A l'heure où l’islamophobie frappe partout, de plus en plus fréquemment et aveuglément, avec une violence décuplée, verbale comme physique, s'en prenant indifféremment aux lieux de culte musulmans et aux fidèles, les aveux d’un jeune militaire de 23 ans, galvanisé par le jusqu'au-boutisme de l’extrême droite radicale, font frémir tout en procurant un sentiment de soulagement car ils révèlent au grand jour la réalité d’un fléau dont la propagation sera désormais plus difficile à minimiser ou à nier. Quant à la polémique sémantique montée de toutes pièces, les puristes pourront toujours continuer à s’enliser dans la stérilité de leurs pensées, en vase clos, loin des affres de leur époque…
Un jeune sergent de l'armée de l'air, décrit comme « proche des idées de l’extrême droite radicale », qui avait été récemment interpellé sur la base aérienne de Lyon-Mont Verdun, est passé aux aveux après quatre jours de garde à vue aux mains de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI). Ce dernier a reconnu avoir projeté de faire feu sur la mosquée des Minguettes, dans la banlieue lyonnaise, à l'occasion de la fin du ramadan. Il a été mis en examen pour « détention de munitions de quatrième catégorie en relation avec une entreprise terroriste" et "dégradation de lieu de culte en relation avec une entreprise terroriste", et placé en détention provisoire, comme l’a annoncé officiellement le ministère de l’Intérieur.
Le CFCM, par l’intermédiaire de son président de l'Observatoire contre l'islamophobie, Abdallah Zekri, s'est "félicité que cet individu ait pu être arrêté avant d'avoir pu commettre un autre acte ignoble visant la communauté musulmane", auprès de l’AFP, en soulignant que "Les actions anti-musulmanes ont augmenté de 50% au cours du premier semestre de cette année". "Il est bon que des individus pareils soient mis hors d'état de nuire", a-t-il commenté.
Le suspect était déjà passé à l’acte, confessant également que, dans la nuit du 20 au 21 août 2012, il avait lancé un cocktail molotov sur la porte de la mosquée de Libourne, en Gironde, qui fort heureusement n'avait occasionné que peu de dégâts et fait aucune victime. Selon les sources proches de l’enquête, c'est son entourage, inquiet de sa radicalisation, qui a alerté les forces de l’ordre sur ses agissements, après avoir découvert des documents accablants.
Selon la même source, le jeune homme aurait tenté à trois reprises, sans y parvenir, de contacter Maxime Brunerie, le jeune militant d'extrême-droite auteur, le 14 juillet 2002, d'une tentative d'attentat contre le président Jacques Chirac lors du défilé sur les Champs Élysées. Pour compléter le tableau, le suicide, le 21 mai devant l'autel de Notre Dame, de l'historien d'extrême-droite Dominique Venner l'aurait beaucoup affecté, tant il admirait les travaux du grand homme…
Dans un communiqué officiel, Manuel Valls "félicite les agents de la DCRI pour leur enquête ayant permis de mettre préventivement à la disposition de la justice et hors d'état de nuire" ce suspect. "Le ministre de l'Intérieur réitère son engagement le plus résolu à lutter contre toutes les violences s'inspirant des idéologies les plus extrémistes, qui portent atteinte aux valeurs de la République et qui ont pour seul objectif de créer des tensions dans la société et de propager un climat de haine", stipule le communiqué, avant de conclure : "Aucune tolérance ne sera admise".
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