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Sarkozy préfère « un excès de censure » que d’être caricaturé

« Je préfère un excès de caricature à un excès de censure ». « Je tiens à apporter mon soutien à votre journal qui s’inscrit dans une vieille tradition française, celle de la satire ». « Il faut défendre le droit de sourire de tout ». On se souvient tous des propos de Nicolas Sarkozy qui est subitement venu apporter son soutien à ses nouveaux amis de Charlie Hebdo dans le procès que lui intentaient la Mosquée de Paris et l’UOIF.

Or dans un article de Véronique Maurus publié dans le Monde (28 avril 2007), on y apprend que le même Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l’élection présidentielle, s’est plaint auprès de Plantu de la façon dont le caricaturiste du Monde le dessinait.

L’attitude du Bushillon de Neuilly-sur-Seine qui se croit déjà élu Président de la République n’est guère surprenante. Partisan d’une république médiatio-bananière, Sarkozy vient encore une fois de prouver que sa défense du « droit de sourire de tout » fluctue en fonction de la tête de celui qui est caricaturé. Brocarder la trombine de Sarkozy équivaut pour ce ce dernier à un crime de lèse-majesté.

Extrait de l’article de Véronique Maurus

Dans un même élan, les lecteurs s’offusquent du brassard rouge et noir, marqué “I. N.” (pour “identité nationale”), dont Plantu affuble régulièrement le candidat de l’UMP, ainsi que des mouches qui survolent son crâne de temps à autre. […] A preuve l’histoire des mouches. Succédant à une série de moustiques nommés “Sarkungugna”, la première apparut sur un dessin du 14 décembre 2005. Jacques Chirac, très ému, déposait une gerbe à la mémoire des esclaves ; dans son dos, un élu UMP en short et casque colonial murmurait une traîtrise à l’oreille du ministre de l’intérieur. Il faisait chaud, la mouche volait bas, un peu par hasard, se souvient Plantu. Lequel fut fort étonné, le lendemain, de voir débarquer un motard en tenue, pour lui remettre une lettre à en-tête du ministère de l’intérieur.

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Nicolas Sarkozy, après des compliments d’usage, disait : “Je n’ai pas manqué de remarquer un détail qui agrémente ma présence sur votre dessin (…) : une mouche. (…) Je sais qu’elles accompagnent généralement la représentation de Jean-Marie Le Pen. (…) J’ignore sincèrement ce qui me vaut un tel traitement, tant je considère avoir, tout au long de ma vie politique, combattu les idées de l’extrême droite : le racisme, l’intolérance, l’antisémitisme et, de manière générale, tout ce qui atteint l’homme dans sa dignité, à commencer par l’esclavage.” Suivait une proposition d’entretien pour dissiper le “malentendu”.

[…]”Bien sûr, le lendemain, j’ai dessiné trois mouches !”, raconte Plantu en riant. Depuis, Nicolas Sarkozy a aggravé son cas en se plaignant auprès de la direction du journal d’avoir été croqué en petit chien, “en roquet”, selon lui, puis d’avoir été affublé du brassard “I. N.”. “Il provoque lui-même la réaction qu’il redoute, note le caricaturiste. Là où il y a une mouche, il en crée trois…”

[ …] Force de l’habitude, les protestations, officieuses ou officielles, ne le touchent guère. “Je ne le vis pas comme une tentative de pression car j’ai la chance d’être soutenu par la rédaction et la direction du Monde.” Mais ailleurs, note-t-il, ce genre de méthode peut marcher. “Sarkozy impressionne tellement que, s’il y a un pétochard dans la rédaction en chef, la liberté du dessinateur est fichue.”

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3232,36-903182@51-853571,0.html

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