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Un agent d’escale d’Orly récupère son badge d’accréditation après en avoir été privé brutalement. Ismaël témoigne

Ce mercredi 22 juillet 2015 est indéniablement un grand jour pour Ismaël, ce père de famille de 35 ans, honorablement connu dans la localité d’Athis-Mons où il réside depuis plusieurs années, en plein coeur de l’Essonne, car il met enfin un terme à une situation préjudiciable qui l’a plongé, lui et les siens, dans un profond désarroi psychologique et financier.

Un mercredi d’été à marquer d’une pierre blanche pour cet agent d’escale aguerri de l’aéroport d’Orly, passionné par son métier et très investi dans son travail, qui désespérait de pouvoir récupérer son précieux badge d’accréditation dont il était privé depuis 10 longs mois, à la stupeur générale. C’est désormais chose faite, comme l’illustre la photo ci-dessous !

Ce véritable sésame, qui lui rouvre les portes du transport aérien et éclaircit son horizon professionnel assombri par une décision préfectorale vécue comme une douloureuse injustice, est de nouveau en sa possession pour son plus grand soulagement, celui de son épouse et de ses trois jeunes enfants.

« Al Hamdoulillah ya Rabbi al ‘Alamine », s’est exclamé Ismaël joint ce matin par téléphone, la voix étranglée par l’émotion, heureux de nous faire parvenir la preuve en image de son intégrité et de son honneur réhabilité, comme l’attestaient son casier judiciaire vierge et son parcours sans fautes.

Son immense soulagement est partagé pleinement par Rachid Bechtola, le directeur de l’entreprise de travail temporaire qui l’emploie depuis 2002, intarissable d’éloges sur les qualités humaines et les compétences de son agent modèle, ainsi que par ses collègues d’Orly qui, après avoir été nombreux à faire bloc derrière lui, attendent son retour avec impatience. Pas moins de 124 attestations plaidant en sa faveur, à laquelle s’est ajoutée celle de son employeur, ont été adressées à la Préfecture du Val-de-Marne.

« La décision de lui refuser son habilitation et les raisons invoquées sont abracadabrantesques », a déploré au téléphone Rachid Bechtola, qui fut lui aussi abasourdi par le veto opposé soudainement, en février 2015, à sa demande classique de renouvellement de l’habilitation d’Ismaël qui était arrivée à échéance. Un veto préfectoral survenu à la suite de l’enquête réglementaire d’une durée de trois mois.

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Pourquoi lui, cet employé décrit de la bouche même de son responsable comme « exemplaire, indispensable, très proche de la jeune génération et passeur de flambeau dans l’âme »,  pourquoi maintenant, après des années de bons et loyaux services, et plus encore pour quels vrais griefs hormis ceux, incompréhensibles et collant si peu avec le profil du personnage, mis en exergue par le Sous-Préfet ?  

"Considérant qu’il ressort de l’enquête administrative de police effectuée par la DPAF de l’aéroport de Paris-Orly, en date du 06/02/2015,  dans le cadre de la demande d’habilitation de Monsieur Ismaël… que le comportement et la moralité de ce dernier ne sont pas compatibles avec sa fonction en zone de sûreté à accès réglementé, la demande d’habilitation de Monsieur Ismaël… est refusée", c’est en ces termes que la carrière d’Ismaël a subi un coup d’arrêt brutal et que ses moyens de subsistance en ont été gravement affectés, sa femme ne travaillant pas.

Sous le choc à la lecture de ce courrier sans appel qui mettait en péril son avenir et tout ce qu’il avait construit à la force du poignet, Ismaël s’est alors immédiatement tourné vers le CCIF pour l’aider à surmonter cette épreuve et surtout à comprendre ce qui avait pu motiver une telle sanction.

Grand bien lui en a pris puisque son affaire a été prise très au sérieux par son interlocutrice privilégiée du CCIF, une juriste prénommée Miriam dont il loue la capacité d’écoute, le soutien, tant moral que spirituel, et les conseils avisés, ainsi que par son avocate chevronnée, Me Gafsia Nawel, qui a eu gain de cause en mai dernier devant le tribunal administratif, lors de la première plainte en référé visant à faire annuler la décision de la Préfecture. Celle-ci, résolue à ce que justice soit rendue à son client, poursuit actuellement sur sa lancée dans le cadre d’une deuxième plainte pour obtenir des dommages et intérêts.

Le 10 juillet 2015, c’est avec fébrilité qu’Ismaël a décacheté l’enveloppe de la Préfecture du Val-de-Marne, envahi par l’émotion en découvrant la bonne nouvelle dont elle était porteuse, même si son caractère très provisoire fait encore peser sur lui une épée de Damoclès, source d'une précarité oppressante : « Après une nouvelle étude votre dossier, j’ai décidé de vous accorder l’habilitation demandée pour une période de six mois à compter de la date de notification de la présente lettre ».

Tout à sa joie de pouvoir à nouveau arborer son badge d’accréditation, c’est un agent d’escale, mais aussi un mari et jeune papa toujours en quête de vérité sur son dossier et sur ce fameux pourquoi du comment qui le tourmente, qui s'apprête à reprendre le chemin de l’aéroport d’Orly et réintégrer une équipe à laquelle il a cruellement manqué. Ismaël a choisi de témoigner sur Oumma son infinie reconnaissance aux hommes et femmes de bonne volonté qui ont été à ses côtés tout au long de ces heures difficiles.

Le mot de la fin lui revient : « En tous les cas, Merci à Allah d'abord et avant tout, et également au CCIF, en particulier à ma soeur la juriste Miriam pour son soutien total tant au niveau moral, spirituel que judiciaire, et à mon avocate Maître Gafsia Nawel, car cette victoire n'aurait jamais eu lieu sans elles. Je n’oublie pas mes 76 collègues de travail qui ont attesté OFFICIELLEMENT de ma bonne moralité et mon bon comportement. Un grand merci à Linda (qui vaut 1 000 hommes), à Hawa Ghar
iba, Kawthar sans oublier mes soeurs et mes frères en Allah, et l'ABPE qui m'a apporté un grand soutien, notamment mon directeur Yasser et Adil. A toutes et tous (sans distinction de religion) : Qu'Allah vous donne une vie heureuse comme vous m'avez rendu heureux, moi et ma famille. S’il y a du positif dans cette épreuve, c’est bien de m’avoir ouvert les yeux, en me permettant de différencier les personnes lâches de celles qui valent de l'or, des diamants
».

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