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Le pouvoir algérien, un bateau sans capitaine

Atteint du Covid-19 et hospitalisé en Allemagne, le président algérien Abdelmajid Tebboune sera-t-il de retour dans son pays pour « fêter » le premier anniversaire de son « élection » à la tête de l’Etat ? La maladie du chef de l’Etat met le véritable pouvoir en Algérie, le haut)commandement militaire, dans une situation très délicate.

L’absence du président rappelle le triste crépuscule de son prédécesseur » note le journaliste Hamdi Baala dans un article publié par le site Twala le 14 novembre 2020:  Tebboune en effet devait voter le 1er novembre au référendum sur l’amendement constitutionnel qui devait consacrer son pouvoir. Or c’est l’épouse du président, Fatima Zohra Bella, qui a fini par voter à sa place.

Le Président devait inaugurer le même jour la Grande Mosquée d’Alger, finalement c’est son Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui l’a remplacé en toute urgence. La seconde vague de la pandémie qui frappe de plein fouet l’Algérie, sans faire de distinction entre un vieux président mal élu et un jeune chômeur mal logé, a largement démontré que le gouvernement n’arrivait pas gérer la crise en l’absence du chef de l’Etat.

Une guerre sans ministre de la Défense

 
Enfin, le conflit en sommeil qui oppose l’Algérie au Maroc au sujet du Sahara occidental vient de se rallumer après le lancement d’une opération militaire par le Maroc dans le territoire et l’annonce par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, de la fin d’un cessez-le-feu vieux de 30 ans au Sahara Occidental, dans une zone tampon de ce territoire disputé.

Pour les militaires algériens, il est urgent de répondre à cette provocation du roi du Maroc. Mais comment faire quand le représentant de l’Etat est absent de son pays?

En attendant que la grande muette sorte de sa grande torpeur, l’absence de Abdelmadjid Tebboune suscite des appels à déclarer l’état d’empêchement (article 102 de la Constitution).« La seule issue raisonnable est l’application de l’article 102 de la Constitution », affirme le journaliste Abled Charef sur sa page Facebook.

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Tebboune, un simple pion

Interviewé par le site Twala, le politologue Adel Ourabah déclare de son côté que « Le Système » ( les Généraux qui détiennent le pouvoir) n’aura aucun mal à se débarrasser de Tebboune, le candidat imposé par feu Gaîd Salah.  « Mal élu avec 39,88 % de participation à la Présidentielle contestée du 12 décembre 2019, le chef de l’État a aussi essuyé durant son absence un cuisant revers politique avec son référendum qui devait renforcer sa légitimité : Seuls 23% des électeurs inscrits ont voté. En conséquence, [le système] trouvera moins de difficulté à écarter le président Tebboune au cas où la situation dégénère », estime Adel Ourabah.

Parions que l’avis de ces analystes est largement partagé par le haut commandement militaire. Mais les hauts-gradés vont-ils arriver cette fois à s’entendre entre eux et à trouver un autre paravent, aussi respectable que possible, de préférence en bonne santé, qui accepterait de jouer le mauvais rôle dans ce théâtre d’ombres dont tout le monde en voit les ficelles ?

Une lueur d’espoir

Certains y voient une occasion pour que l’Armée accepte enfin de laisser le politique à la société civile. D’autres, moins optimistes, craignent un chaos imminent et l’éclatement de l’unité de façade que continue d’afficher tant bien que mal l’institution militaire algérienne.

Mondafrique

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