Déplorant vivement que les conclusions du rapport publié en 2005 par Amnesty International, dans lequel l’ONG décriait les méthodes punitives de la police française, soient restées lettre morte, Amavid Diaz-Jogeix, directeur adjoint du département Europe, évoque une situation qui n’a cessé depuis de se dégrader.
Le climat ambiant délétère qui mine ce corps de l’Etat et l’inertie du gouvernement en la matière font l’objet d’un nouveau rapport alarmant, sous le titre on ne peut plus explicite : « France : Des policiers au-dessus des lois ».
Tirant une fois de plus la sonnette d’alarme, l’ONG, s’appuyant sur de nombreuses plaintes déposées pour « outrage » ou « rébellion », s’inquiète d’un nouveau phénomène qui gangrène actuellement les forces de l’ordre : la généralisation de « représailles » à l’endroit de certaines victimes ou témoins, qui bravent l’omerta pour dénoncer les mauvais traitements infligés par la police.
En 2006, la Cour européenne des droits de l’homme condamnait la France, exigeant que des instructions précises soient données à ses fonctionnaires de police sur l’utilisation des méthodes de contrôle.
En dépit de ce premier avertissement déshonorant pour le pays des droits de l’homme, début 2008, à Grasse, Abdelhakim Ajimi décédait des suites de son arrestation, un drame classé sans suite dans les vulgaires faits divers, alors qu’Amnesty International attend toujours des précisions du ministère de l’Intérieur à ce sujet.
Ainsi, le rapport recense plus d’une quinzaine de cas, parmi les plus marquants, qui attestent d’un problème structurel de violence policière indéniable, sous forme d’homicides, mais aussi de coups, de mauvais traitement et d’injures à caractère raciste ou xénophobe.
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