Elle fait partie des intervenantes de premier plan qui s’exprimeront à Istanbul, les 25 et 26 novembre prochains, lors de la deuxième édition du Sommet consacré à « La femme et à la justice », supervisé par l’Association des femmes et la démocratie (KADEM), l’Américaine Noera Ayaz, directrice du groupe « Les femmes dans l’Islam », travaille d’arrache-pied à la promotion de l’autonomisation des femmes et de la jeunesse musulmanes depuis deux décennies, ayant à cœur de combler le fossé entre les cultures aux Etats-Unis et ailleurs, au gré de ses pérégrinations à travers le monde.
A l’origine de nombreux projets visant à améliorer la place de la femme et à renforcer son rôle au sein de la communauté musulmane, voire au-delà, dans la sphère publique, cette ardente défenseuse de la cause féminine, sortie brillamment diplômée de la Columbia Law School, se fait notamment l’avocate du droit des femmes musulmanes à avoir accès et à se déplacer librement dans les mosquées, accompagnées de leurs enfants, pendant les prières, dont celle de Tarawih.
Sur tous les fronts, Noera Ayaz se bat aussi à coup d’articles de loi pour faire reconnaître les mauvais traitements subis par certaines de ses coreligionnaires et leur obtenir, sans effet de manche mais avec efficacité, un statut légal d’immigration, ainsi qu’une assistance juridique permanente.
Infatigable globe-trotter, ses nombreux voyages à la surface du globe, incluant des séjours au Japon, en Malaisie, en Arabie saoudite, en Thaïlande et en Turquie, lui ont permis de faire un large tour d’horizon des défis majeurs qui se posent à la gent féminine dans la galaxie musulmane. Des défis qui ont une forte résonance chez cette femme active vivant en Virginie, résolument engagée au service de sa communauté et mère attentionnée de deux enfants, laquelle profite de chacun de ses déplacements sous d’autres latitudes pour approfondir sa compréhension de la position de la femme au cœur du monde islamique.
A la veille de prendre la parole à la tribune d’un colloque de haut vol, sur le thème « Les moyens de lutte contre la discrimination et la violence faites aux femmes », Noera Ayaz, qui appelle à interroger le système démocratique occidental, particulièrement américain, pour assurer une meilleure protection des droits des femmes encore trop souvent bafoués, réhabilite avec force la quintessence du message coranique et les nobles valeurs de dignité, de respect, d’égalité que prône le Texte, au fil de ses versets riches de sens.
« Quiconque, mâle ou femelle, fait une bonne œuvre tout en étant croyant, Nous lui ferons vivre une bonne vie. Et Nous les récompenserons, certes, en fonction des meilleures de leurs actions » (sourate 16 verset 97) , se plaît-elle à répéter, en espérant tordre le cou aux préjugés tenaces véhiculés par la propagande médiatique, aussi insidieuse que pernicieuse.
« Chaque pays porte en lui de bons et mauvais exemples de ce que cela signifie d'être une femme dans une société islamique ou non islamique. Je crois que l'alphabétisation, l' enseignement général, la stabilité économique et des relations familiales saines contribuent au développement et au maintien de l' éthos qui respecte les femmes », précise-t-elle.
Revenue enchantée de son escale en Turquie, Noera Ayaz dresse le portrait de femmes turques épanouies et accomplies sur tous les plans, tout à la fois « fortes, pieuses, d’une fidélité sans faille à Allah, chaleureuses, cultivées et aguerries professionnellement », tout en exhortant ses coreligionnaires à prendre exemple sur des personnalités féminines ayant vécu avant et après le Prophète (saws).
« Soyez fortes dans la foi, faites preuve de piété, communiquez avec le Coran et le Prophète, travaillez dur et restez humbles. Etudiez et apprenez d’éminentes femmes, telles que Aisha bint Abu Bakr, Khadija bint Khuwaylid, Fatima al-Fihri, et beaucoup d’autres. Ce sont elles qui doivent être vos sources d’inspiration intarissables », recommande-t-elle avec la bienveillance qui la caractérise, en songeant déjà à de futures actions à mettre en place pour qu’un avenir meilleur s’ouvre devant les femmes musulmanes, qu’elles évoluent en Occident ou en Orient.
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