Brute épaisse sur les pavés parisiens, brute épaisse à la maison, Serge Ayoub, alias Batskin pour ses inconditionnels, nostalgiques du bon vieux temps des bastons de rue et des ratonnades, fait preuve de constance dans l’usage de la manière forte, et c’est en garde à vue à Meudon, après une interpellation qui ne pouvait être que mouvementée, que l’ex-leader des Skinheads à dû expliquer pourquoi il avait pris sa femme pour un punching-ball…
Il a beau s’être relooké pour donner l’image d’un crâne rasé repenti, bien qu’il n’ait plus un poil sur le caillou, sa petite veste de costume, mise à la place de son blouson noir, dissimule mal l’ancien activiste d’extrême droite qui bouillonne en lui, démangé par l’envie de reprendre du service, sa célèbre batte de baseball à la main. Une perspective qui ne serait pas pour déplaire à son admirateur de la première heure, Jean-Marie Le Pen, qui l’avait recruté, en 1990, pour renforcer les rangs de son service d’ordre.
Serge Ayoub refait donc parler de lui dans la rubrique sordide des violences conjugales, dénoncé par sa femme qui l’accuse de l’avoir « giflée », violemment cela va sans dire, après avoir refait surface en juin dernier, lors de l’affaire Clément Méric, ce jeune militant antifasciste tué au cours d’une altercation tragique qui l’opposait à des skins de son âge.
Au bord de l’implosion devant les journalistes des Inrocks, il laissait alors tomber le masque policé pour révéler sa vraie nature, volcanique et fulminante, alors que l’on apprenait que les cinq blousons noirs impliqués dans cette rixe meurtrière étaient sympathisants ou membres des groupuscules qu’il avait fondés, à savoir Troisième Voie et les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR). Des mouvements néo-nazis infréquentables, adeptes de la loi du plus fort, qui ont depuis disparu du paysage, en tout cas en surface, dissous par le gouvernement.
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