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L’islamophobie au service du terrorisme assumé et revendiqué. Les musulmans pris pour cible

Le 15 mars 2019 , La Nouvelle Zélande vit son 11 septembre à elle. L’Histoire se répète et la haine traverse les frontières . Brevik a trouvé un adepte  en Nouvelle Zélande en la personne de Brenton T., un terroriste d’extrême droite admirateur du « Chevalier Justicier Brevik ». Ce même Anders Breivik, jeune norvégien de 32 ans qui a tué  en 2011 77 innocents, pour la plupart des adolescents. Ce terroriste était animé par sa haine viscérale contre les musulmans.
Brevik  considérait  l’islam et le multiculturalisme comme deux  ennemis majeurs (le second servant le premier) ; il prônait dans son manifeste   « la déportation de tous les musulmans hors d’Europe à l’horizon 2083 pour préserver les fondements de la civilisation chrétienne ».
Brevik a donc voulu marquer  l’histoire avec cette tuerie de masse, et son  manifeste l’atteste :
“Le 22 juillet n’est qu’une contribution à la lutte anti-islam. Rien de plus. L’amour de mon peuple, de mon pays, de ma culture prévaut sur l’amour que j’ai de moi-même”.
Le 15 mars 2019, jour de grande prière du vendredi pour les musulmans, Brevik a trouvé son digne héritier en la personne de Brenton T. Cette bête humaine tue froidement  49 musulmans dans deux mosquées de Christchurch.
Ce massacre a été longuement pensé et organisé et ce depuis de longues années. Ce soldat de la mort a puisé son énergie mortifère chez les mentors les  plus haineux prônant tantôt la déportation ou l’élimination des musulmans, à l’instar des identitaires français qui, il a peu, envahissaient les réseaux de leurs logorrhées haineuses :
   « Au concept de « France des lumières », nous opposons celui de la terre et des morts de Barrès. (…) Attachés à la défense de nos identités, nous refusons fermement non seulement l’islamisation de notre société mais également l’immigration extra-européenne »… « Ne vous méprenez pas : ce texte n’est pas un simple manifeste, c’est une déclaration de guerre ».
Ces propos fusent en toute impunité sur la toile et finissent par formater doucement mais sûrement ces tueurs au sang  froid.
Le 15 mars 2019 sera la « contribution » macabre de Brenton T dans « sa lutte anti-islam ». Ce tueur de Christchurch, a filmé cette barbarie indicible, fauchant au passage  hommes, femmes, enfants en pleine prière du vendredi. Brenton T. peut désormais entrer par la petite porte de l’Histoire comme l’auteur du plus grand attentat commis contre des musulmans dans un pays  occidental qui compte peine 1% de la population. Ce terroriste a épousé de longue date les thèses complotistes du grand remplacement de Camus, Renaud et non Albert.
Ce monstre, a peut être trouvé dans son séjour en France, où se ressourcer chez des identitaires adeptes comme lui  du grand remplacement et de du mythe de l’islamisation. Il a donc trouvé où alimenter sa haine. Et ce grâce parfois  à certains médias, qui déroulent le tapis rouge à des pseudos intellectuels et à des politiques au nom de la liberté d’expression.

Les musulmans sont devenus un défouloir et ‘islamophobie une part de marché juteuse sur les  plans commercial et électoral. On amalgame volontairement tout et on surfe sur les phobies… qui rapportent en ces temps anxiogènes, de crise économique et sociale. Rappelons-nous Hitler et le cauchemar qui s’en ai suivi. L’Histoire a ses cycles de régression souvent en quête du bouc émissaire du moment.  Hier le juif, aujourd’hui le musulman. A qui le tour demain ?Les musulmans sont montrés du doigt, responsables des maux de la société à en croire une certaine classe politico-médiatique à la parole libérée. Cette dernière qui véhicule ces théories haineuses de l’invasion musulmane porte aussi sa part de responsabilité dans la banalisation d’une stigmatisation qui transforme le musulman en ennemi, qui le déshumanise.
Dans une Europe en proie à la montée des nationalismes et des fascismes, il est urgent de désamorcer les logiques de guerre de  religion et de choc des civilisations que les marchants de terreur et autres prêcheurs de haine veulent nous vendre. Sortons de la léthargie  face à cette haine de l’autre qui gangrène nos sociétés et finit un jour par tuer.
Face aux haineux en tout genre ne capitulons pas. A nous citoyens du monde de créer notre propre manifeste pour le vivre ensemble et la fraternité.
Il en va de notre humanité de déclarer la guerre à la haine pour coexister au-delà de nos différences.
Kamel MEZITI
Historien, Spécialiste de l’islam, Auteur notamment de :
Dictionnaire de l’islamophobie (Bayard) et
Mission Djihad (Les Points sur les I)

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