa participation et gâcher l’un de ses passe-temps favoris : l’interdiction de s’inscrire en raison de son patronyme figurant sur une liste noire.
A peine avait-il fini de taper son nom dans l’écran d’accueil que les portes du jeu se sont immédiatement refermées devant lui, lui bloquant l’accès de manière irrémédiable. Persona non grata dans la fosse aux lions en 3 D d’Epic Games, Muhammad Zakir Khan, stupéfait, apprendra un peu plus tard par le responsable du studio américain qu’il avait interrogé via Twitter, qu’il devait son rejet à la similitude de son patronyme avec celui du financier d’un groupe militant pakistanais classé "terroriste".
Blacklisté par l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) qui ne badine pas avec les ressemblances patronymiques contenant le nom « Khan », le professeur d’éloquence du Broward College a refusé d’endosser le rôle du joueur frustré capitulant devant une injustice flagrante et bien réelle. Et ce n’est pas l’attitude intraitable de l’avocat des sanctions de l’OFAC, basé à Washington, qui l’a fait renoncer à réhabiliter son honneur sali. « Si vous êtes sur cette liste noire, personne aux Etats-Unis n’est alors autorisé à effectuer des transactions avec vous », lui avait lancé Kaveh Miremadi de manière péremptoire.
Après avoir bataillé ferme pendant plusieurs jours dans la dure et kafkaïenne réalité administrative de la lutte anti-terroriste, c’est un Happy end qui devrait prochainement conclure l’exclusion sans fondement de "Paragon" de Muhammad Zakir Khan, lequel est fin prêt pour faire sa grande entrée dans son arène imaginaire et virevolter d’un personnage à l’autre.
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