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Les Etats-Unis rient jaune devant le coup médiatique de Charlie Hebdo

Les tenants de la liberté d’expression qui se moquent du monde en s’autorisant à pilonner l’islam sans répit, doivent certainement exulter devant le spectacle de la zizanie nationale et de ses répercussions planétaires. Et pourtant il n’y a pas de quoi rire de voir ainsi empoigner une liberté fondamentale comme une torche du cynisme et du mercantilisme.

Pendant que Charlie Hebdo se frotte les mains, trop occupé à engranger ses bénéfices juteux, une déferlante de réactions, indignées de la part de toutes les organisations religieuses, et plus timorées, voire divisées, du côté de la classe politique, traduit le profond malaise général face à ce nouveau coup médiatique irresponsable qui se fait le porte-flambeau inflammable de  la France des Lumières.

Passage en revue des principales réactions nationales et internationales

Aux Etats-Unis, les dessins de Charlie Hebdo font rire jaune, la désapprobation l’emportant sur l’hilarité générale : "Nous doutons du bien-fondé de publier de telles choses", a déclaré le porte-parole de Barack Obama Jay Carney, tout en restant diplomate et en précisant que ces caricatures "ne justifient en aucun cas la violence".

Pendant ce temps là, une actrice du film anti-islam, Cindy Lee Garcia, a porté plainte contre le producteur Nakoula Basseley Nakoula, un copte (chrétien d'Egypte) de 55 ans résidant près de Los Angeles, pour avoir été leurrée, mais aussi contre  le site de vidéos YouTube et sa maison-mère Google.  

"Les religions doivent être respectées dans notre République laïque", a déclaré François Hollande, lors de la cérémonie d'hommage aux victimes du terrorisme, en martelant néanmoins que "la liberté, la laïcité, la dignité ne se négocient pas et ne se négocieront jamais". Une belle réponse de Normand, dans laquelle il a évoqué du bout des lèvres les menaces planant sur la France à l’étranger. Le Quai d’Orsay annonçait au même moment que les ambassades, consulats et écoles françaises seront fermés vendredi dans une vingtaine de pays musulmans, jour de la grande prière, par mesure de «précaution» après la publication des caricatures du Prophète par Charlie Hebdo.

Par ailleurs, deux associations n’ont pas hésité à se tourner vers la justice pour porter plainte contre Charlie Hebdo pour «provocation à la haine» et «injure publique». Il s’agit de l’Association syrienne pour la liberté dont la plainte a été enregistrée à Paris, suivie très peu de temps après par l'Association des musulmans de Meaux et sa région, qui a déposé plainte au commissariat local, pour «diffamation» et «injure publique». "Nous ne sommes pas des extrémistes, au contraire. Mais ces dessins sont très humiliants", a expliqué Rachida Ben Ahmed, présidente de l'Association des musulmans de Meaux et sa région, ajoutant  que "ces caricatures incitent à la haine religieuse".

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De son côté, et sans grande surprise, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, après avoir reçu les représentants de l’islam de France, se fait plus que jamais le chantre de la liberté d’expression inaliénable, même si elle franchit toutes les lignes rouges. Il est donc interdit d'interdire, selon un célèbre slogan, mais pour les musulmans l'arbitraire est toujours permis, puisque l’autre grand acquis public et politique, la liberté de manifester, leur a été refusé. Un petit coup de canif donné dans la Déclaration universelle des droits de l’homme ne remet nullement en cause la liberté sacralisée… Deux poids deux mesures quand tu nous tiens…

Les coups de crayon orduriers de Charlie Hebdo n’ont pas déclenché le fou rire dans le microcosme politique, certains, comme Olivier Besancenot, les déplorant même vivement : "J'ai en tête la phrase de Desproges: on peut rire de tout mais pas avec n'importe qui", a déclaré le responsable du NPA, insistant : "Emboîter le pas d'un film de fachos ce n'est pas une bonne idée, et je n'ai pas envie de mêler mon rire avec le leur".

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Front de Gauche, plaide, quant à lui,  pour que les musulmans ne soient pas privés du droit d'exprimer leur mécontentement, aussi longtemps que cela ne contrevient pas à la loi, tout en reconnaissant à Charlie Hebdo le droit de caricaturer comme bon lui semble.

Enfin, pour conclure ce tour d’horizon, en Tunisie, Ennhada, par la voix de son leader Rached Ghannouchi, estime que les musulmans ont le "droit de protester" après avoir dénoncé la visée de ces attaques récurrentes contre le Prophète qui aspirent "à détourner le Printemps arabe de son chemin et à le pousser vers un conflit avec l'Occident", "un piège"dans lequel il ne faut "pas tomber".

La liberté d’expression, la laïcité, des citadelles prétendument en danger, mais qui ne se sont jamais si bien portées depuis qu’elles ont trouvé leur tête de turc de prédilection, les musulmans, et des pseudo sentinelles pour les protéger, lesquelles, en réalité, ne font que prospérer dessus.

 

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