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Le président de la mosquée de Pessac arrêté pour être expulsé. Son avocat s’indigne et contre-attaque

Quelques jours après une décision de justice qui lui était favorable, puisqu’elle ouvrait la voie à sa régularisation, c’est un total revirement de situation qui a pris par surprise chez lui, Abdourahmane Ridouane, ce jeudi 8 août, aux aurores. 

Le président de la mosquée de Pessac, de nationalité  nigérienne, a été en effet interpellé au saut du lit, dans le cadre d’un arrêté ministériel d’expulsion publié lundi, a confirmé une source proche du dossier. Selon cet arrêté, le ministère de l’Intérieur reproche à Abdourahmane Ridouane, déjà sous le coup d’une assignation à résidence durant la période des Jeux olympiques, la diffusion sur les réseaux sociaux « d’une idéologie hostile aux valeurs et institutions de la République française ».

Les autorités l’accusent également « de publications à teneur antisémite et haineuse à l’encontre d’Israël et des juifs », en relayant notamment, quatre jours après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, un dessin de presse présentant l’organisation islamiste palestinienne comme un mouvement « d’autodéfense » et « dédouanant cette organisation de la dimension terroriste de son action ».

Ce coup de théâtre brutal survient une semaine seulement après que le tribunal administratif de Bordeaux a ordonné aux autorités de « réexaminer » la demande de renouvellement de titre de séjour de M. Ridouane, restée sans réponse, et de lui délivrer un « récépissé » provisoire l’autorisant à travailler en France, selon la décision. En juin, une commission d’expulsion du tribunal judiciaire avait, de son côté, donné un avis consultatif défavorable concernant sa possible reconduite à la frontière.

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Son avocat, Me Sefen Guez Guez, s’est aussitôt insurgé contre cette « nouvelle procédure » qui « s’assoit sur l’avis du tribunal judiciaire et la décision du tribunal administratif de Bordeaux ». « L’État s’organise pour que l’opération soit menée à un rythme tellement rapide que le tribunal ne peut pas intervenir, c’est scandaleux », s’est-il indigné, en annonçant sa ferme intention de déposer un recours en urgence, ce vendredi 9 août, comme le stipule son tweet ci-dessous.

Car chaque heure compte désormais pour son client, Abdourahmane Ridouane qui, sitôt interpellé a été placé en rétention et conduit à l’aéroport de Mérignac pour prendre un vol sous escorte policière vers Paris. Arrivé dans la capitale, il a été dirigé vers le Centre de rétention administrative (Cra) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), à proximité de Roissy-Charles-de-Gaulle. Une expulsion de l’Hexagone rondement menée, au beau milieu des festivités olympiques…

 

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