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New York : des usagers d’un métro s’en prennent à l’agresseur de deux femmes voilées

Vingt-quatre heures après la fusillade sanglante d’Orlando, Amaira Hasan, une jeune américaine de confession musulmane ayant renoncé à porter le voile pour sa propre sécurité, craignait que les lendemains ne déchantent à Manhattan, s’attendant à croiser des regards noirs dans la rue et à essuyer des remarques offensantes à son travail, et c’est gagnée par l’anxiété qu’elle s’était engouffrée dans le métro en ce jour d’après dont elle redoutait les sombres présages.

Ce matin-là, elle n’avait pas eu besoin de contempler le ciel pour y déceler les signes funestes de la haine vengeresse, et lorsque, à peine montée dans la voiture du métro qui, comme chaque jour, était bondée de monde, un homme furibond surgit devant elle pour se répandre en invectives contre deux passagères voilées, elle pensa aussitôt, en son for intérieur, que ses pires craintes étaient hélas avérées.

Amaira Hasan, témoin bouleversée de la scène, l'a relatée sur Facebook et au micro de la chaîne ABC

L’inconnu, la quarantaine revancharde et fielleuse, s’est réclamé, à grands cris, de son militantisme en faveur de Donald Trump pour légitimer son agression verbale, gratuite et outrageante, à l’encontre de deux malheureuses femmes littéralement paralysées par la peur, leur hurlant, entre deux obscénités : « Vous, les deux étrangères terroristes, descendez du train immédiatement et rentrez chez vous avec vos bombes ! ».

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La photo de l'agresseur prise sur le vif par un passager

N’y tenant plus, au moment même où elle s’apprêtait à affronter cet odieux personnage en surmontant sa propre angoisse, Amaira Hasan a eu la très agréable surprise d’être devancée par l’ensemble des passagers qui, comme un seul homme, volèrent à la rescousse des deux femmes revêtues d’un hijab, se retournant contre leur assaillant médusé, pris de court par la tournure des événements, plutôt fâcheuse pour son matricule.

« C’est à vous de descendre ! », se sont emportés certains usagers en lui faisant face, tandis que d’autres, le clouant au pilori pour son extrême lâcheté et sa violence, lui rappelaient de manière cinglante qu’il se trouvait à New York, dans l’endroit le « plus diversifié du monde ». « Il est temps pour vous de laisser ces femmes seules tranquilles et de quitter ce train sur-le-champ ! », s'écria une partie d'entre eux en chœur, en le poussant ostensiblement vers la sortie. Deux passagers, l’un Roumain, l’autre homosexuel, se sont même interposés pour lui demander, non sans sarcasme, si, eux aussi, devaient descendre du fait de son statut d’étranger, pour le premier, et de son orientation sexuelle, pour le second, puisque le démagogue Trump abhorre ce qu’ils incarnent dans les deux cas.

Confronté à une adversité qu’il n’avait manifestement pas prévue, le sinistre partisan du populisme « trumpien », ayant perdu de son mordant, a fini par battre en retraite piteusement, sous les huées entrecoupées d’une salve d’applaudissements, pour le plus grand soulagement de ses deux victimes qui n’ont pas eu de mots assez forts pour exprimer leur gratitude au reste des passagers.

De son côté, Amaira Hasan, à la fois grand témoin de la scène et narratrice de l’histoire, s’est empressée de relater les faits sur sa page Facebook, se réjouissant qu’ils aient fait mentir son pessimisme et dissipé son appréhension de l’avenir aussi magnifiquement. C’est avec une sérénité recouvrée qu’elle scrute à nouveau la ligne d’horizon, depuis ce lendemain du drame en Floride qui, contre toute attente, fut porteur d’espoir dans les sous-sols new-yorkais.

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