L’élégance tout en pudeur, avec une touche de raffinement discret, la mode modeste musulmane suscite un immense engouement planétaire.
Elle a l’art de plaire à un nombre croissant de femmes à travers le monde, musulmanes et non musulmanes, tout en levant le voile sur une réalité encore par trop insoupçonnée ou niée : l’islam n’est pas l’ennemi de la création de vêtements féminins chics et seyants, aussi longtemps qu’ils sont décents, et ne s’oppose nullement à ce qu’ils soient à l’avant-garde des tendances.
En l’espace de quelques années, l’Indonésie, première terre d’islam par sa population, a su imprimer sa griffe sur cette mode islamique singulière, mariant subtilement tradition et modernité, et dotée de prodigieuses potentialités, dont elle a pressenti que seules ses collections de prêt-à-porter seraient modestes, mais pas son succès…
Les autorités, bien inspirées, du plus vaste archipel du globe ont dès lors misé sur ce qui n’était encore qu’une niche économique des plus prometteuses, puisant dans le vivier de créateurs indonésiens et la variété des tissus traditionnels les ressources nécessaires pour en faire une industrie de premier plan.
Près de dix ans plus tard, le pari est d’ores et déjà gagné, puisque le marché extraordinairement florissant de la mode modeste musulmane joue désormais dans la cour des grands – ses prévisions de croissance à l’aube de 2024 dépassaient les 500 milliards de dollars -, quant aux ambitions affichées par l’Indonésie, elles semblent plus que jamais à portée de main : devenir le centre mondial de la mode musulmane.
Où mieux qu’à Paris, la capitale incontestée de la mode, le talent de neuf designers indonésiens pouvait-il éclater au grand jour, et l’attractivité de leurs marques de vêtements briller sous les sunlights ?
C’est fortes de la conviction que Paris demeure l’un des plus formidables tremplins pour renforcer la visibilité de la mode pudique musulmane, 100% made in Indonesia, que la Banque d’Indonésie (BI) et l’Indonesian Fashion Chamber (IFC) y ont récemment organisé un événement prestigieux : l’Indonesian International Modest Fashion Festival (IN2MF), auquel Oumma a eu le privilège d’assister.
Cette grande opération, placée sous l’égide du ministère indonésien des Coopératives et PME et l’Ambassade d’Indonésie à Paris, a été ponctuée de deux temps forts : une exposition à la Salle Wagram, le 7 septembre, et un défilé “Who’s Next” au Parc des Expositions de la Porte de Versailles, du 8 au 10 septembre.
Parmi les éminentes personnalités indonésiennes avec lesquelles Oumma a pu s’entretenir à cette occasion, Ali Charisma, le directeur de l’IFC, s’est réjoui de ce coup de projecteur donné à l’infinie richesse de la culture indonésienne.
« Ce Festival international de la mode modeste indonésienne que nous organisons à Paris, place forte de la mode, et dont nous espérons qu’il deviendra un rendez-vous incontournable, est une vitrine prestigieuse qui révèle au plus grand nombre la richesse de la culture indonésienne, à travers des créations mariant tradition et modernité, notamment grâce à l’utilisation de tissus emblématiques tels que le batik et le tenun », s’est-il félicité.
« Les participants ont pu découvrir des créations écoresponsables, pensées pour minimiser l’impact environnemental, tout en maintenant un haut niveau de qualité », a-t-il insisté.
Croisé dans les allées de cet événement très couru, Son Excellence Mohamad Oemar, l’Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire d’Indonésie auprès de la République française, de la Principauté d’Andorre, de la Principauté de Monaco et de la Délégation permanente de la République d’Indonésie auprès de l’UNESCO, nous a fait l’honneur de répondre à nos questions.
« Ce Festival offre une belle et précieuse opportunité aux designers indonésiens pour montrer toute l’étendue de leur créativité en matière de mode modeste musulmane, ainsi que la profondeur de leur héritage et leur dimension novatrice », s’est enthousiasmé l’ambassadeur d’Indonésie en poste à Paris depuis 2021, avant de souligner : « Je suis aussi heureux que ce grand événement dépasse la simple présentation de vêtements pour constituer une véritable plateforme promouvant plus largement le mode de vie halal ».
Une satisfaction que partage pleinement Juda Agung, le vice-gouverneur de la Banque d’Indonésie, lequel nous a confié, plus que jamais confiant dans l’avenir radieux qui s’annonce : « Ce n’est pas par hasard que nous avons choisi Paris pour mettre en pleine lumière la mode modeste indonésienne. Nous sommes convaincus que c’est à partir de la capitale française que des collaborations commerciales fructueuses et pérennes pourront se nouer, et que la visibilité de notre industrie de la mode musulmane s’en trouvera augmentée à l’international ».
Profitant du podium très prisé de l’Indonesian International Modest Fashion Festival (IN2MF) à Paris, la mode modeste indonésienne a montré qu’elle avait tout d’une grande, et l’Indonésie qu’elle s’était donnée les moyens de ses hautes ambitions.
Ce sont de très beaux vêtements mais les barbus ne les accepteront jamais. Ils attirent trop le regard des hommes.